Archive for the 'chevelure' Category

Incipit mais non sans saveur… (III et fin).

« L’œil, d’abord, glisserait sur la moquette grise d’un long corridor,
haut et étroit.
Les murs seraient des placards de bois clair, dont les ferrures de cuivre luiraient. »
(Les Choses, (1965), Georges Perec)

.
Ah vous voila !
J’ai failli attendre…
Résumé des épisodes précédents
car avec tout ça,
même moi je m’y perd,
C’est dire !…
Je rappelle que tout ceci fut raconté dans le but évident
d’avoir droit à cette larme d’Oban par moi briguée
s’ennuyant au fond de la bouteille dans une soirée plus qu’arrosée :
ça, c’était il y a deux jours.
Dans l’épisode d’hier, le corps du récit était développé de façon magistrale…
Ce n’est pas moi qui le dit,
c’est un ami plus au Sud
Son nom ?
Ne comptez pas sur moi pour balancer.
Sachez seulement que c’est un copain de récré et qu’il a ma locomotive rouge.
Je compte le distraire à l’aide de ce récit pour détourner son attention cependant que j’irai dans sa chambre récupérer mon bien.
D’une pierre deux coups !
Nous en étions restés à :
L’animal est occupé à sa tâche d’alpiniste, centimètre après centimètre, quand vient à passer un léopard ou une panthère…
Quatre mètres plus bas…
Le félin regarde aussi les cimes avec d’autres idées…
Et, à la vue du aï (autre nom du fainéant d’en haut) son idée est faite :
le croissant du matin est là…
Offert par la maison canopée.

Voici la suite…
Et fin.

.
Le cher Khan d’Amérique du Sud ne fait ni une ni deux et bondit sur sa proie, sans réfléchir,
le sot !…
Malheureusement trois mètres plus haut notre infortuné félin glisse,
digne,
le long du tronc de l’arbre,
ses griffes n’étant pas assez acérées pour grimper comme le fait notre Gaston.
Qu’à cela ne tienne, il se récupère sûr, qu’il est, que personne ne l’a vu dans cette position, délicate, et somme toute ridicule pour un animal de son rang…
Sauf que nos amis du Geographic, flairant le scoop, n’en on pas perdu une miette,
déguisés qu’ils sont, en buisson innocent.
Notre homme,
le léopard voyons,
fait le tour de l’arbre,
recommence et se casse la figure une deuxième fois…
A l’abri des regards croit-il…
Puis il avise le tronc couché sur son flanc…
Et l’idée lui traverse l’esprit…
– Aiguiser, il faut aiguiser !!!
Pendant ce temps notre paresseux par le souffle d’air chaud dans le dos, s’est rendu compte qu’on en voulait peut être à sa tendre chair…
– J’imagine que c’est tendre de la viande de paresseux, m’avait dit une amie…
J’avais à l’époque trouvé l’idée exquise, et encore maintenant, quand j’y pense…
Et donc notre « saisi » de nature met les bouchées doubles en avalant les centimètres par trois ou quatre à la fois à présent…
Sherr Khan, lui, tel un gros matou au comble de l’extase et pareil au capitaine Haddock dans le désert en voyant Tintin en forme de bouteille se dit que ce croissant doit être croustifondant…
Ce en quoi il rejoint mon amie ci-dessus mentionnée.
Donc il aiguise,
il aiguise,
pattes de devant,
pattes de derrière…
Et en cadence, faut voir ça !
Il refait un essai, saute, fais quelques pas à la verticale,
envoie une droite au croupion de la brioche,
le rate, puis retombe sur ses pattes et retourne s’aiguiser un coup sur l’eucalyptus…
Pendant ce temps devant ton écran ton pouls s’arrête,
mentalement tu as pris fait et cause pour l’autre conard sur son tronc et muettement tu l’encourage à grimper quatre à quatre ce ‘tain de tronc, c’est pas difficile merde !…
T’as la mort au cul tu cours, tu fonce, tu… Tu…
Non, lui, au comble de la panique des paniques est passé à cinq centimètres par cinq centimètres,
il prend la branche à sa gauche à la corde,
le tigre, enfin le jaguar, qui a resauté prend celle de droite, pestant contre lui même, et retombe
un répit
(je ne compte plus, à ce stade, le nombre de fois !…
Encourageant inutile et vain mon champion en touffe de poil…
Dans un état frisant l’apoplexie d’une finale entre Borg et Mac Henroe…
Ou un grand prix à Vincenne…
Je trépigne,
serre les poings,
croise nerveusement les doigts,
me roule une clope… )
Sher Khan, casaque jaune et taches noires,
reprend son élan,
grimpe jusqu’au cul du crétin,
casaque gris souris et te lui file une droite pas piquée des hannetons,
smashe le malheureux au bas de l’arbre
le rejoint et…
Commence son festin…
Il n’avait qu’à aller plus vite ce con !…
La caméra de nos « z’amis du National Geographic »,
balaie pudiquement les cimes, le ciel bleu et le chant des oiseaux…
Cependant que le générique jette un voile pudique sur le drame.

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Epilogue : le fond d’Oban fut pour moi bien sûr
et il restait un Lagavuline heureusement.
Je reste un inquiet de nature…
Quant au contenu des bouteilles.
Quelle soirée !

