Archive for the 'Wispra' Category

Des fois l’eau est si claire…

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Que tu pourrais y voir des choses,
que tu n’imagines même pas.

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Avec Cécile L. en 2012 je crois, près d’Alès.

Wispra avait de sérieux doutes sur sa sincérité.

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 » The belief that one’s own view of reality
is the only reality
is the most dangerous of all delusions ».
Paul Watzlawick.

Teresa.

Nous avons parlé bouffe essentiellement,
de l’Italie,
de Naples
et des Pouilles,
puis nous avons mangé.
Des pâtes, avocat, pistaches et poutargue, je crois.
Était-ce de la « Fregola al nero » ?
– Inoubliable la dégustation d’huiles au sésame, me rappelle-t-elle.
L’Italie, forcément, puisqu’elle vient de là,
des Pouilles plus exactement,
et Naples ?
A cause de la série « Gomorra »
avec Ciro, Patrizia, Pietro Savastano
et bien d’autres.
Cet art du non-dit, de l’escamoté dans la langue…
On ne comprend que deux scènes plus tard
ce que voulait dire ce silence
ce regard,
un peu comme ici.

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Chambre technique, Fujifilm, Polaroid FP-100C silk

Que je vous dise un truc…

A force,
la Nature avait repris ses droits,
ils restaient terrés chez eux,
étouffants de plus en plus.
Même la lune n’en croyait pas ses yeux :
– Quel joli bouquet, fit-elle, flattée.

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La première rencontre avec Agnès Richter (1844-1918).

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La première fois que je la vois,
elle est là,
sage,
en haut de l’escalier qui mène à l’étage de l’exposition
« La beauté insensée »
Une veste grise
en lin grossier,
comme celui utilisé dans les hôpitaux
pour les draps, les vêtements
brodé partout avec du fil de couleur.
Le cou et l’épaule garnis de tissu brun.
La veste légèrement sur-dimensionnée
pour un corps de petite taille.

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Dans un all-over le tissu est envahi par le fil de couleur
écriture lézardée et serrée.
Intérieur comme extérieur sont recouverts
L’extérieur du manchon a été cousu à l’intérieur
comme retourné.
Sur les manches,
la police est lisible à l’extérieur.
Qui était Agnès Richter?
A-t-elle eu des enfants?
On lit les notes dans le désordre, malgré soi.
Les «enfants» apparaît en un seul endroit.
elle révèle qu’elle avait des frères et sœurs.
«Ma sœur» et «la liberté de mon frère? »
Un «cuisinier» est mentionné.
Ce qui était important pour elle?
«Cerises» et d’ailleurs «aucunes cerises »;
puis des références constantes aux vêtements.
Agnès Richter, couturière autrichienne, fut internée contre son gré dans un hôpital psychiatrique de l’âge de quarante ans jusqu’à la fin de sa vie, vingt-six ans plus tard. Là, elle s’employa d’abord à défaire toutes les coutures de la veste de son uniforme de lin gris pour ensuite la remonter, en 1895, à sa propre manière, sans vraiment ni dehors, ni dedans, après l’en avoir entièrement couverte, en cinq couleurs différentes de phrases brodées, si denses et enchevêtrées qu’elles en étaient devenues par endroit illisibles, elle seule détenant le secret de cette seconde peau tatouée pourtant obstinément offerte à la vue de tous.
Intime, obsessionnel et possessif… Apparaissent les mots « je », « mon », « enfant », »sœur », « cuisinière », »à travers mes bas blancs », »mon habit », »frère liberté », »né le 19 juin 1873″, « ma veste », « mes bas blancs … », « je suis au Hubertusburg / rez-de-chaussée », « soeur ».avec le numéro de la blanchisserie « 583 Hubertusburg » rebrodé pour mieux s’intégrer au flux de son propre récit.
La veste est aujourd’hui conservée, sous le numéro 793, à la fameuse collection Prinzhorn de l’université d’Heidelberg.

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