Archive for avril, 2010

Rêves de verre.


Peau d’âne n°1 :
Naissance de la charmante princesse Peau d’âne
.

Peau d’âne n°2 :
Le roi perd sa vertueuse et adorable épouse
.
De l’histoire de peau d’âne voici les deux premiers épisodes,
sur verre peint.
Littéralement, première « diapositives »,
ces plaques de verres chinées sur une brocante,
étaient projetées à l’aide d’une lanterne magique…
Installez-vous,
j’arrive vous raconter la suite de l’histoire…
Toutefois…
Avez-vous été sages ?
.
(à suivre).

L’entomologiste.

Il a décidé de ne pas vous aimer, dites-vous.
Je ne m’inquiète pas pour vous, mademoiselle l’infernale, car chez les gens qui ont pour religion la Musique et l’Amour, les fêlures du coeur, saignantes et palpitantes, se vitrifient et deviennent des bijoux brillants.

Et moi, pauvre écrivain, je cherche un écrin à ce bijou : un texte dans lequel coucher ce chagrin d’amour sur un nid de coton.
Moi, le poète, je collectionne les sentiments et les mets dans des vitrines pour les exposer à la vue de tous. J’épingle les émotions et aligne les boîtes en les classant par espèce et par taille, comme les vertèbres d’un dinosaure.

Bien sûr, mes vitrines sentent un peu le moisi, une odeur doucereuse et âcre de pourriture laissée par des strates de sentiments morts déposées les uns sur les autres. Mais les objets qui y sont exposés constituent l’Histoire de l’Humanité.

Permettez-moi de me repaître de vos émois, de vivre dans votre poitrine par procuration, d’éprouver les coups sur votre peau si blanche.
Laissez-moi m’enivrer du parfum de votre interdit.
Moi qui n’ai plus l’âge d’être beau, moi qui n’étais pas beau à l’âge où les autres le sont, laissez-moi me consumer d’amour à votre place et cristalliser votre chagrin pour le sertir dans mes mots.

Et je veux recueillir là, au bout de ma plume,
les gouttes de douleur qui perlent à vos cils.

Alexandre
.
(texte de Madame de K. )

Petite balade apéritive et virtuelle mais néanmoins immobile (titre immodérément long sans verbe, à part le mot, pour Anna de Sandre ).

Comme vous le savez, à présent, les distances sont abolies…
En flânant on fait pisser son chien au Klondike,
on peut même prendre un croissant à Barcelone
et acheter son journal à Foumban…
Ce n’est pas un problème… En un « clic » tu y es.
Hier je suis allé faire un petit tour à la maison,
voir sous l’arbre au 4, rue Cerckel si rien n’avait bougé…
Le GPS indiquait 11°28′56.00″S & 27°28′38.27″E,
élévation 1257 mètres, altitude idéale pour un climat tropical.
Les coordonnées de la cache du trésor !
Je vous en avais déjà parlé, par ailleurs, ici et aussi…
E V I D E M M E N T !…
Puis j’ai poursuivi ma route…
Curieusement j’ai préféré,
à l’orgie de photos nettes de lieux,
le flou des paysages de déserts, de forêt et de savanes,
sachant que ce virtuel ne remplacerait jamais ces quelques jours passés là bas,
à l’été 2009.
Nostalgique ? à vrai dire non.
Rêveur, oui… J’ai continué avec Tom.
.

Variation IV.


Variation autour de 11°28’56.00″S & 27°28’38.27″E,
élévation 1257 m.

Au bord du Wouri (suite de « On venait pour la clim’.  » )


.
En saison sèche
comme en saison des pluies où,
des jours durant,
l’expression « vache qui pisse »
était un doux euphémisme prêtant à sourire,
ce lieu était la quintessence du mouillé.
Une lumière gris de plomb,
des gouttes grain à grain,
« flac! » sonore des premières,
puis flaques en nymphéas liquides des suivantes
des soucoupes immenses s’étalaient alors :
il était déjà trop tard pour se mettre à l’abri…
Crachin, cordes, saucée, hallebardes, déluge, drache…
(On avait appris ce mot de Belges qui résidaient à côté )
Tout était décliné pour montrer ce qu’il y avait en magasin…
Afin de créer de nouvelles voies d’eau dans la ville et ce pendant six mois…
Parfois le ciel délavé et lassé de ce rinçage donnait un répit de courte durée…
Une semaine, peut être deux…
Puis recommençait à déverser ses seaux torrentiels et furieux sur la boue, à peine séchée, de la ville.
Concurrence déloyale au delta du Gange, on était dans un triste record de dix à douze mètre cubes par an dont on se serait bien passé grâce aux alizés facétieux.
Que de pastis tu pouvait rallonger en regardant ce rideau de flotte !
Avec ça tu changeais de chemise deux à trois fois par jour…
Après la douche d’usage (sic),
dont tu ne séchais jamais,
(la serviette était déjà trempée avant de commencer )
l’impression de fraîcheur durait un trop court instant.
Les murs suintaient, les gens aussi…
L’odeur de moisissure persistante donnait le même goût à la nourriture…
Au milieu de cela une marmite de saloperies, en tout genre, où tout n’était que spore désirant éclore.
Un bouillon de culture à faire pâlir d’envie un jeune laborantin en recherche de sensations…
La pourriture s’emparait de tout… Bourbouilles, furonculoses , dysenteries, vertiaux…
Cinquante-deux, on en a compté, dans la famille !
« hyménolépis nana » monsieur !…
Ascaris ? faut bien cuire la viande , bouillir l’eau…
Longtemps !… Tout ça.
Impétigo ? eau d’Alibour!
Chiques, moustiques, cafards, araignées et autres insectes
s’en donnaient à coeur joie, à l’abri, dans les maisons…
En un mot comme en cent, Douala était insupportable.
Mon père demanda sa mutation.
Nous avions tout de suite treize ans en pente douce avec vent arrière !
Je fis mes adieux à Rididine…
Ah ! Rididine ! rappelez-moi de vous en parler.

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