Archive for the 'lambeaux' Category

« Lê Quý Dôn krômé du p’tit vé-lô Ô fond de la cour » aurait pu dire Perec. (*)

Je dois vous avouer qu’entre autres raisons, j’y allais un peu pour ça, aussi.
(Fin de l’incipit).

En arrivant à Saigon (ou plutôt Hô-Chi-Minh-Ville ) le premier jour,
j’avais pris une photo, au vol, en passant devant, ne me doutant d’abord pas…
À l’angle de la rue Xô Viêt Nghê Tinh et de la rue Nam Ký Khói Nghia je me trouve face à lui…

Lê Quý Dôn…
A-t-on idée ?

Ça ressemble à du Sphétanie Spain Ottocar, une amie sur facebook qui pond des textes dans un français « approximatif » savoureux ( un jour je te ferai voir un petit aperçu de ses capacités littéraires hors du commun )

Je retourne autour du pâté de maison,
je n’ai malheureusement pas pu rentrer dans le bâtiment,
donc j’en fais le tour;
il y a plusieurs entrées,
deux encore en activité et une,
manifestement plus ancienne,
qui a du servir dans des temps lointains,
peut être à son époque…
Je scrute les différentes façades l’imaginant,
jeune fille, dans ce lycée,
en uniforme bleu et blanc
et petites soquettes blanches dans des souliers vernis noirs,
il y a de cela très longtemps…
Bavardant avec d’autres camarades,
regardant autour d’elle,
de l’autre côté de la grille.
Fille d’expat. dans « son » pays qui n’est pas le sien,
L’amère déception,
après l’indépendance
(gagnée de haute lutte)
comme tous les enfants dans ce cas,
devenus grands
qui deviendront d’éternels déracinés.

Je me la ramène parce que je suis sur le lieu.

Exactement !
Comme aurait dit Gainsbourg.

Le lycée Chasseloup-Laubat
où Duras fut élève.

Lê Quý Dôn…
Si Marguerite avait su ça !

Lê Quý Dôn…
A-t-on idée ?

……

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En tout cas, gare aux mauvais élèves… La preuve !
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Et le petit amant est toujours là, il l’attend.


(*) Allusion fine de l’auteur de ces lignes au livre de G. Perec « Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? » (Denoël, 1966).
Mais tu l’as déjà lu, n’est-ce pas ?

E’ville-Lubudi…

En 2009 j’étais passé par une partie de cette route (entre Lubumbashi et Likasi où nous avions bifurqué vers l’Est, en direction de Lukafu)… Route qui n’a pas changé d’un iota depuis lors.
Cinquante ans plus tôt, mon père (d)écrit dans un cahier de brouillon,
parmi diverses préparations de cours d’anglais,
ce (trop rare) petit mot plus personnel
qui n’a rien à voir,
au niveau du style,
avec (l’abondante) correspondance échangée entre lui et la famille en Belgique.
Si j’en crois les dates, nous sommes entre le 21 et le 24/04/1962, durant le congé de Pâques.
Pour une fois je lis dans un style moins épistolaire le regard de quelqu’un sur le pays d’adoption.
Les gens de cette génération ne se confiaient pas beaucoup…
Aucune ambition rédactionnelle de parution dans ces trois pages,
juste un événement marquant dans cette petite « expédition » de quatre jours pour rendre visite à la belle-sœur et son mari fraîchement installés à Lubudi.
Le côté sympathique aussi est,
qu’à aucun moment,
le propos n’est paternaliste ou raciste.
Tout au plus Population sympathisante et sympathique pour les coupeurs de cheveux en quatre.
Mais c’est vraiment chercher la petite bête.
Plus tard, je ferais souvent ce trajet pour les congés scolaires,
comme si la brousse et la savane avaient un autre parfum d’exotisme 320 km plus loin.
Allez ! Zou !… Aventure ! T’es en ’62.
ça commence au deuxième paragraphe.

Départ à 12h15 pour couvrir les 320 kms dont 170 d’asphalte jusqu’à Nguba. A partir de là, c’est la vieille route Katangaise avec ses aléas. Population sympathisante et sympathique.
Épreuve assez dure pour l’Ondine : à 50 km/h de moyenne, nous sommes tellement secoué que Luc remet tripes et boyaux
sur les 70 km de la fin.
Caractéristiques générales du paysage . Savane aux arbres de taille moyenne.
La route suit de longs mamelons bien boisés pour descendre de temps en tempsdans un fond marécageux. Au loin profil constant de massifs élevés qui seront abordés après Makabe Kazani…

Dis… Tu ne crois tout de même pas que je vais tout recopier ?
« CLIC » et « re-CLIC » sur les images et, par miracle,
elles s’agrandiront,
et tu pourras lire la suite.

