Archive for the 'technique mixte' Category

Blondinette et Ciragette… Suite en peluche.


A présent que vous connaissez Blondinette et Ciragette
Comment ça, vous ne vous rappelez plus?
(mais si, souvenez vous)
, ,
,ici, elles avaient trouvé une goyave

,et là elles jouaient à la marelle.

Ou encore elles parlaient de Degas

,et là Kodak entrait dans leurs vie

,en fouillant j’ai retrouvé ça aussi (la première prend la quille et la boule, c’est à ça qu’on la reconnait)

,et puis ici, encore sur leurs drôles d’échasses clip-clop

,là (ça vous revient maintenant) elles étaient à la pêche

,et là elles pendaient du linge

et enfin là (suite aux plaintes des voisins, j’avais changé l’avatar du blog).

Vous voyez que vous vous en souvenez maintenant.
Bon! je reprend,
ne m’interrompez plus.
De Rhodésie les parents avaient ramené un ourson en peluche…
Le bébé suivrait sans doute?
Je rappelle au passage que Blondinette est la moins brune des deux.
(çà, j’en suis fier, car je contracte en une seule phrase Marcel Aymé et Alphonse Allais qui sont mes deux chéris d’humour en littérature, je fais un clin d’oeil au passage à ce vieux Desproges qui, s’il vivait encore, aurait ô combien raison de me la jalouser).
Avec tous ces apartés j’ai oublié ce que je voulais vous raconter aujourd’hui…
Peut être que ça me reviendra demain?
ou pas.

Anatole ou la leçon de peinture.


Tendre sa toile, en éprouver l’élasticité pareille à une peau de tambour et découvrir sous son pinceau le subtil dialogue des touches sur cet écran légèrement sonore lui fut une révélation.
La toile répondait et un dialogue s’installa,
sorte de code morse, subtil, entre médium et support.
L’huile glissait laissant l’empreinte des soies
(« pures soies de porc » disait Winnie l’empêtrée émerveillée du tas de sable).
La couleur pénétrait l’enduit de geso
pas du tout les mêmes sensations que lors de ce stage de peinture à l’oeuf sur bois où elle le rencontra
(à propos d’oeuf).
Agronome et bonne fourchette, il s’y prenait comme un manche avec les femmes et s’enorgueillissait haut et fort de cette propriété dans le Sud,
à la « quéquette d’Azor » comme il disait
(était-il drôle, ce Belge!…
Du moins le croyait-il),
c’était le seul homme du stage et au milieu de ces femmes il ne se sentait plus…
La séparation du blanc et du jaune,
la périlleuse opération d’incision de la membrane de l’ovule entre les doigts,
puis le broyage des pigments et le mélange avec ce liquide jaune d’or
faisait naître en lui des idées salaces.
Sa villa payée avec ses palmeraies du Cameroun anglophone
(pays qui l’avait adopté après sa fuite du Congo à l’indépendance) lui donnait un statut et un avantage imparable pour tomber ces dames…
Du moins le croyait-il.
Elle tempéra (sic) ses ardeurs maladroites,
a fresco, par un « Anatole, vous êtes frivole » dans un lapsus linguae par elle calculé, en hommage à Ferrer.
André, c’était son prénom reçu le message cinq sur cinq et entreprit Josette et Georgette aussi sec,
vantant sa piscine, son skimmer et la longueur du tuyau.
Drôle je disais.
Le modèle, lui, s’appelait Anatole…
Un garçon « sensible » qui aimait bien les propriétés avec piscine dans le Sud.
André était un homme à femme,
du moins le croyait-il encore…
Ses propres enfants n’en crurent pas leurs yeux l’été suivant.

Le cerf volant.


Souvent, après un week end passé en Rhodésie,
les parents revenaient avec des cadeaux pleins les bras…
Comme pour se faire pardonner.
(De quoi je ne sais pas, ce n’était pas Noël pourtant)
Huit mois plus tard c’est une petite soeur qu’ils avaient dans leur bagages.
. . .
Avec ce vent il y avait à espérer qu’il irait haut ce cerf volant.

