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Carte postale d’Honoluluc.


En attendant j’ai reçu ce matin
par Pony Express
cette image qui,
lorsqu’on la manipule,
fait croire qu’elle bouge
On s’y croirait non?

Le texte au dos dit:
« Honoluluc, 02. 01.’10
L’eau est aqua velva et la cîme des palmiers écrivent ton prénom dans le ciel.
Un paquebot de baisers sur un océan de tendresse! »

… Et c’est signé « Rididine »
… Je ne connais pas de « Rididine »!
(ou alors il y a longtemps!)
c’est alors qu’en lisant l’adresse
à l’encre mauve
au bas du cachet,
à côté de l’empreinte d’une bouche
j’ai vu que le facteur s’était trompé.
C’est à mon voisin de palier que ce billet doux s’adressait
Il s’appelle Jean-Balthazar B.
… Z’en ont du boulot les palmiers!

Aux abords de la rentrée, il y a des gens qui ont le chic
pour vous rappeler qu’ils sont en vacances, eux.
Je trouve le procédé insupportable.

J’ai de vagues souvenirs d’Honoluluc
Je planche la dessus en ce moment.
(de l’encre mauve! a-t-on idée?)

Autour des compas qui arpentent le globe…



J’aimais à croire qu’elle courait le rejoindre.

Rideau sur notre histoire.


Je découvrais cette connivence d’un simple geste de la main.
.
Les images
.
IMAGE. Dans le champ amoureux, les blessures les plus vives viennent d’avantage de ce que l’on voit que de ce que l’on sait
1. (« Tout d’un coup, au retour du vestiaire, il les voit en conversation tendre, penchés l’un vers l’autre. »)
L’image se découpe: elle est pure et nette comme une lettre: elle est la lettre de ce qui me fait mal. Précise, complète, fignolée, définitive, elle ne me laisse aucune place: j’en suis exclu comme de la scène primitive, qui n’existe peut être que pour autant qu’elle est découpée par le contour de la serrure. Voici, donc, enfin, la définition de l’image, de toute image: l’image c’est ce dont je suis exclu. Au contraire de ces dessins rébus, où le chasseur est secrètement dessiné dans le fouillis d’une frondaison, je ne suis pas dans la scène: l’image est sans énigme.

(R. Barthes, « Fragment d’un discours amoureux », éd. du Seuil, page 157)

Huître et huître seize… Ou jamais deux sans trois disait Peugeot.

Vous vous souvenez très certainement de ce billet que j’avais intitulé
(non sans malice)
Ilunga, les poissons, il s’en fish(ait).
qui valait son pesant de cacahuète et où il était question d’huîtres…
Vous m’aviez cru, c’est assez.
L’autre jour, en regardant la télé
(je n’ai pas résisté, lendemain de fête oblige )
j’y ai volé une séquence et me suis tapé une nouvelle animation
qui unissait deux thèmes récurrents chez moi
(mais chez d’autres aussi)
je pense à « la tresse » illustrée par quelques photos liées à un souvenir
et prisent in situ à l’époque, mais aussi et surtout, à cet autre texte
… Et Ponge, tu vois le tableau? dis-je à ma perle.
dont l’humour du titre ne vous aura sans doute pas échappé, ami lecteur.
Comme vous avez déjà pu le constater,
je n’ai aucune forme d’imagination
et les bonheurs de la rédaction d’un texte qui serait de mon clavier
(avant on disait « de ma plume »,
c’était plus joli mais le monde change ) me sont toujours pénibles…
J’ai donc décidé de parer à cette lacune, de remettre le couvert
et d’enluminer par cette nouvelle image, ces mots si justes
de façon plus classe, plus sobre,
juste pour le plaisir de lire et relire encore…
Car Ponge ça se relit très bien.
Bon je file car je dois aller à la gare chercher une autre perle.
(Ce n’est pas vrai, mais ça fait toujours rêver et génère souvent des jalousies)
Je cède donc la parole à Francis et m’en vais, de ce pas, gratter mon pare brise.
(ça c’est vrai)…
Mais ce n’est pas une Peugeot.
Ouf! le titre se justifie.

L’huître

L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.
A l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords.
Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.

(F. Ponge, Le Parti pris des choses, 1942)

En ce début d’année…


Des baisers à l’infini.
* * *
(Lundi il y aura peut être une carte postale d’Honoluluc.)

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