Archive for the 'E’ville fragments' Category

« Aujourd’hui j’ai ramené la polio » qu’il a dit.


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Il balançait d’un pied sur l’autre
faisant toujours semblant d’être paralysé du genou gauche.
Cela tournait au cauchemar
Comment faire avaler ce canular ?
ils n’avaient donc aucun humour ces deux là ?
il voyait bien que tout cela ne rimait à rien…
Ses grands parents étaient de plus en plus inquiets,
ils gobaient TOUT ces gens !
Lui cette histoire de polio ne le faisait plus rire :
la crédulité et les visages inquiets de ces deux vieux était hallucinante ;
et eux, qu’allaient-ils dire aux parents, leurs enfants, à leur retour ?
pris à son propre piège le gaillard, debout sur le lit du salon, gambergeait sec :
continuer de mentir ou dire que c’était passé ?
une blague.
Se décider pour la première solution
ou éclater de rire et s’enfuir pour éviter la « baffe de trouille » ?
la retraite était coupée.
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La poursuite s’engagea… Ou “traque de tracks” selon la d@me… Je ne lui donne pas tort.


En quelques lignes sobres
vous dégagerez la trame de ce récit
qui est la suite de ceci

Et autre chose que « Le train arrivé, il est coupé en deux… »
parce que, c’est pas pour dire…
Ce serait un peu court jeune homme !)

Si on te propose Obala, refuse ! excepté pour y rencontrer le fou.(I)


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Petit poste à 40 kilomètres au nord-ouest de Yaoundé ce trou perdu comptait quelques milliers d’âmes au milieu de la forêt vierge…
Autant dire que lorsque tu tendais la main dans la nuit noire (quelle drôle d’idée !) tu serrais la louche à un pygmée ou un gorille selon ton degré de chance.
A Obala fin soixante il n’y avait que trois ou quatre blancs :
le père de la paroisse, deux soeur franciscaines
tous trois Français et … Monsieur Devriend un Belge.
Devriend, père de trois enfants (et heureux en ménage,
selon l’expression consacrée)
pour une raison inconnue, avait été « parachuté » là pour y inculquer les base de la langue de Shakespeare au lycée du bled…
Quand on dit “lycée c’est beaucoup dire : quatre méchants parallélépipèdes rectangles en dur, de la tôle en guise de toit, et suffisament de hauteur sous toiture pour se sentir cuire à fur et à mesure de la journée…
La couche d’air chaud descendait…
Les têtes chauffaient au diapason.
Pas de fenêtres mais des briques ajourées…
Pas de portes non plus (à quoi auraient-elles servi ?)
Et puis comment les chèvres auraient-elles pu passer ?
je vous le demande, restons sérieux !
elles traversaient donc la classe de part en part,
non sans avoir commenté, au passage, de bêêêÊh réprobateurs,
le cours qui s’y donnait ;
parfois elles étaient suivies par un ou deux cochons zoophiles (groïnnng!) qui flairaient la bonne aubaine.
Ce petit monde vaquait alors de l’autre côté de la classe à la recherche de petite pousses vertes et tendres ou d’une quelconque pitance sous forme de mangues ou de patates douces…
Gare au pangolin (animal par nature craintif et timide mais distrait) qui passait par là…
Le premier élève qui le voyait se précipitait dessus et sans autre forme de procès le planquait attaché sous le banc : il y aurait du pangolin grillé à la « maison » ce soir.
Monsieur Devriend continuait l’explication de « La tempête »,
sans sourciller, et se disait que soixante étudiants par classe c’était un peu beaucoup,
passionnément, à la folie…
(Sa femme devait bientôt le rejoindre avec les mômes dans cet aimable foutoir).
Imperturbable, il était, monsieur Devriend ;
pour lui, l’enfer était ici bas,
c’était de plus en plus clair.
Swinburne, Woodworth, Hemingway, Shakespeare n’étaient là que pour détourner les soupçons.
En dehors d’être une “charmante petite bourgade”,
Obala possédait son fou.

Mais l’heure passe
ma chatte réclame ses croquettes
et Rididine s’impatiente…
Je dois aller au puit reprendre de la fraîche.
Vous repassez demain, pour la suite ?

(à suivre).

Tout retard dans la remise entraînera (forcément) des sanctions pour samedi.

J’ai bien vu que la dernière fois
vous n’aviez pas été très attentifs
(à part Chrono qui s’est acquité de la tâche sans faute…
Il est bien Chrono !)
la plupart d’entre vous sont passés outre les consignes.
Pour rappel la question était :

… Et la réponse :

Il y avait, en effet, un vice caché.

Je vous laisse donc une dernière chance de vous rattraper,
avant le week end ;
je passerai chercher les copies tout à l’heure.

Facile !
(comme ce billet).

Pour rester dans le conte pour enfants pas très sages.



Hier soir, pour mes étrennes, une amie m’a emmené « le » voir.
Je lui faisais la remarque de la ressemblance troublante
entre l’Alice d’Arthur Rackham et la petite Mia Wasikowska.
Casting impec.!
La scène du thé restera un hommage affiché à cet illustrateur hors pair.
1907… T’imagine !…
Bon ! le lapin n’est pas aussi beau que celui de Ralph Steadman,
(je parle de celui de Tim et pas de celui d’Arthur…
Tu suis ?)


(Les illus sont d’Arthur Rackham et la dernière image du tournage de T. B.)

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