Archive for the 'rapport au sol' Category

La « Confiance ».

Lui, ce qu’il adorait par dessus tout,
c’était être Surcouf, corsaire du Roy.
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Charles-Henry détestait sa sœur.
Il aurait voulu qu’elle fasse semblant de se noyer
qu’il arrive à la rescousse
qu’il la sauve.
Mais, elle, non.
Elle, elle mettait un point d’honneur
à mettre en avant
le fait que la profondeur
était nulle
à cet endroit,
juste pour la photo.
-T’es chiée ma vieille ! Lui dit-il

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– Grincheux ! Lui répondit-elle.

Aujourd’hui, pour mon anniversaire…

Nous sommes allés à la mer avec Rididine et les petits.

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Je profite de ce jour pour « piller »
encore une fois
des images du net
quelques images « d’inconnus »,
un jour sur la plage ;
ces souvenirs qui sont les leurs,
qui sont les nôtres
(lorsqu’on se les approprie).
C’est devenu un passe-temps quasi quotidien,
un rite journalier,
aller à la pêche de ces images racontant des bribes d’existences,
racontant ce temps qui file,
nous échappe.

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Lee, Russell Lee.

Russell Lee est dans la même lignée que des Dorothea Lange ou des Walker Evans…Un faiseur-conteur d’image qui, sous l’impulsion de monsieur Roy E. Stryker, utilisa la photographie pour rendre compte de la crise du monde rural dans le Grand Ouest américain dans le cadre du Farm Security Administration (F.S.A., en ’35 par là).
J’ai été étonné de ne pas trouver grand chose, sur internet, à propos de ce photographe que je connais depuis longtemps.
Chaque image vaudrait un billet tant Russell est à l’écoute de ces gens qu’il prend en image…
Le naturel prend le pas sur des images composées au plus fin.
Pas ou peu de mise en scène,
encore moins d’artificialité,
il est près de son sujet,
il s’intègre à la vie,
au paysage,
fait partie des meubles…
C’est, un peu, le membre de la famille qui a réussi et s’est offert un appareil photographique.
Chaque image vaudrait un billet ;
de la première avec la leçon de lecture des chiffres et des lettres
à la deuxième où cette gamine fait une petite lessive pendant que ses copines jouent à dînette avec de la terre… Jusqu’à la dernière où l’on voit l’oncle Tom tenter de nous rattraper à la course Pluplu et moi… Allez ! Viens, on joue !
(en cliquant sur chaque image tu auras la légende et la date… Décidément, ce blog est bien tenu ! Voir en bas du billet).

Russell Lee - Woman Teaching Children at Home, Transylvania, Louisiana

Russell Lee - Twelve-year-old girl who keeps house in a trailer for her three brothers who are migrant workers, near Harlingen, Texas, 1939

Russell Lee - The Whinery children playing. Pie Town, New Mexico, 1940

Russell Lee - The Caudill family eating dinner in the open the day thew were moving their dugout. Pie Town, New Mexico, 1940

Russell Lee - Spectators at S.W. Sparlin's auction sale, Orth, Minnesota, 1937

Russell Lee - Sharecropper with two grandchildren, Southeast Missouri Farms, 1938

Russell Lee - Schoolchildren, Southeast Missouri Farms, 1938

Russell Lee - Schoolchildren on circular swing, San Augustine, Texas, 1939

Russell Lee - Rustan's daughter reading a Sunday paper, Rustan brothers' farm near Dickens, Iowa, 1936

Russell Lee - Negro family with supplies in wagon ready to leave for the farm, Saturday afternoon, San Augustine, Texas, 1939

Russell Lee - Negroes waiting at streetcar terminal for cars, Oklahoma City, Oklahoma, 1939

Russell Lee - Native Spanish-American dance at fiesta, Taos, New Mexico, 1940

Russell Lee - Mother and child former sharecropper, now FSA clients, Southeast Missouri Farms, 1938

Russell Lee - Migrant keymaker's children with homemade scooters, Jefferson, Texas, 1939

Russell Lee - Louis Stagg who runs the cafe and her mother looking at greeting cards which the salesman has. Pie Town, New Mexico, 1940

Russell Lee - Living room in farm home of John Frost, part owner of 135 acres of semi-marginal land in Tehama County, California, 1940

Russell Lee - Little Negro girls playing, Lafayette, Louisiana, 1938

Russell Lee - Little girls playing jacks at the Casa Grande Valley Farms, Pinal County, Arizona, 1940

