Archive for the 'Lubumbashi lambeaux' Category

Il est 7h. à peine, l’air est doux, le vent se lève.


Chaque matin,
au bas de l’immeuble,
devisant sous le porche,
ils refont le monde.

Pas un jour sans une rixe entre deux ou trois d’entre eux,
c’est presque une coutume:
j’assiste tous les matins, depuis la terrasse de l’hotel,
au même manège,
aux mêmes rites.
Sous le regards des badauds indifférents à faire cesser l’échauffourée,
des coups sont échangés,
brefs et violents,
et le combat s’arrête aussi vite qu’il a débuté;
la journée peut commencer.
Au bout de quelques jours, cette violence urbaine ne suscite plus que peu, ou pas, d’inquiétude
Il est 7h. à peine, l’air est doux, le vent se lève,
rien n’a d’importance
… Surtout quand tu sais que tu vas gagner (peut être) un dollar aujourd’hui.


Lephauste me fait l’honneur de se fendre d’un billet, ici, son regard sur ces choses que je raconte, frappe juste, encré, qu’il est, dans une acuité de médecin légiste, des âmes, il dissèque leurs coeurs…
il faudrait juste qu’il prenne un peu moins de place sur la commode, de façon à ce que je puisse atteindre cette bouteille pour trinquer à ces belles personnes que je ne nommerai pas…
Elles savent.

Fourmis bis… Jeu.


Hier, j’ai oublié de dire que la bande son est le début d’un standard de l’oncle Walt dans l’excellent album collectif “Stay Awake”, regroupant Tom Waits, Sinead O’Connor, Mink Deville, Bill Frisell etc.
Aujourd’hui, mêmes images (décidément il ne se foule pas ce luc!)
mais,
samedi oblige,
son différent.
* * *
Et puis merci pour cette variété d’interprétations.

Jeu.


Commentateurs(trices), à vos claviers.
Demain (si vous êtes sages) il y aura une autre version.

Hotel Bellevue… La vue est moche.


Lubumbashi 2009

Elisabethville ’62
J’avais emporté mes parents dans la valise, il fallait qu’ils voient ça.
Quitte à faire un pélerinage (j’ai horreur de ce mot) j’avais pris quelques photos d’époque pour comparer les lieux et faire un « petit travail d’arts plastiques » aussi.
C’est important les lieux.
A l’heure où on met en doute le fait d’avoir marché sur la lune,
ici je suis à Lubum.,
anciennement Elisabethville
(admirez, au passage, la transition de la lune à Lubum.)
à l’hotel Bellevue,
« hotel moche-vue » à présent.
Le parc d’eucalyptus, à l’arrière plan, a laissé place à un affreux bâtiment, qui ne sera peut être jamais terminé… Pourtant, c’est à cet espace vert, transformé en marché certains jours, que l’hotel devait ce nom, cent fois rabaché de par le monde…
C’est là aussi que j’avais vu mes premiers morts,
lors d’une fusillade près de la poste,
pendant « la der des ders » des guerres Katangaises…
-Ils dorment dans la rue… me dit ma mère m’emportant ou plutôt s’enfuyant avec d’autres blancs dans l’abri tout relatif d’une chambre transformée en « fort Alamo » pour la circonstance.
J’en avais déjà parlé (la première visite de Loïs en tant que lectrice… Ah! nous étions jeune alors! elle n’avais pas encore changé de pseudo… Mais je m’égare)
« le tragique de l’exil, c’est l’exil », disait l’autre dont j’ai oublié le nom (*)
Je place, donc, les photos, bien sagement, sur les colonnes correspondantes.
Le temps de retrouver l’angle,
de comparer les objectifs,
et de régler sur noir/blanc,
le numérique fait son petit travail de scannage de la réalité…
Jack’s in the box!
Peut être que ma mère me dira « avion, pantoufle, stylo » en voyant les photos.

Elisabethville ’62

Lubumbashi 2009
* * *
(*) l’acteur Andy Garcia, parlant de Cuba où il n’est jamais retourné.

Le tableau n’est jamais bien loin.


Je m’abîme dans la contemplation du mur,
cette petite respiration,
le vent vient de se lever,
il est 7h.

Le même tableau, un peu plus loin…
J’ai les mêmes sensations
que face à Monet
ou à Robert Ryman.

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