Incipit mais non sans saveur… (II)


(Photo du héros ci-après, un peu floue il est vrai, mais j’étais trop fatigué pour faire la mise au point).
.
Je voulais vous demander, depuis hier, ça s’est bien passé pour vous ?…
(Quel suspense hein ?)
… En plus je viens seulement de comprendre le titre !
Quel fou je fais !
Mais il faut absolument que je vous restitue la dramaturgie des évènements qui s’enchaînent…
Donc j’étais en train de zapper, un de ces soirs de solitude,
après le boulot qui vous a pompé toute forme d’énergie pour faire autre chose,
lorsque je tombe sur un documentaire avec pour sujet,
cet animal extrêmement sympathique et sale
qui passe le plus clair de son temps à écouter pousser ses cheveux
et observer les mousses et lichens s’accrocher à ses poils,
qu’il a longs de plus.
J’ai nommé :
le paresseux.
Quasiment immobile,
pendu par les pattes à une branche,
basse la branche de préférence,
il s’occupe à faire semblant d’étudier le dessous des feuilles comme le jeune Sous-Préfet aux champs de l’histoire…
Accroché dans la mangrove à sa branche basse par les griffes
qu’il a longues, celles-ci sont un peu utilisées à la façon d’esses de boucher…
Notre bonhomme passe sa vie dans une sieste perpétuelle,
sorte de Gaston sans Prunelle ni bureau et si d’aventure (sic)
il se réveille de sa torpeur
c’est pour mâchonner quelques pousses glanées de ci de là,
tendres de préférence…
Car il déteste abuser du pouvoir masticatoire de ses molaires…
Incisives et canines sont en effet absentes chez ce doux représentant de l’édredon,
fatiguées peut être, au cours d’une évolution fort longue, elles sont tombées d’ennui…
Ou par excès de lucidité, allez savoir !
Le British commentaire ne tari pas d’éloges sur l’animal et c’est alors que l’équipe du National Geographic passe, par le miracle du montage, à un autre représentant de l’espèce,
un peu plus loin,
comme le premier juché sur un tronc
mais à quatre mètre du sol, cette fois,
tronc qu’il est occupé à gravir dans un sursaut que seule la faim (qui justifie souvent les moyens) explique…
C’est parfait pour ma soirée, je me reverse une lichette de cet excellent Aloxe Corton par des amis offert.
La clairière est accueillante,
un tronc d’arbre fatigué de la verticalité gît en travers de la verdure,
la lumière est belle,
l’endroit bucolique et champêtre…
Faut-il ajouter que les oiseaux chantent pour vous convaincre ?
L’animal est occupé à sa tâche d’alpiniste, centimètre après centimètre, quand vient à passer un léopard ou une panthère…
Quatre mètres plus bas…
Le félin regarde aussi les cimes avec d’autres idées…
Et, à la vue du aï (autre nom du fainéant d’en haut) son idée est faite :
le croissant du matin est là…
Offert par la maison canopée.

Mais voila que le téléphone sonne,
il faut que je réponde.
Je reviens tutt’d’z’uittt’

RrrrooohhhHHH !!!
Cet Oban !
RrrrooohhhHHH !!!
Ce suspense !

(à suivre dans « Incipit mais non sans saveur… (III suite et fin).

Elle doit être arrivée maintenant…


La constellation est bien trop grande
évidemment…
J’ai beau scruter l’horizon
(vers le Sud forcément)
je n’arrive pas à distinguer exactement où elle est allée se nicher…
Dans le Sagittaire, certainement…
Je parie qu’elle cause avec grand-papa Célestin
Ils étaient du même signe ces deux là…
Elle en gardait une trouille bleue
et lui parlait souvent ces derniers temps
en préparant son petit voyage.

Dernier portrait.

Inspire
.
Litanie oscillatoire
Tic-tac respiratoire
Remonte à la nuit
Parle aux grands-parents
partis depuis longtemps déjà
Revenant au ventre de sa conception
Elle fait « son petit travail »
Balbutiant
Psalmodiant
Incantatoire
Chamanique
Occupée à…
Tranquille

.

.
Cire froide
nécrose
mains roides
pouls absent
rides
crevasses
et ravins
s’organisent en dissymétries trompeuses
empêchant toute relation ;
ce visage calme
sévère
et contrarié
je ne le connais pas.
Je ne le reconnais plus.

Expire

Acompte de la maladie ?
Plus de crédit
larmes sèches désormais.
Larmes sèches.

La robe d’écume.(*)

Pour Elle je rêve de cette robe d’écume
atours prémonitoires
robe de marée mettant le cap.
voiles de ce départ.
.

La robe d’écume I.
.
Ce jour là
corps et esprit se rejoignant
(séparés depuis trop longtemps déjà)
Elle se prêta de bonne grâce
une dernière fois
à mes facéties photographiques
à fleur de bois
émergeant calme et reposée
je pris soin de faire la mise au point sur le lilas.
Elle, s’en allant, floue au fil du fond tendu de son frêle esquif
telle une Ophélie immobile.
.

La robe d’écume II.
.
(*)La robe d’écume est une sculpture de Awena Cozannet
pièce qui sera visible à Lyon,
du 14 octobre au 13 novembre à la Galerie Besson,
10 rue de Crimée
(69001 Lyon)
puis à Paris,
au MAC Paris, espace Champerret,
(75017 Paris).
Et je la remercie pour ce prêt d’images et l’embrasse,
Ô pas sage.
Qui ?
Awena bien sûr.
.

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