Archive for the 'chevelure' Category
Son grand père: la branche noire de la famille.
Ce monsieur que vous ai présenté avant hier
et qui (se) raconte si bien,
nous parle de son grand père,
celui dont il a pris le nom à la zaïrisation…
Le père de sa mère celle qui, en bonne fille du village et de la paroisse,
rencontra le prêtre et le détourna du chemin de Dieu.
Je vous parle de ça dans les années ’20-’30…
Folles années.
Moderne pour l’époque!
le fils, à passé quatre vingts ans,
oscille entre le noir et le blanc
dans un métissage assumé depuis longtemps
chaque mot parlant une langue vraie,
point de bois dans sa bouche,
tirant les avantages culturels des deux communautés
dans son sang et dans sa tête
sans pour autant ignorer les défauts de chacune
une vraie leçon de tolérance
… D’humanité surtout…
Mais faut quand même pas lui marcher sur les pieds!
. . .
J’ai savouré chacunes de ses paroles et comme
« … Je ne fais voir mes organes procréateurs
A personne, excepté mes femmes et mes docteurs… »
(disait Georges) et que je rechigne à mettre ma tronche en pâture ici
j’ai usé d’un subterfuge, à ma façon,
pour contourner le problème.
Enjoy!
J’aurais jamais du le quitter des yeux…
Oui je suis entré dans le jardin
ensuite dans la maison
mais d’abord été voir quelqu’un.
Je l’ai déjà raconté de vive voix à certains d’entre vous,
il m’est arrivé de faire découvrir à Seb.,
l’excellent compagnon de voyage qui m’accompagnait,
une chose extraordinaire que
malgré ses multiples missions en Afrique, dans le cadre de MSF,
il ne connaissait pas…
On apprend à tout âge n’est ce pas?
Et c’était quoi cette chose, me direz-vous
(ce en quoi vous auriez parfaitement raison de me rappeler à l’ordre,
vu mon art consommé de la périphrase…
j’ai bien dit de la périphrase
et non de la péripathéticienne…
Mais, là, je m’égare encore…)
Après être entré, donc, je me suis dirigé en premier vers « mon manguier », au fond du jardin
… Lui dire bonjour à ce vieil arbre au tronc à demi calciné et à la chevelure ébouriffée
faut-il te le dire, mon coeur battait la chamade et ma glotte n’en menait pas large non plus
… On devient (presque) sentimental à cet âge
par pudeur je ne l’ai pas enlacé cet ami
juste carressé son écorce
posé la main longuement sur ses cicatrices en en faisant le tour
scarifications par le feu, par le fer et par celles du temps aussi.
Resté un long moment sous ses branches hautes j’ai pris du recul,
pour le bouffer des yeux cet arbre,
ses feuilles d’une trentaine de centimètres,
les fruits nombreux à semi maturation
son volume tout entier
lui a tout vu de ce qui s’est passé ici…
Et, d’abord, que fiche cette carcasse de bagnole à ses pieds?
Enfant, une branche basse à la perpendiculaire permettait son ascencion
et l’accession à différents siège naturels, parfaits refuges d’observation du monde
à l’abri de regards:
à présent toutes ses branches sont remontées vers le zénith
comme pour en interdire l’accès à l’importun
L’enfant parti, il n’y avait aucune raison d’inviter le prédateur éventuel…
Donc, c’était quoi au juste, ce que je voulais te raconter?
cette chose c’est l’odeur du manguier tiens pardi!
pas de l’arbre, mais de sa feuille
savais-tu que lorsqu’on en arrache une
et que tu sens la sève de la tige blessée,
c’est le fruit tout entier qui t’entre dans les narines.
Tu peux toujours courir avec un pommier ou un poirier par ici
en deviner le fruit, rien qu’aux effluves de sa feuille, il n’y a que lui: le manguier,
cette essence de térébenthine si caractéristique…
C’est la mangue!
tu es dans la mangue
Selon la sorte, cette senteur sera mâtinée d’abricot,
de pêche,
de citron ou de menthe…
Pur bonheur!
plaisir olfactif sans pareil,
-coke mise à part, diront les accros chagrins…
Laissons les à leurs paradis poudreux et enneigés
Ici point besoin de poudre,
pas d’artifices,
tu es dans la fibre des choses…
A l’intérieur.
J’ai bien aimé ses yeux rieurs à cet ami
qui reconnaissait ses arômes à mon arbre, rien qu’à sa feuille.
T’imagines… Il y avait l’enfant sur son visage…