Archive for the 'moisi' Category

Le petit jardin malade. (I)


.
De façon imperceptible d’abord
les uns après les autres
les objets tombaient
ça avait commencé comme ça :
ils ne revenaient plus à leurs places initiales.
Le sol se constellait de minuscules particules
où poussières,
copeaux d’ongles,
croûtes de fromages
côtoyaient deux cuillères tordues et un ticket de caisse…
Là un trognon de pomme séché,
ici un mouchoir en papier,
morve gris-jaunâtre figée,
comme recroquevillé sur lui même…
Plus loin un Ilford 400 HP5,
à moitié déroulé,
dont les personnages (un peu surex.)
depuis leurs fenêtres trop mal cadrées,
assistaient impuissants à la débâcle environnante.
Ce petit monde formait une trame double
redessinant la carte de la cuisine.
Le chat observait miettes, particules, objets et aliments ;
tout cela formait de si curieux dessins ainsi mélangés au carrelage.
Ce sol, dont les années ‘60 furent si friandes,
fait d’animalcules de pierres et de gravats
emprisonnés dans le béton… Vivait !
le chat en était sûr.
Sphinx immobile perturbé,
il se méfiait.
.
(à suivre).

Le dit le thé…


Surface dorée, scintillante et dansante qui m’invitait à lire ton absence au travers des nuées qui s’y réfléchissaient.
Je n’ai pas résisté longtemps et pris une feuille de papier pour recueillir par capillarité le dit du thé au ras du bol.
Après séchage, à la surface de mon moleskine, il n’y eut qu’un substrat de ce souvenir…
plus de reflets de ciel ni de nuages,
juste un palimpseste déplacé que je regrette de n’avoir filmé de son vivant.
Juste la trace de nos orages…
Et puis,
comme je prends (toujours) ces choses à la légère,
je me suis dit « ras le bol » en moi même…
Et ça m’a fait sourire
incorrigible je sais…
Me pardonneras-tu de jeter cela en pâture,
après tout c’est une petite histoire de thé, hier.

Impression de paramnésie latente.

Le petit chemin se détache nettement
donnant sur les ravines de côté
où poussent pissenlits et coquelicots
l’air est calme et chaud.
Une odeur de charogne de ce qui fut un chat arrive par vagues,
mélange intime de relents de goudron et de putréfaction animale,
des mouches bleues,
importantes et sonores,
s’occupent tranquilles.
A l’image une bouillie de chair
en palimpseste sur le tapis d’asphalte
forme une tête de faune ricanant,
essaimant de sa crête des nuages à l’horizon.
Au loin la clameur assourdie du périphérique
et le passage du TGV de 14H.37′.
Ce restoroute est sinistre et impersonnel
. . .
Le nez au fond de sa tasse,
déjà ailleurs,
elle lui dit
qu’elle le quitte.
Qu’il retourne chez sa mère…
En stop.
. . .

Le marc ne ment jamais.
(Pour Oriane qui connait l’histoire de cette tasse ).

Eclipse.



Eclipse de stores au fond du miroir de mon café.

Petite mémoire.


… Mais où avais-je la tête ?
faites moi penser à vous parler d’un truc demain…
. . .
(… Le visage à la fin est de F. par Thomas).

« Page précédentePage suivante »