Archive for the 'végétaux' Category

La ‘iviè’, la ‘iviè’, je veux a’yé à la ‘iviè’ !

On l’avait retrouvé
à la brune
au bord de la route
errant et zigzaguant
répétant sans cesse :
« La ‘iviè’
la ‘iviè’
je veux a’yé
à la ‘iviè’
‘evoi’ la fée de la ‘iviè’
dans la lumiè’
des fougè’ et des ‘ochers »

Il délira
malgré les sédatifs
toute la nuit
aux urgences d’Alès.
Au matin
la chambre était vide.
Sans doute était-il reparti
« à la ‘iviè’
‘evoi’ la fée
de la ‘iviè’
dans la lumiè’
des fougè’  » ?

Pauvre gars !







(Judith).

Avec elle, pas question de tarentelle.

Du plus loin qu’elle se souvienne
c’est de ça dont elle rêvait :
l’architecture.
Ses parents (la mère dentellière, le père tisserand)
des gens ordinaires dénués d’ambitions,
ne l’avaient jamais encouragée,
que du contraire !
La petite avait fait mille métiers pour payer ses études
« Ch’ais l’y faire » disait-elle avec son accent du Nord…
(petit défaut qu’elle oublierait par la suite,
chaque chose en son temps,
n’est ce pas ?)
Ne rechignant sur aucun petit boulot,
toujours à la tâche telle une Parque
des petits turbins à trois francs six sous,
pour payer l’école.
Point de tarentelle
et encore moins de bagatelles
pour la donzelle
durant cette période studieuse.
Ses chers syllabus avant tout !
Résistance des matériaux,
flexibilité du béton,
isolation… Bref, de l’architecture, quoi !

Ici, trois points de suspension indiquent que l’auteur de ces lignes,
rechigne à décrire une grande partie de la vie de cette bâtisseuse
qui connu un succès d’estime grâce à ses grands ensembles architecturaux
faits de câbles, d’acier et de verre
où la transparence le disputait à la légèreté,
la souplesse et l’élégance des lignes.
Elle installa ses parents dans un superbe appartement avec vue sur la tour Eiffel :
il leur fallait se rendre à l’évidence, leur fille avait une situation.
Trois petits points, donc.
(Et puis, c’est pas pour dire,
l’océan attend l’auteur pour lui sculpter le corps à la vague, aux embruns et aux vents)


Le terrain encore abordable dans la région,
les gens sympathiques et le temps clément
avaient achevé de la convaincre de tisser sa toile
dans ce pays.
« Borne Toulouse » se dit-elle,
car elle ne manquait pas d’humour.
Ce petit arbuste dans le Gers,
elle l’avait bien mérité ;
d’où elle était,
les contreforts des Pyrénées,
pouvaient s’apercevoir et
pendant les heures chaudes de la mi-journée,
elle jouissait de l’ombre d’un grand chêne proxime et centenaire.
A quelques mètres de là un point d’eau assurait de quelques libellules, nèpes et moustiques.
Attendre tranquillement le moucheron bigleux ou l’imprudent papillon qui agrémenteraient son repas,
telles étaient désormais ses principales ambitions de la journée.
Ce soir, après le dîner, elle se repasserait sans doute les aventures de son héros préféré : Spiderman.




La touque.

Par grande soucoupes,
flic-flac,
elles tombaient au hasard
criblant le béton du chemin
de flaques liquides :
sous les impacts répétés,
l’herbe pliait puis revenait à sa forme initiale,
la latérite explosait en poudre pâle
pour retomber rouge-brique.
Petit Diogène dans son bidon,
renversé pour ne pas prendre l’eau,
Wispra,cachée derrière la haie
n’en perdait pas une miette.
Blottie à l’abri de l’averse tropicale,
la tête au ras du sol,
humant les senteurs fugitives et particulières
des tropiques,
son oeil,
déjà photographique,
changeant la focale
elle se laissait envoûter par le spectacle.
Observant
silencieuse
les fourmis affolées
cherchant l’issue de leur terrier
entre les ruisselets tentaculaires
aux géographies incertaines.
Elle ne perdait pas de vue le jeu de cache-cache avec « les autres »
mais pour le moment elle jouissait
de la mise au point
sur les graminées, les insectes et les ruisseaux.
Le contraste du vert et du rouge.
Le martèlement des gouttes sur la tôle du fût.
La térébenthine de la mangue.
Ses sens gravaient,
à jamais.

Sûre qu’en rentrant,
avec sa robe trempée
et souillée de makala (*)
elle se ferait engueuler par sa mère :
– Fichue ! Ajouterait celle-ci
(toujours à dramatiser)
Flic-flac !
Elle se ramasserait sa paire de claques
sans broncher
et filerait se changer.

Sa satisfaction grandissait,
avec les fleuves.
Les autres,
trop couards,
ayant perdu,
devaient avoir mis le holà au jeu,
avec la pluie.
Elle pouvait rentrer à présent
ou se salir, encore,
et regarder la débâcle des Myrmidons.
Elle choisit de rester.

N’empêche !
Gontran aurait perdu.
Jamais ce nigaud n’aurait pensé à la chercher,
là, dans la touque servant au barbecue dominical.

Quinze ans plus tard,
à L’Archiduc,
Life On Mars passait dans les baffles ;
Bruxelles,
pour elle,
était en effet comme Mars.
Gontran,
devant elle et son mojito,
n’avait pas changé.
Toujours aussi empoté,
largué par sa meuf,
il s’entortillait dans un plan drague…
Pathétique.
« Flic-flac » pensa-t-elle.


(Pour Marion S.)

(*) charbon de bois.

Sur son 31 ou encore : un drame de l’adolescence.


Maintenant qu’il avait mis son beau costume,
le noeud papillon bien droit,
il s’agissait de ne pas se salir dans la mare.

Il avait
en effet
rendez-vous
avec sa Belle !


Ce qu’ils ne savaient pas
c’est que ;
lui papillon de nuit
et Elle papillon de jour
ils ne se retrouveraient pas plus tard.(ndla)

Encore un drame humain !

On l’a volée.


– Je ne comprends pas, je l’avais Milo.
nous a déclaré le gardien du jardin.
Le blog à luc vous tiendra au courant des
derniers développements de l’enquête qui
devraient,
sans nul doute,
aider à mettre la main sur
le (ou les?) ravisseur(s)
de ce chef d’oeuvre.
A vous le studio.

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