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E'ville-Lubudi
Je t’ai fait un petit plan du trajet, cool, non ?

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Latitude 0 Longitude 03°37′ Ouest


Capture du 2013-11-02 b

Latitude 0 Longitude 03°37′ Ouest…
ça doit être quelque part au large du Gabon,
juste à l’endroit de la petite flèche,
au loin tu devais apercevoir le « s » de São Tomé e Principé
(en regardant bien)
ou la parenthèse de la traduction en Anglais.

L’autre jour,j’avais rendez-vous dans une brasserie à Liège avec quelqu’un que je n’avais plus revu depuis longtemps, quarante ans pour être exact… Il avait ses yeux, son humour et bien d’autres choses encore.
Il avait quelque chose pour moi et me racontait qu’en rangeant il avait retrouvé un carton avec tous les dossiers du procès et trois à quatre ans de lettres suppliant la femme de le rejoindre avec le petit.
Baptême a
Le 29 octobre 1948, à vingt-cinq ans,
mon père se jetait dans l’aventure Africaine à bord du Steenstraete…
Il avait sa (grosse ?) valise,
laissait une femme et un gosse de quatre ans, au pays… Petite famille qui devrait le rejoindre une fois que la voie serait dégagée.
Ce n’est pas ordinaire, évidemment, de retomber sur des documents pareils soixante-cinq ans plus tard.
En faisant des recherches, je tombe sur ce petit extrait d’histoire raconté par Rachel Vannieuwenhuyse, veuve Julien De Cock :
Nous quittâmes Anvers le 2 juillet 1947 à bord du Steenstraete *, un de ces
rafiots construits à la hâte pendant la guerre, pour notre destination
africaine. Il y avait tellement de monde à à bord que les hommes et les
femmes logeaient séparément dans différentes parties du navire. La traversée
dura plus ou moins trois semaines et se passa sans histoires. Nous
débarquâmes à Lobito et prîmes le chemin de fer à Benguela traversant etc.

Tu vas me dire que je fais du teasing…
Ce type,
à Liège,
c’était mon demi-frère.


Capture l'intrepide
Mon papa à bord de « l’intrépide » en route pour le Congo.
paquebot Steenstraete 871_001
Le vrai bateau : le paquebot-Steenstraete.

A la dernière séance… Pirates !

J’ai toujours adoré les pirates
L’autre soir,
sur arte,
la recherche d’un trésor enfoui
et forcément perdu au milieux des mers,
sur un atoll inaccessible
avec barrière de corail,
requins,
vagues hautes comme ça…
Il ne m’en fallait pas plus,
le verre de Lagavuline à la main et un cigare dans l’autre,
je redevenais petit enfant et
j’écoutais attentivement l’histoire !
Halala !
Les z’amis !
Quelle aventure,
quelle équipée !
En plus le « méchant » pirate était allemand,
un petit air entre Bruno Ganz et Anthony Hopkins
et le « bon » français…
Tintin !
Rackham le Rouge !
Surcouf,
tout ça !
Bref !
Je vous laisse regarder.
Chut !

Indémodable.

L’image
noir et blanc
est belle
et calme.
Élégante jusqu’au bout des gants
jupe et chemisier
à peine dérangés
elle a quitté ses chaussures
pour se mettre à l’aise
assoupie en un drôle de divan
aux allures de limousine
pareille à une compression de César.
Le raccourci
montre cette belle personne
comme jouant distraitement
avec son collier
dans son sommeil.
Livrée aux regards
anonymes et flous
des passants
de la 33ème rue.
Evelyn ne se sentait pas
d’être une épouse modèle
pour son « formidable futur mari »
c’est du moins
ce que dit la légende
de la «  belle suicidée de Manhattan« .


Veux-tu que je te dise ?
Cendrillon
même au XXIème
reste indémodable !


J’espère que ce petit billet remplira de bonheur Madame de K qui attendait ma contribution à son projet d’abécédaire où j’étais en charge du mot « indémodable ».

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