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Le rythme de grand père.


Après une longue marche digestive
sous la voûte étoilée de l’hémisphère Sud
nous arrivons à l’orée du village
où les forges de Vulcain sont à l’oeuvre.
La chaleur y est proprement insoutenable
Un million de briques ont été cuites ici l’an dernier en quatre fois
pour pourvoir aux différentes maisons qui se construisent à Lukafu
sous l’égide du père Raoul.
Les hommes alimentent nuit et jour pendant quarante huit heures
cette mastaba de terre de termitière,
domestiquée et enveloppée d’argile,
pour que la chaleur colonise la moindre brique.
Il faudra la semaine pour que tout refroidisse.
Je pense à ce grand père pour qui la chaleur de la forge était l’ordinaire
et qui frappait le fer avec la cadence…
-Si tu n’as pas le rythme,
le métal n’est pas bon,
il se brise au premier choc.
Un métal n’est pas l’autre, chacun a sa musique,
pareil pour le poisson, disait-il,
en essuyant son tabac à chiquer sur sa lippe.


(les deux vidéos en même temps c’est cool)

Toute proportion gardée, chacun son mur.



Chacun ses murs,
moi c’est ceux du temps des boules de Berlin
que ma mère faisait à la cuisine.
Depuis que l’oiseau s’est envolé de la cage,
il revient visiter sa cellule.
Après la pièce à provisions
(si importante en cas « d’évènements »)
la buanderie et la cuisine
on passe à la chambre:
quatre mètres cinquante sur trois mètres et demi;
pas mal pour une chambre de gamin.
Les fenêtres possèdent des barreaux
(toujours les « évènements » et les vols,
… En ’65 forgeron était un métier d’avenir là bas)
je les ai connues d’abord sans et puis avecque,
(après trois cambriolages en six mois)
Il y avait là un lit, une bibliothèque et une armoire…
Dans celle ci les vêtements au dessus,
et quelques jouets en dessous…
Des bédés aussi, très peu, ça me revient.
Je les avais à prêter chez les enfants des copains de bridge de mon père.
Spartiate.
Les devoirs c’était au salon: il corrigeait ses copies face à moi,
je n’avais d’autre choix que de me rentrer l’algèbre
… Parce que la « danse de cinq » n’était jamais bien loin.
Pédagogue à l’athénée, mais pas chez lui.
Tu parles que je l’aimais bien mon manguier!




rue cerckel, 4.


Tu ne crois tout de même pas qu’on va rentrer dans la maison
sans avoir fait un tour de la rue?
(la bicoque c’est la deuxième,
en partant de la gauche,
juste après les bâches).
J’ai reconstitué le puzzle patiemment,
les arbres ça prend un temps fou!
et j’ai pas fini.

Depuis le temps!


Vais-je oser entrer?
la maison est en pleine transformation:
après palabre avec deux ouvriers que j’entourloupe avec mes pauvres preuves,
j’entre.
trois acquéreurs potentiels se sont disputés le bout de gras
celui qui a (r)emporté le morceau a le privilège de construire, en clôture, de hauts murs hérissés de tessons, il achèvera l’effet chateau-fort par un portail en fer cadenassé « abus »
excluant par la même occasion toute visite future et importune.
J’ai (vraiment) beaucoup de chance de pouvoir visiter ma boule à neige.
Ici, nous sommes à l’arrière,
la porte donnant dans l’ancienne buanderie
et à droite,
la petite fenêtre,
c’est « ma » chambre.
Je vous le fais façon western spaghetti pour le suspense.
* * *
J’oubliais (rien à voir avec ce que je viens de raconter) allez visiter dans les liens Anna de Sandre, Frédérique Martin, Lephauste et les autres qui font des échanges, tous les premiers vendredi du mois, dans le cadre des « vases communiquants ».
Commencez par là, tout y est expliqué.

Méthode.

C’est pas pour dire et me vanter,
dans la jungle (terrible jungle: air connu)
j’ai du mater de grands fauves.

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