Archive for the 'technique mixte' Category
C’est comme ça, monsieur le juge, que tout a commencé…
Pendant que Leslie, ayant quitté ses vêtements,
se baigne, plutôt nue, près de la cascade,
je peste de n’avoir pris de la couleur avec moi,
et me fais une gouache en noir et blanc.
Au modèle je préfére sa robe et ses chaussures,
qui le disputent aux lentilles d’eau…
Laissant là mon ouvrage, je ne tarde, toutefois, pas à la rejoindre.
« Encore un souvenir » se serait exclamé Carmet,
tandis que Jules Renard, voyant ce paysage, aurait dit:
« la femme est un roseau dépensant »…
Mon divorce me coûta bonbon!
* * *
(« Ma mie, ne prenez pas ma complainte au tragique.
Les raisons qui, ce soir, m’ont rendu nostalgique,
Sont les moins nobles des raisons,
Et j’aurais sans nul doute enterré cette histoire
Si, pour renouveler un peu mon répertoire
Je n’avais besoin de chansons. »)
ça, c’est Georges qui le dit.O)
Erratum… De Savoie (comme dirait L°ïs).
Rendons à César son écriture, sur feuilles volantes…
Voici la sienne, la seule, la vraie!
celle d’une Dame qui n’est allée à l’école que jusqu’à douze ans et fut apprentie couturière de treize à seize avant d’aller en Afrique, en ’39, rejoindre ses parents avec ses deux soeurs.
La suite, je tente de la raconter par bribes et lambeaux disparates, à l’image de cette mémoire qui lui fait à présent si cruellement défaut.
Le docteur: pouvez-vous me dire ce que font cent moins sept?
Elle:…?!
Le docteur: cent moins sept…
Elle: jeudi?
… Adorable! Elle est adorable… Je sais qu’elle savait lire, écrire et compter…
Surtout compter!
moi… Je conte.
Quelqu’un me demande: « … Et la levure? »… « De boulanger, bien sûr! » lui réponds-je.
Elle m’a fichu le virus de la cuisine très tôt…
à l’en croire, les trois soeurs auraient pu ouvrir un restaurant: l’une au salé, l’autre au sucré et la troisième au dressage des tables.
Passant mon temps à recopier ses recettes, retrouvées au hasard dans différents livres… Ou sur des feuilles volantes dans des romans, rarement réunies dans un cahier, décryptant son écriture hâtive et griffonnée, parfois même dans un facturier du ménage, pas le temps de noter, toujours entre deux sauces et trois plats, à la va-vite, pour nous servir entrée-repas-dessert en trois quart d’heure quand nous rentrions à la maison.
Ici et là je modifie les proportions: les lardons finissent par l’emporter sur le jambon, une pincée de cumin en grains fait la différence et l’huile n’est pas nécessaire…
Le rajout d’une moitié de botte de persil, dans la pâte et finement haché, donne un piqué à la mie du plus bel effet.
Des éclats de tomates séchées ont remplacé le poivron (qui n’est pas toujours supporté par les estomacs fragiles) et à présent je sers un petit fromage de chèvre agrémenté de quelques radis pour accompagner la dégustation… Parfois je rajoute, pour un tiers de proportion, le chèvre au reste de fromage râpé et j’émulsionne un des blanc pour alléger le cake.
Pour la présentation je préfère le moule rond, évidé en son milieu, pour y glisser le cabri et les radis en déco… Parfois encore je sacrifie à la verrine en utilisant ces petits moules individuels où je dispose dans chaque portion une demi olive et un cube de chèvre, petit santon tendre et moelleux, qui fond à la première bouchée.
Quelques éclats de persil sur le tout,
achèvent l’invitation à déguster ce qui reste,
malgré tout,
le cake aux olives de … Ma mère