Les voila installés sous les pommiers…
L’endroit est magnifique
les derniers rayons inondent
de leurs lueurs orangées
le verger
faisant glisser les ombres élancées à l’infini
en autant d’anamorphoses étranges.
Une méchante baguette frappée au coin d’un calendos achève de les rassasier
après l’incontournable et quotidienne soupe en sachet,
pompeusement appelée « Julienne »
puis, après brève discussion, le litron éclusé,
ils décident d’aller prêter main-forte à la propriétaire des lieux.
Etonnement d’abord, « vous devez être fourbus, tous ces kilomètres, etc. »…
La veuve échevelée est belle…
Ils le perçoivent malgré leur jeunesse barbare
Puis ils font connaissance avec la fille,
Armelle elle s’apelle,
le futur gendre,
on l’envie déjà le bougre…
Il ne va pas s’embêter !
Son Armelle a cette beauté qui va durer…
Et des yeux…
Oui elle en a deux,
refrain connu,
mais je ne m’en lasse pas (ndlulu)
deux comme ceux de sa mère…
Et le voisin,
serviable,
à la grange,
pareille à la panse,
farcie de meubles normands…
La grange, pas le bide !
(ndlulu : je m’amuse !…
Vous aussi j’espère)
Lui il est comme dans les pubs…
Ecarlate et la patate !
L’haleine chargée ;
ils se tiendront au vent.
Les derniers meubles transbahutés à dos d’homme
dans des escaliers trop étroits …
Le fameux « meuble rouge »
dont on ne sait s’il est vide ou s’il est plein
tellement il est lourd le bougre !…
Il y a un mort dedans sûrement..
Le mari de la veuve peut être…
Après quelques fous-rires d’anthologie,
harrassés mais heureux,
vers la demi de deux tout est terminé…
C’est alors que le piège se referme…
Le cidre du pays sort comme par enchantement,
d’une cave cachée jusque là,
suivi bientôt du calva…
Même cave ;
ça y va !
Le bonhomme Perdrix n’en démord pas…
Le sien,
(qu’il a chez lui)
un trente ans d’âge,
les attend demain…
A l’aube.
…