Archive for octobre, 2008

Ilunga (Jean Stéphane du Katanga.)


N’étant plus très sûr de ma plume je me lançai dans l’étude de la tête d’Ilunga (du Katanga) en pensant aux « quatre têtes de nègres » de Rubens.
Peut être faudrait-il dire, à présent « quatre (études de) portraits de minorités visibles »?
Toujours est-il qu’Ilunga n’avait pas son pareil pour tendre des collets dans la brousse et pour grimper aux manguiers, j’ai beaucoup appris avec lui.
« Tête de turc » de l’instit., il attendait stoïquement la récré pour nous épater.
L’était très bien ce môme, gavroche des matitis*,
avec le recul, je pense que l’instituteur l’aimait bien aussi.
*matitis: hautes herbes en Swahili
dessin plume, pinceau et au brou de noix.
« quatre têtes de nègres »

Avion, pantoufle, stylo.



Lui : Je vais vous dire trois mots madame, je vous les redemanderai après.
Alors : pantoufle, avion, stylo. Voulez vous bien les répéter ?
Elle : oui
Lui : alors pantoufle…
Elle : pantoufle…
Lui : pantoufle, avion, stylo.
Elle : pantoufl’avion-stylo !
Lui : vous retenez bien ces trois mots, je vous les redemanderai tout à l’heure. Alors, pouvez vous me dire combien font cent moins sept ?
Elle : …cent moins sept, cent moins sept
Lui : cent moins sept…
Elle : cent moins sept, nonante-trois ?!…
Lui : bieeen ! nonante-trois, maintenant nonante-trois moins sept ?
Elle : nonante-trois moins sept…seize ?
Lui : bien, c’est très bien, c’est pas grave, c’est quatre-vingt-six mais ce n’est pas grave… pouvez vous me dire les trois mots de tout à l’heure ?
Elle : … les trois mots ?

Elle ne comprend rien à ce que ce monsieur lui dit.
Lui : pantoufle…
Elle : pantoufle ! ha ?
Lui : oui… pantoufle, avion…

Cette litho de Somville (mon peintre abhorré) la toise depuis le mur, et je me plais à penser que dans cette immense détresse de la mémoire,
ma mère ressemble à Garbo,
retirée du monde,
mais en couleur.

(article paru précédemment en première chez madame de K dans « fast-portrait »)
« clicfast-portrait »

… Entre la poire et le fromage.


Nous fîmes un grand repas d’adieu…
Après les premiers pas sur la lune était venu le temps des premiers drames de l’espace et Julien de nous montrer, entre la poire et le fromage, « la lavette spéciale », un petit « truc » purement physique à l’aide de papier cigarette.
Dessert: omelette Norvégienne… ça ne s’invente pas.
Je songeais de plus en plus à arrêter la clope.

L’automne.


ça tombait bien, l’automne était là, il était temps de quitter ce pays si froid.

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