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Le petit jardin malade. (I)


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De façon imperceptible d’abord
les uns après les autres
les objets tombaient
ça avait commencé comme ça :
ils ne revenaient plus à leurs places initiales.
Le sol se constellait de minuscules particules
où poussières,
copeaux d’ongles,
croûtes de fromages
côtoyaient deux cuillères tordues et un ticket de caisse…
Là un trognon de pomme séché,
ici un mouchoir en papier,
morve gris-jaunâtre figée,
comme recroquevillé sur lui même…
Plus loin un Ilford 400 HP5,
à moitié déroulé,
dont les personnages (un peu surex.)
depuis leurs fenêtres trop mal cadrées,
assistaient impuissants à la débâcle environnante.
Ce petit monde formait une trame double
redessinant la carte de la cuisine.
Le chat observait miettes, particules, objets et aliments ;
tout cela formait de si curieux dessins ainsi mélangés au carrelage.
Ce sol, dont les années ‘60 furent si friandes,
fait d’animalcules de pierres et de gravats
emprisonnés dans le béton… Vivait !
le chat en était sûr.
Sphinx immobile perturbé,
il se méfiait.
.
(à suivre).

Petit cadeau dominical.


(Rembrandt : gravure « le peintre et son modèle »).
En quelques mots sobres je lui ai signifié,
au vu de sa petite gravure inachevée,
qu’il n’avait aucune chance de percer dans le domaine.

Matérialité de ces petites choses construites sur le virtuel.

Paris.

Petit prélude à une attente.
Ces personnes étaient belles aussi.

La toile.


à mi-chemin entre haubans,
mâts et cabestans
nous étions bien sur terre,
pourtant il appareillait déjà
barbouillant la toile
de leurs palimpsestes
prudents et hésitants,
les feuilles en attestent,
il est loin maintenant,
en paix.

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(Pour Val.)

Petit prélude à une attente (I).


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« C’était réconfortant dans sa chambre de mourante
D’entendre l’horloge vivante
Un court répit d’écouter le vent
Marcher hardiment et frapper à la porte
Une diversion au thème funèbre
Entendre les enfants jouer
Mais d’autant plus faux
Qu’eux pouvaient vivre
Et qu’elle devait mourir. »
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(Emily Dickinson : « Le paradis est au choix »).
Merc(k)i à Silvanie M. de me l’avoir rappelé

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