Archive for the 'lambeaux' Category

Le moment où Zeus la vit…

Mais elle ne l’aida pas.


aaa leda

Ces anonymes qui nous parlent chez Albarran & Cabrera.

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Je m’aperçois que je suis de plus en plus attiré
par ces inconnus iconographiques,
cette perte de repères chronologiques,
ces gens pourraient être ma famille ou la tienne,
l’imagination se met à cavaler.
Elle ressemble,
de par la silhouette,
à une tante que tu as (très peu) connu,
lui à ce merveilleux oncle,
tombeur devant l’éternel mais ayant trouvé,
sur le tard,
l’âme sœur,
le double parfait…
Le yin et le yang enfin réunis…
Lui, sorte de Richard Burton de province,
elle,
Liz Taylor de faubourg…
-Je serai ton César, tu seras ma Cléo.
Mais je m’égare…
Quelle belle idée de chiner des images d’inconnus avec cette cette seule contrainte de n’avoir rien de reconnaissable, même pas le lieu ; ça pourrait être l’Espagne ou l’Italie,
la Yougoslavie ou la Syldavie
(oui, je parle en anciens francs,
ou avant le Coca-Cola zéro comme dirait Arno)
ou ailleurs encore.
Caractère un peu désuet des images
chez ce couple de photographes que sont Anna P. Cabrera et Angel Albarrán.
L’anonymat préservé
par une ombre judicieusement posée
sur le visage à contre-jour
drape la scène d’un petit mystère ;
qui sont ces gens ?
De quoi était faite leur après midi, ce jour là ?
Le monsieur trompait-il sa femme avec cette personne
ou le contraire ?
Ou le couple était-il parfaitement légitime ?
Étaient-ils simplement heureux ?
On s’en fiche en fait.
Ce qui compte,
c’est ce temps,
immensément immobile,
silencieux
où l’on se prend à songer,
à réfléchir à cet éternel fugitif…
Ce temps qui passe.
Sitôt capté il n’est déjà plus là.
Le virtuel peut prendre ses aises pour assurer,
zapper le présent,
être déjà demain…
Il n’arrive pas à la cheville du temps,
de ce temps là,
où les choses s’arrêtaient
comme nous,
aujourd’hui,
devant ces images.

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Ce billet est dédié à Pluplu aka Dominique Chaussois,
qui choisissait de rejoindre ces inconnus il y a deux et un jour…
Je m’attends encore à ce qu’il vienne me dire :
-Bravo, très beau, tu es vraiment très fort !
On joue ?

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Les drôles de rêves qui donnent un beau visage.

Comme dans un songe
où tu replonges
après une longue insomnie
les baleines viennent te chercher,
elles t’accompagnent,
te racontent que les moutons,
ce sont des histoires à dormir debout.

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à dormir debout.

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Dormir debout.

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Debout

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… Debout, ne pas dormir.

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Pas dormir…

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La région est connue pour son brouillard.
Au petit matin,
on retrouva la voiture,
au fond du ravin,
disloquée…
Les yeux fixes,
il avait comme un sourire.

La grande illusion.

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times sq un (copie) from luc lamy on Vimeo.


Reflets fluides et grisants,
mirage perpétuel des vitrines de magasins,
fondu-enchaîné des produits,
tout s’achète et tout se vend,
Ça glisse,
ça passe…
Surf.
Fata morgana chère à Pratt,
les gens traversent le cadre,
Agoraphobie ?
Non.
Là, non…
C’est fluide je te dis.
Bouillon sanguin continu
aspiration constante,
pulsation régulière
ou extrasystoles passagères
interpénétration à l’infini
comme s’ils se faisaient l’amour
zabriskie Point en plein milieu de là,
Times square,
imagine.
Des dizaines,
des centaines,
des milliers d’êtres qui se traversent,
s’assemblent,
se disjoignent,
tout en transparence,
lumière,
extase,
beauté…
Ersatz de plaisir dans le consumérisme absolu de la quarante-deuxième rue :
tu es sur Broadway !
Tu es le roi !
Revlon te le prouve : selfies !

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Non, tu n’es rien…
Car,
passé le reflet…
La réalité.
Mickey dévoile son vrai visage.
C’est un migrant.
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« Son » Mojave.

incipit
Tu y retrouveras les premiers émois de la découverte de « Paris Texas » de W. Wenders ou de « la prisonnière de désert » de J. Ford ou un parfum de « Zabriskie Point » de M. Antonioni…

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Il se l’est approprié sobrement,
intitulant sa page :
« My Mojave ».
Ben oui ;
c’est péremptoire et ça fait des jaloux.
Deux plaisirs pour le prix d’un,
en somme.
Ça fait un petit temps que je suis le tumblr de Jerry Frissen
dans son exploration du Mojave, rêvant d’un jour le rejoindre pour parcourir son pays d’adoption.
Ce ne sera pas encore cette fois-ci.
Partie remise.
Depuis quatre ans,
environ,
avec la régularité d’un métronome,
chaque jour, tombe, une image de « son » désert…
Comme c’est désert,
il n’y a personne…
Ou si peu…
Même les voitures,
présentes sur les nationales,
semblent désertées de leurs passagers…
Il y a bien une image avec un môme,
un peu boudeur,
avec des lunettes colorées d’un rose-orange vif,
la pose valétudinaire du maître-nageur convalescent reprenant son taf au bord de la piscine, et se disant :
– Mince ! Ça c’est de la plage !
Soit !
Mais à part lui, rien…
.

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.
Un monsieur et son cheval par là.
Sinon, que de la carcasse…
De la carcasse de voiture,
de caravane,
de maison,
d’iguanodons en ciment,
de cactus,
de pompes à essence,
de rêves trop fous…
Un constat d’absence ou d’abandon de l’humain comme après une bombe.
Du minéral, du végétal, de l’aérien, voilà tout.
De plus,
qui dit désert,
dit ligne d’horizon,
horizon d’un océan sec qu’il faut placer au tiers,
au quart,
au quatre-cinquième de l’image.
Profiter du sol ou du ciel ?
Le sujet a beau être simple,
en apparence,
et pourtant.
Pas facile de composer avec tout ce « désert » habité de riens.
Photographier l’instant de toute une journée.
Faire recueil de silence.
Je te laisse découvrir… Je parle trop.

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(Toutes les images sont de Jerry Frissen ©
J’espère qu’il aura la bonne idée d’en faire un livre, un jour).
Les archives sont .
Bonne découverte.

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