La troisième, ça me revient: on ne ment pas!


Quand elle m’en parlait,
elle m’interdisait de dire, jamais, quoi que ce soit sur la qualité du travail de ces hommes.
-Il n’y a pas plus courageux qu’eux, disait-elle.
Une gifle cinglante et efficace me le rappella un jour.
La ceinture et les « danses de cinq » du père n’étaient rien à côté.
On méprise trop souvent le « pouvoir pédagogique » des gifles
Elle, les cinq ou six siennes me restent en mémoire,
Une pour la couleur: c’était la principale!
… Du moment qu’on travaille, la couleur des gens on s’en (contre)fiche.
(Maintenant ça me revient, une deuxième (gifle) pour le travail… Plus tard.)
Les trois-quatre autres, je ne te dirai pas…
On est pas ici pour discuter de la qualité de l’enseignement.
Elle dirigeait le chargement-déchargement des wagons de matières premières
à la tête d’une équipe de vingt cinq travailleurs.
« Son » petit monde allait en cadence des wagons à l’entrepôt,
de l’entrepôt aux wagons toujours en chantant.
Au bout de six mois, son chef de travaux, un Français, la fit appeler dans son bureau
(pas pour ce que tu crois vieux cochon!)
et lui demanda si elle n’avait pas envie de travailler au laboratoire.
A seize ans, pourquoi pas?…
Mais sans diplomes,
du haut de ses trois pommes
elle ne voyait pas trop, non.
Et le monsieur, qui était chimiste et bon,
la prit sous son aile pour lui expliquer tests et mesures
afin d’éprouver la qualité d’un (bon) ciment…
Depuis l’argile calcareuse jusqu’au raffinement de la matière première
les prélèvements,
les manipulations,
les concentrations des différents éléments constitutifs…
Oxyde de fer, alumine, silice,
surveiller la teneur en souffre et en chlore
(les pires ennemis lors de la cuisson)
la température du clinker, etc.
Je ne vais pas te faire un cours.
Douze ans elle a passé la dedans!
Monsieur Porte était content.
C’était son nom, ça me revient.
Cependant mon grand père la surveillait du coin de l’oeil,
courir le guilledou, avec sa fille, ce n’était pas pour ce môssieur.
Un bon parti, sans doute,
mais marié et chasseur de surcroit.
Lui c’était la pêche.
Sous l’arbre, après la forge, roulant sa clope,
il la coupait en deux et la partageait avec l’ouvrier le plus méritant du jour.
Bwana Célestin c’était pas la chicotte sa carotte…
C’était la clope sous l’arbre à l’heure de la sieste.
N’empêche, ce « bon chimiste Français », il le surveillait.
Après sa journée, sa fille devait revenir à la maison aider sa mère
à faire le pain et les pâtisseries de la petite communauté blanche de Lubudi.



« … Et puis quelques Chinois en guise de cousins. »



Après l’ouverture des marchés on les avait vu débarquer,
petit à petit, avec peu de « na-na-des-manières » quant à l’habitat,
s’installant entre quatre murs et deux tôles avec leur petite famille en faisant leurs petits business sans demander son reste à personne.
Entre eux, les expat’ sortaient des blagues douteuses du style « j’nem pas çà », ou « … Vont marcher à la baguette! » et encore « où y a de la Yen , y a pas d’plaisir »…
(Vieux fonds racistes fleurant son « Buck Danny » des années ’50, avec « ces sales faces de citron », etc. Chères à Charlier et Hubinon via les « Jerry Tumbler et Sonny Tuckson réunis ».)
Ma mère, qui n’était pas douée pour les langues, avait le chic pour intégrer la culture du « presque soleil levant » avec force gestes…
Et sabir de swahili (?… Comprenne qui pourra!); toujours est-il que notre nouvelle voisine avait craché le morceau et les recette avec.
La tolérance et le métissage passait par la cuisine.
Et, après tout, on avait appris à en faire… Des nems.
C’était bon!…
Les mômes étaient à croquer.
nota bene: j’en avais déjà parlé ici

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