Les vases communicants.
« …pourquoi ne pas imaginer, le 1er vendredi de chaque mois, une sorte d’échange généralisé, chacun écrivant chez un autre ? Suis sûr qu’on y découvrirait des nouveaux sites… ». Ainsi sont nés les vases communicants. Aujourd’hui, Le blog à Luc et Frédérique Martin s’invitent.
Les participants aux vases communicants de janvier 2010 :
Futiles et graves (Anthony Poiraudeau) et Paumée (Brigitte Célérier),
Tiers Livre (François Bon) et Ce métier de dormir (Marc Pautrel),
Petite Racine (Cécile Portier) et Abadôn (Michèle Dujardin),
Tentatives (Christine Jeanney) et Enfantissages (Juliette Zara),
Elle-c-dit et Fut-il ou versa t’il dans la facilité ? (Christophe Sanchez),
C’était demain (Dominique Boudou) et Biffures chroniques (Anna de Sandre),
Terres… (Daniel Bourrion) et Journal Contretemps (Arnaud Maïsetti),
Liminaire (Pierre Ménard) et Jours ouvrables (Jean Prod’hom),
Pendant le weekend (Hélène Clémente) et Oreille culinaire (Isabelle Rozenbaum),
Les beautés de Montréal (Pierre Chantelois) et L’Oeil ne se voit pas lui-même (Hervé Jeanney)
Mo(t)saïque (Jean) et L’arbre à palabres (Zoé)
VASECOMMUNIQUONS
Il est minuit et nous entrons dans une nouvelle année en vasecommuniquant. Il y a dans cette concordance, une symbolique qu’il serait dommage et dommageable de laisser filer. Recevoir et donner, les deux inséparables exigent une fréquentation assidue de la gratitude. A celui qui cherche le mouvement perpétuel, j’ai envie de dire : le voici, tu l’as trouvé. Donner et recevoir, recevoir et donner. Ce qui t’appauvrit est un vol qu’on me fait aussi. Ce qui t’enrichit, me comble à l’identique.
Quelque chose coule des uns aux autres, dont nous n’avons pas toujours conscience, que nous réfutons même comme s’il s’agissait d’une lèpre. Alors que ce lien invisible, ténu, aérien est indestructible. Ne pas le sentir, ne pas le solliciter, n’est pas signature de l’absence. Le problème est d’en exiger des preuves, alors que, comme l’écrivait Braque, les preuves fatiguent la vérité.
A chaque instant, nous pouvons expérimenter que si croire en Dieu ne va pas de soi, croire en l’Homme est une réalité. Pourquoi, autrement, la détresse d’un inconnu nous toucherait-elle, pourquoi souhaiterions-nous porter secours au premier venu, pour quelle raison prendrions-nous sans arrêt des nouvelles du monde, comme il va mal, comme nous le voudrions meilleur ?
Parle de la joie
à faire ensemble
à être ensemble
à cheminer ensemble.
Parle de la joie
en découvrant que l’homme
n’est pas maudit
n’est pas issu des ténèbres
ou promis à l’épouvante
quand il s’élève
au-dessus de lui-même.
Parle de la joie
ce don unique
que l’homme fait à l’homme
« En quête de Job » – Zorba éditions
Je ne débattrai pas ici de tous les démentis formels que les jours passés s’ingénient à mettre sous notre nez. Je n’aborderai pas la cruauté perpétuelle, les formes multiples de lâcheté, le désarroi, la solitude fondamentale ou encore les mille pertuis par lesquels la mort peut frapper. Il ne s’agit ni de les nier, ni de leur tourner le dos, mais bien plutôt de les accueillir de face en leur opposant le bouleversement d’une parole vive pour autant qu’on souhaite la protéger : « Ce que vous faites au plus petit de tous les miens, c’est à moi que vous le faites ». Vasecommuniquer.
Frédérique MARTIN
Le livre « En quête de Job ».
Merci, Frédérique, de le dire, écrire, rappeler, marteler. Bonne année
Je vois que l’on ne refuse rien. On a l’eau courante, même à la campagne, et l’on tient à le faire savoir! Pour emmerder les voisins?
Merci, Frédérique, pour ce texte. Il émane de votre personne, que je ne connais pas, une douceur qui est présente chaque fois que je vous lis.
Sinon, l’homme sans société n’est rien. Il devient même un danger pour lui et pour les autres. Mais cet appel n’est pas vain, au aucontraire, par les temps qui courent, souvent si cyniques.
Bonne année à vous Frédérique!
Même comm’ que chez Frédaime, je fais la tournée des Vases et reviendrai commenter plus tard. Mais ce que j’ai lu m’a plu.
Voilà. Je suis très touchée par toute cette profonde humanité que je relève à chaque fois d’entre vos mots… Vous rappelez à l’ordre ce que nous enfouissons sous nos petites misères égoïstes. Enfin… chacun y voit ce qu’il veut 🙂
Très belle nouvelle année, Frederique!
Vous nous rappelez à notre humanité ce 1er janvier, vos mots comme une chaleur, une larme, un espoir, un sourire. J’y crois aussi à ce potentiel; le dire si bien annonce l’épidémie. Merci de la contagion Frédérique.
« Parle de la joie ».
(il va falloir que je prenne des leçons)
Merci pour ce texte généreux et belle année à vous Frédérique.
mots, notions, pour se mettre le coeur en joie, voir au delà des sottises et continuer
Frédérique, une autre idée piquée à brigetoun « Le sottisier du blog ». Pour être dans le ton. J’en ai quelques unes sous la main…
… pour rester dans le ton TF1, France 2, France 3, etc….
