Archive for the 'gravure' Category

Auguste et Raphaël.

Après 35 ans d’Afrique et d’Indo l’accent était la seule chose qui les reliait au Marseilles de leur adolescence sur les voies de chemins de fer : apprentis cheminots ils s’étaient barrés vite fait pour ne plus revenir préférant, comme c’est bizarre, la mousson à cette deuxième der des ders en Europe.
En effet, Auguste et Raphaël, profondément pacifistes et lâches
(ce qui les rend parfaitement abjects et antipathiques au yeux de tous)
avaient fuit la guerre pour l’Indochine…
Puis l’Indochine pour l’Algérie.
Ensuite l’Algérie pour le Cameroun…
Et finir dans ce trou perdu de Foumban.
Beau travail.
L’un avait refait sa vie avec une « locale »,
comme on disait à l’époque,
l’autre était resté célibataire et lorsqu’une pute,
rencontrée au cinéma du coin, lui demandait comment il allait,
il répondait invariablement avec son accent du Sud :
– ça coule toujours !
avec un petit geste qui se remettait le service trois pièce en place.
Adolescent, j’aimais regarder les étoiles avec ce type.
.

Comme annoncé en début d’année
ne manquez pas le rendez-vous du muguet
pourvu qu’il ne soit pas buccal…
Merci Félix, on dit.

As times goes by…


Ou d’autres aventures d’Ilunga que je cultive.
Visiblement certains d’entre vous ont une sympathie marquée pour Ilunga,
je me suis mis à la recherche de quelques billets anciens du début du blog…
Son nom est un prétexte évidemment
Donc voici un peu plus au sujet d’Ilunga :
Son vélo, son ardoise et même à la pêche en immobile ou en animé (au début de ma « folie » des gif’s ).
Sans oublier, bien sûr , sa carrière par la suite
Dans le fond, je l’aime bien,
il ne m’est pas arrivé la même aventure qu’à Chaussois…
Quoique !avec moi, allez savoir…
Ce qui est sûr, c’est qu’ils s’appellent tous « Ilunga« ,
à l’instar de Fassbinder qui les appelait tous Ali…
Il me permet de sonder différentes profondeurs de sentiments…
Putrides ou non.

Blondinette et Ciragette… Suite en peluche.


A présent que vous connaissez Blondinette et Ciragette
Comment ça, vous ne vous rappelez plus?
(mais si, souvenez vous)
, ,
,ici, elles avaient trouvé une goyave

,et là elles jouaient à la marelle.

Ou encore elles parlaient de Degas

,et là Kodak entrait dans leurs vie

,en fouillant j’ai retrouvé ça aussi (la première prend la quille et la boule, c’est à ça qu’on la reconnait)

,et puis ici, encore sur leurs drôles d’échasses clip-clop

,là (ça vous revient maintenant) elles étaient à la pêche

,et là elles pendaient du linge

et enfin là (suite aux plaintes des voisins, j’avais changé l’avatar du blog).

Vous voyez que vous vous en souvenez maintenant.
Bon! je reprend,
ne m’interrompez plus.
De Rhodésie les parents avaient ramené un ourson en peluche…
Le bébé suivrait sans doute?
Je rappelle au passage que Blondinette est la moins brune des deux.
(çà, j’en suis fier, car je contracte en une seule phrase Marcel Aymé et Alphonse Allais qui sont mes deux chéris d’humour en littérature, je fais un clin d’oeil au passage à ce vieux Desproges qui, s’il vivait encore, aurait ô combien raison de me la jalouser).
Avec tous ces apartés j’ai oublié ce que je voulais vous raconter aujourd’hui…
Peut être que ça me reviendra demain?
ou pas.

… Mais sont-ce des poupées?

Bien sûr que sa copine lui manquait,
elle qui avait insisté auprès de sa mère pour avoir une poupée noire à Noël, afin que leur dînette de l’après midi soit une réussite;
hélas les voisins durent évacuer à la hâte,
laissant quasiment tout derrière eux,
… Et après le pillage de la maison, par les rebelles (selon certains)
par l’armée (non payée depuis des mois) en réalité
un trésor,
elle avait trouvé un trésor,
ce couvercle,
que dis-je ce plateau!…
Qui serait du plus bel effet sur la table.
Peut être qu’Anne reviendrait,
de son pays,
quand les grands n’auraient plus rien à piller…
Et qu’elle pourrait l’inviter dans « sa maison de poupée » à présent.

(pointe sèche et roulette, épreuve d’artiste 1/1)

Douilles, papillons, brindilles et feuilles mortes.


Odeurs et pulsations habitaient cet endroit au fond du jardin,
j’y retrouvais un abri précaire entre le manguier et les jacarandas,
toujours sous l’oeil inquisiteur de la mosaïque.
(pour rappel http://www.luclamy.net/blog/?p=1059)

C’est là que quelques douilles de cuivre jouaient les généraux et les soldats
(ils n’étaient pas toujours de plomb, mes guerriers)
sûrement que leurs balles s’étaient perdues au fond de chairs pas toujours rebelles,
et les papillons, en estafettes du renseignement, apportaient chaque jours des nouvelles du front.
Combien de ces petits messagers furent sacrifiés sur l’autel du frontispice de la piscine abandonnée? jeux interdits, inspirés des Incas, histoires que me lisait mon père, de retour de Katuba*.
Offrandes d’insectes bien dérisoires face aux guerres des grands, les Fougas dans le ciel, les soldats de l’ONU en ville, Gurkhas, Siks, Ecossais, quelques mercenaires à bicyclette au fond de la brousse et l’exil de Tshombé.
Alors les Incas vous savez!

*Katuba: Athénée à Elisabethville.
« the rhythm of the heat » Peter Gabriel.
ou on pourra préférer cette version (le temps n’a aucune pitié)
** Biko reste aussi un grand morceau de l’ami Peter Gabriel, très d’actualité.

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