Un certain Malick.
Ce couple qui danse reste un monument de simplicité et de fraîcheur…
Un soixantième de bonheur.
Je garde une profonde tendresse pour Malick Sidibe tant il me rappelle ces années adolescentes,
perdu au fin fond du Cameroun,
à Foumban…
J’allais porter mes films noir et blanc à développer dans un magasin pareil au sien à Bamako… C’est à dire une petite officine où le bonhomme faisait tout lui-même au milieu d’un fatras d’appareils démontés, de revues, de chiffons sales.
Oh ! Ne me demandes pas le nom, je ne m’en rappelle plus…
C’était juste à côté de la quincaillerie de Pauleau… Raphaël, pas Auguste… Auguste tenait la librairie, plus loin.
Mais je m’égare.
Le film était développé « dans la semaine sans faute » et revenait toujours « un peu voilé », un peu « pâlichon » mais bon !
Les tirages gris, plutôt que noir et blanc restaient magiques.
Si tu es en Afrique pour avoir la perfection, t’es mal barré !
Tu fais avecque,
et c’est bien comme ça…
Tu sais, c’est comme pour la viande :
au marché, les mouches ;
on passait sous le robinet avant et on « la cuisait bien ».
tu avais des vers ou pas.
Mais revenons à nos photos.
Malick a eu la mauvaise idée de nous quitter hier,
il laisse une œuvre considérable,
sans autre ambition que de capturer la vie,
le moment ,
mais tellement bien,
tellement simplement…
Tellement simplement.
Je ne vais pas faire dans l’hommage appuyé ou la nécro,
je préfère garder cette petite parcelle d’adolescence,
fugitivement entr’aperçue sur ses clichés au bonhomme.
…
Benoit Facchi a rencontré le bonhomme et en parle très bien sur son blog et André Magnin lui rend un bel hommage aussi.
Par contre si on veut approfondir à la photographie en Afrique on lira « Préserver les archives photographiques africaines : pour une cartographie des acteurs et des initiatives » qui est un assez beau tour d’horizon du sujet.