Russell Lee - Group of people watching magician, state fair, Donaldsonville, Louisiana, 1938

Russell Lee - Girls at 4-H Club fair, Cimarron, Kansas, 1939

Russell Lee - Front porch of tenant farmer's house near Warner, Oklahoma, 1939

Russell Lee - Farm mother with children in town during the National Rice Festival, Crowley, Louisiana, 1938

Russell Lee - Farmer in town, Saturday afternoon, Steele, Missouri, 1938

Russell Lee - Eating dinner at the all day community sing, Pie Town, New Mexico, 1940

Russell Lee - Child of agricultural day laborer coming out of tent near Spiro. Sequoyah County, Oklahoma, 1939

Russell Lee - Boys' sack race, Labor Day celebration, Ridgway, Colorado, 1940

ps : en parlant de ça, il faut lire aussi l’article de « rue89″… « D’Instagram au musée, la photo n’a pas changé » sur les photos à partir de mobiles… Mais c’est une autre histoire.
(Comme me le faisait remarquer une amie… Les commentaires valent leur pesant de cacahuètes).
;o)))
D’autres photos de Lee Russell chez l’excellent Shorpy

Pour ta Noël, j’ai hésité…

Entre trois choses :
En « un »… Un long article sur la géographie, les méfaits de google-map, la part d’imaginaire qu’il y avait lorsqu’on parcourait un atlas, enfin, tu vois, quoi !

Et maintenant, en route !

C’était tout aussi magique,
si pas plus,
sur papier

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Puis je me suis dit:
-Ça ne va pas les intéresser assez,
trop scolaire, donc…
En « deux », je me concentrais sur un habile mélange surréaliste d’images, piquées de-ci de-là, qui auraient pu donner l’impression de la vidange de la lagune ou de la mer à la petite cuillère ou avec une paille, par petit vent arrière.
Ça se serait appelé:

Comme si tu pouvais vider la lagune avec un tuyau !
.
tuyau 500
(Emmet Gowin)
venise 1_500
(David Seymour)

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Trop improbable, j’ai laissé tomber…
(Personne ne va croire un collage aussi abracadabrant !)
Donc en « trois », je me suis dit :
Comme je n’arrive pas à me décider,
je vais prendre les trois.
Voici le troisième.

Allons au cinéma.

Candice & Andju from luc lamy on Vimeo.

Les feuilles mortes… Ou « Little miss nobody ».

Une fois n’est pas coutume,
aujourd’hui je t’emmène au cinéma,
ou plutôt non devant la petite lucarne…
Pas celle des jeux débiles, des paillettes et du strass
Non, la téloche des documentaires,
Je reviens sur les origines,
ce fameux pays dont on est « né-natif »…
Bref !
J’ai vu ça hier soir…
Little miss nobody
Et ça, ça m’a replongé,
comme par enchantement,
dans un temps lointain et proche à la fois
jamais autant que ce qu’on ne croit.
Il y a cinquante ans quasiment
jours pour jours cette dame
qui avait sept ans à l’époque
vivait les moments les plus horribles de sa vie de gosse.
La rébellion Simba.
Le film la suit, pas à pas, dans ce Kisangani, anciennement Stanleyville, en ce mois de février 2014.
Elle revoit l’endroit où elle a vécu, gamine… Les lieux de l’indicible aussi.
Elle a eu deux ou trois moments,
même plus,
pareils aux miens.
A l’époque, avec mes parents, j’étais à E’ville,
pas encore (re)baptisée Lubumbashi par un type qui s’appelait encore Joseph.
Possible que ce prénom ne lui plaisait pas ?
A l’époque, nous écoutions à la radio,
à l’autre bout du Congo,
au fin fond du Katanga,
les terribles nouvelles venant du Nord.
En 2009, lors de mon retour aux sources, je n’avais pas l’attirail et les saufs-conduit d’une boîte comme la rtbf pour visiter mon pays, ma ville, mais… Ce que c’était bien.
Je revoyais pour la première et dernière fois quelque chose dont j’étais « puni » depuis quarante-deux ans… Un peu comme elle, certains drames en moins et parfois les mêmes blessures.

Le film est ici.
Little miss nobody
Le film peut être critiqué,
« pas assez de ceci, trop de cela, etc. »
on ne refera jamais le passé.
Les faits sont là.

Bientôt l’hiver, il a fallu s’habituer… Aux blancs.

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