Sais pas si c’est une potion magique…mais ça me donne, je me répète, le tourniquet…mais j’ai tout lu…car je n’ai rien bu…la veille. Merci à tous pour cette
expropriation, ce désherbage, ce ruissellement. C’est pas de la jachère.
Chez lui non plus…
http://www.youtube.com/watch?v=MmfQ7gSaJgM
@toutes les Face de bouc…mon bon salut comme dirait Dita Lexéphauste !
@ Bonjour à tous et je vous embrasse (c’est évident) pour vous souhaiter une bonne année. Merci de l’accueil que vous faites à ce texte qui tente d’approcher cet essentiel qui me tient à coeur et sans lequel, je l’écrivais l’autre jour en commentaire, il n’y aurait aucune raison de continuer. Si j’avais un voeux à formuler, ce serait : que chacun aille à la rencontre de sa propre joie.
Je ne sais quoi que les autres avant moi ont déjà dit. Merci pour la joie, et pour la foi.
…. Non rien, je passais pour voir si personne ne manquait de rien,
je vais rechercher des verres et quelques bouteilles.
Pastis pour tout le monde?
(avec toute cette eau qui coule!)
[…] des nouveaux sites… ». Ainsi sont nés les vases communicants. Aujourd’hui, Le blog à Luc et Frédérique Martin s’invitent […]
n’oserai plus commenter
« Aller à la rencontre de ma joie », je veux bien mais je vais encore rentrer bourré. J’vais peut-être accepter le pastis de Luc – et je vous laisse tous les seaux, je le bois on the rock moi le jaune.
@ Brigetoun : Et pourquoi ça ?
@ Luc et Depluloin, profitez-en pour prendre un bon bain (froid) au lieu de vous ivrogner à l’anisette. Tous les deux tête bêche, c’est mignon et puis avec la température qu’il fait, demain matin on a une magnifique sculpture de glace dans le jardin.
Fredaime, ton texte est le bienvenu, souligner en ce joli jour, cette humanitude qui nous relie et nous réunit, bonne initiative et belle mise en lettres.
J’t’ai présenté des vœux sous l’arbre
(PS, nous aussi on est absent de la liste, tsss)-:)
@ Zoé, ah mais c’est Luc qui t’a oublié (l’horrible), moi tu y es dans ma liste, tu y es ! (Victoire).
belle, très belle goulée d’air. Bon à lire en ce jour, belle voix à entendre 🙂
Frédérique, je crois qu’on dit : « humanisteuse » – au féminin.
Sinon, que d’eau, que d’eau!! (C’est chez vous cette cascade? On dirait la villa Médicis.)
Il saitvase ; auguri a tutti ! (depuis Rome — ça tombe bien, après l’Avilla 🙂
@zoë: mille pardons pour le lien…
Je corrige tou’zuite…
Pfff! me fierai plus aux listes toutes faites moi!
@Cjeanney : grand merci, il y a des concordances, n’est ce pas ?
@ Depluloin : Les FM se plaisent à la villa Médicis :0)
@ augenblick : traduisez pour l’ingrate étudiante que je suis.
Je comprends mieux maintenant tous ces sots pour éteindre (tenter) d’éteindre les flammes.
Depluloin est aussi : El Manifico. (Vite , un sot!)
Et pi ça donne envie de faire pipi non? Je crois avoir atteint le fond du sot. Et suis bien content! (Sale gosse quand même – à son âge!)
Attention! …. (Your attentchione pease….) … trois… quatre!
Quand les hommes vivront d’amour
il n’y aura plus de misères-eux
les soldats seront troubadours
et nous, nous serons morts
mon frèreu…
(Comment qu’on peut faire un lien avec Youtuuuuuube s’iouplé?)
Je reprends :
Quand les hommes vivront d’amour…
il n’y aura plus de misèèèèèèèèèèreu
les soldats seront troubadours
et nous….. nous serons moooooooort
mon fréééééééééreureueueueueeuueueueueueue……
Yé!
(Vous étiez trop jeunes les petites, vous puuuuuvez pas comprendre l’émotion.)
Buuuuuune année!!!!
J’aime bien l’idée d’opposer le bouleversement d’une parole vive.
Les preuves fatiguent la vérité. Merci G Braque. Croire en l’homme, dites-vous, oui, bien sûr, je ne suis pas encore totalement désespéré. Disons que je crois en certains hommes que je vois à l’oeuvre. Ils permettent à l’édifice de tenir encore.
@ C’est ça Dominique, et croire en eux, c’est croire aux autres aussi.
@ Anna : voui, voui, voui.
@ Depluloin : pas de progrès question liens, alors que je vous ai donné des cours particuliers ! Mais c’est incroyable ça.
De retour en France, Frederique M je traduis ; pardonnez l’effet décodage 🙂
J’avais beaucoup aimé le vasecommunique, je pensais lui rendre hommage en le voyant s’évaser (saitvaser).
Auguri a tutti — dois-je traduire ?—, les augures (de magnifiques vols d’oiseaux qui en effet restent à lire) sont mes voeux pour tous.
L’Avilla (Médicis pour finir, rebondissant sur le mot de Depluploin).
Je renouvelle donc en décodé-déroulé-plié mais toujours sincère mes bons vœux pour cette année !
@augenblick: c’est bien ce que je me disais… Avec le « décodé-déroulé-plié », même sous la torture ils n’auraient pas pu me soutirer les noms du réseau!:O)
(en aparté: je suis vraiment surfman de ne pas avoir fait de latin, de grec et de n’avoir pas étudié à l’école moi! surfman!;o)