Archive for the 'sons' Category
Published by luc on octobre 22, 2012
under collage, correspondance, entre parenthèse (...etc.)., photos, rapport au sol, sons
A propos de ma fortune
il faut que vous fasse un aveu ;
celle-ci provient d’une invention
que je fis fortuitement en 1937
(mi-juillet si mes souvenirs sont bons).
Mais je vous raconte d’abord la genèse de la chose.
Rididine était partie à la plage
avec les enfants
préférant me baigner plus tard,
j’étais au jardin
appliqué à mettre au point une forme de porte-voix
pour parler, en direct, aux Martiens.
(après tout ces gens cherchaient sans doute à nous communiquer quelque chose ?)
Las de ne rien entendre en retour,
je partis acheter des bonbons pour la gorge à la pharmacie…
(après tout l’engin n’avait peut-être pas la portée nécessaire escomptée et ça ne servait à rien de m’égosiller de la sorte).
C’est alors que j’eus l’idée géniale
(je dois l’écrire)
d’appliquer deux tuyaux
à chacun de mes cônes et
ô miracle !
J’entendis la mer
(sans l’aide d’un coquillage).
Bien sûr l’océan était proche
mais !
Le système fonctionnait à merveille !
(après tout le système inversé de l’amplification qui en diminuant rendait audible le moindre murmure augmentant ainsi sa capacité de perception… Vous me suivez ?)
A partir de ce moment là,
par delà le bruit des vagues,
les Martiens se manifestèrent
de façon très claire
(je me dois de le dire)
et je compris qu’ils voulaient faire commerce de barres chocolatées
(dont je tairai le nom, pas de pub ici)…
Rendez-vous fut pris,
fifty-fifty
à moi les royalties
et aujourd’hui encore…
Bref ! Je suis rentier.
Je vendis, aussi, mon invention aux magasins de souvenirs de la côte
et chose comique, si l’on veut,
l’armée, l’espionnage et le contre-espionnage
en firent un usage intensif.
C’était drôle de voir ces officiers
et les agents t(r)oubles,
toutes nations confondues,
se rendre incognito au littoral
pour acheter le précieux engin
peu discret,
il est vrai,
mais ô combien efficace.
.
.
.
Dans les grandes villes,
en effet,
lorsque l’hiver se fait long
et que le printemps tarde à venir
on en a souvent recours
à ce grossier subterfuge,
de se poser son oreille
au creux d’un coquillage…
Il faut avouer qu’à côté…
Non, rien.
Published by luc on septembre 23, 2012
under collage, correspondance, E'ville fragments, entre parenthèse (...etc.)., hotels, insectes, lambeaux, Lubumbashi lambeaux, moisi, sons
C’est ça
d’un seul coup
d’un seul
tout lui revient
un bouquet d’immortelles
des roses
sont sur le sol
il les range sur le guéridon
passe au salon
le grand chien
un Danois
se lève et sort
par le côté droit de la baie vitrée
pour aboyer vers un inconnu au loin
échalas dégingandé
Thierry s’avance vers lui
lui tend un livre cartonné
précieux
il vient d’éteindre l’ordinateur
plusieurs fois
dans la semi-pénombre
il feuillette l’ouvrage avec précaution
s’émerveillant des pages monochromes qui se succèdent
d’invisibles et précieuses ciselures
à l’œil nu
lorsqu’il tourne les pages
déploient des popup abstraits
sabine est là aussi
elle habite la maison désormais
elle vient vers lui pour signifier
qu’il faut faire les valises
maintenant
et changer d’île sous peu
en tout cas,
le bébé était transparent au fond du couffin
ça
il s’en souvient très clairement
l’homme en haut de forme explique à un ami que ce n’est pas grave
ils sont beaux tous les deux
à contre-jour
mangeant du céleri en branche
et se frottant le pied gauche
à présent la lame de fond les dépose sur le côté de la grande forêt
avec douceur
et tous ensemble ils rentrent dans la grande cabane du bord de rivière
c’est à ce moment qu’il entend cette voix lui dire avec insistance
Quatre-vingt-treize moins sept,
quatre-vingt-treize moins sept…
sa fille le regarde avec insistance,
tenant sa main,
pauvre main…
Papier, pantoufle, ciseaux,
ça ne voulait déjà rien dire pourtant ?
Le rêve revient avec persistance,
tous les rêves qu’il a fait,
du plus loin qu’il se souvienne
tous les rêves reviennent
il ne peut plus contenir ces flots d’images et de couleurs qui l’envahissent…
Quatre-vingt-six comme dans un songe
Bien !
Quatre-vingt-six moins sept…
Il remet ça.
Mais que lui veut cet homme en blanc ?
Si bon et à contre-jour lui aussi.
Peut-être qu’il a du céleri, lui aussi
Quatre-vingt-six moins sept…
Il insiste.
Soixante-dix-huit, mais il le garde pour lui,
il va lui dire soixante-dix-neuf…
Pour blaguer !
Bien sûr qu’il se souvient quel jour nous sommes
et où ils se trouvent.
Ils sont dans la grande maison !
La grande maison des parents.
Maman ne va pas tarder
il y aura de la tarte aux groseilles du Cap.
Papa reviendra bientôt du travail .
Après on jouera…
Oui,
on jouera.
(… A sa mémoire)
Published by luc on décembre 16, 2011
under chevelure, cinéma, collage, correspondance, entre parenthèse (...etc.)., lambeaux, moisi, photos, punaises et époxy, sons, végétaux, vidéos
(Orchid.)
…
Le soleil fit un contre-jour à l’orchidée ;
au « Morning has broken » de Cat
je préférais penser à « sad Lisa » par Marianne…
Published by luc on novembre 13, 2011
under chevelure, cinéma, collage, correspondance, entre parenthèse (...etc.)., moisi, mouvement, sons, sous l'eau, végétaux, vidéos
…
Je pensais instantanément à cette noyée,
prisonnière à jamais de la voiture au fond du lac,
les cheveux au gré du courant…
La poursuite des deux gamins,
abandonnés des adultes,
la maison au bord de la rivière
qui les voit
s’enfuir sur la barque
glisser au gré du courant
échapper au révérend…
Presqu’une légende biblique.
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