Archive for novembre, 2008

Comme une petite incision sur le côté.

Le post d’hier me remet en bouche un petit quelque chose trop souvent oublié,
alors j’ai ressorti cette fleur qui reste parmi mes préférées,
sorte de papillon incarnat attaché aux herbes de bas côté,
sauvage, elle pousse où cela lui plaît.
Ne dit-on pas que son cousin Afghan fait encore tourner les têtes?

« T’as p’t’êtr’ raison ! seul’ment voilà :
Quand j’t’aurai dit, tu comprendras !
La premièr’ fois que je l’ai vue,
Elle dormait, à moitié nue
Dans la lumière de l’été
Au beau milieu d’un champ de blé.
Et sous le corsag’ blanc,
Là où battait son cœur,
Le soleil, gentiment,
Faisait vivre une fleur :
Comme un p’tit coqu’licot, mon âme !
Comme un p’tit coqu’licot. »

(Mouloudji: « comme un p’tit coquelicot… »

La voix de son maître ou les méfaits de l’alcool sur l’ouïe.


En général la soirée se terminait (fort tard) avec la comparaison du son du 33t., du 78t. et du cd,
la chance est là lorsqu’on possède le même morceau sur les trois supports.
Remonter, religieusement, le phonographe en tournant la manivelle à chaque 78t.,
poser ce « clou » qui, à chaque écoute, creuse un peu plus le vinyl,
labourant le son, en le condamnant chaque fois un peu plus à l’inaudible.
Inexorablement, pourtant, le son du phonographe l’emporte sur le reste,
malgré la lecture de sa sentence,
chaque fois un peu plus lourde
(est-ce un des nombreux effet de l’alcool? je te pose la question à toi qui me lit)
la voix de son maître en quelque sorte…
Ce chuintement de train,
cette longue plainte du va-et-vient de fin de sillon,
jusqu’à épuisement du ressort,
conduit à une douce mélancolie…
Oban ou Lagavulin?
Whisky l’est mon verre?
. . .
« Dans le train de nuit, y a des fantômes
Qui me sourient quand nous passons sur les prairies.
Dans le train de nuit, y a des royaumes
Et puis du bruit et puis Paris au bout de la nuit »

(Charles Trenet: « En quittant la ville »)
. . .

Django Reinhardt, fin de « Studio 42 » préliminaire à « Swing 42 ».

Réponse à L° et au vin blanc ou comment parler chiffons et dentelles tout en cuisinant


à un commentaire « provocateur » de la jeune Loïs je me fend de ce « droit de réponse » à propos de la défense de la « Blanquette de veau à l’ancienne »: il fait froid, il est temps de penser aux petits plats mijotés.
Le « ze » classique de la blanquette de veau à l’ancienne, voyons!
cuit sur flamme de bougie pendant deux-trois heures dans une cocotte « le creuset » (un peu de pub!) et servi avec du riz ou… des pâtes (sauce la sauce petit! sauce!)
servie avec (et à part) des petits fagots de carottes et poireaux cuits (à la vapeur du jus) en toute fin de chapitre,
Je n’ajoute pas de farine, car avec les heures de cuisson, le jus se décante en douceur et profondeur, comme les filles du bord de mer.
Si tu as oublié le blanc sec en tout début de chapitre, recommencer tu feras!
avecque le jus d’un demi citron (pas plus, sinon trop acide), une larme de croâ-aime frwaîche et un jaune d’oeuf pour lier hors du feu.
Tu auras pris soins de faire revenir les champignons (à part) avec persil et ail, et de les ajouter pas trop tôt à la viande et son jus.

Ensuite il te faudra trouver environ cinq autres z’amis (facebook t’en propose et t’y aide… mais les vrais, ceux fait à la main au long des années, sont plus fiables) pour déguster.
Entre parenthèses s’ils m’avaient demandé, à Guantanamo, les prisonniers auraient tous parlé sans exception, rien qu’à l’idée de ne pas en avoir dans leur assiette (voir Herr doktor Kilikill dans les aventures de Spirou dans « QRN sur Bletzelburg », http://spirou.spirou.com/memoires/images/18_2.jpg)
Bon! je vois que tu voudrais la recette quand même, après cette mise en bouche, alors voila ce dont nous parlons:
Pour 6 personne(s)
– 1,2 kg de tendron ou de flanchet de veau en morceaux,
– 5 à 6 carottes,(4 dans le jus).
– 2 oignons,
– 4 à 5 clous de girofle,
– Champignons de Paris, et champignons des boas (2/3-1/3)
– 1 botte de persil
– 1 à 2 pointesd’ail
– 1 poireau, (plus un en 6 petits tronçons).
– du fond de veau, ou de poule
– 1 bouillon de cube de légumes,
– 1 bouquet garni,
– 30g de beurre,
– 1 cuillère à soupe d’huile,
– 2 jaunes d’oeufs,
– 100 g de crème fraîche,
– 1/2 citron,
– 1 bouteille de blanc de blanc à égale proportion d’eau.
– une pointe de muscade
– sel et poivre.
Dans une cocotte, faire chauffer le beurre et huile, y faire revenir les morceaux de viande.
Lorsqu’ils sont dorés, les saupoudrer de farine pour les enrober, (pas obligatoire la farine)
Réserver.
Dans la même cocotte vin blanc tu chaufferas avec les légumes épluchés, l’oignon piqué de clous de girofle et le bouquet garni, le fond de veau et le bouillon cube de légumes.
La viande piaffera d’impatience de rejoindre ses petits camarades végétaux
A ébullition, flamme de bougie tu feras et laisseras cuire de 2h.à 2h. et demie.
Saler et poivrer, en cours de cuisson, pas trop tôt le sel, (au bout de 3/4 d’h. +ou -) sinon la viande ne dévoile pas son parfum, mais pas trop tard sinon elle n’aura plus de goût!
Entretemps les pâtes cuisent et les champignons revenus d’un stage de wok ,ceux des villes et des champs, auront fait la connaissance de l’ail et du persil (le sel et poivre itou), vingt minutes avant de servir dans la cocotte
Dans une terrine, délayera les jaunes d’oeufs avec la crème fraîche et le jus de citron.
mouiller avec le bouillon, puis chauffer cette sauce sans porter à ébullition.
En napper la viande et la servir
un quart d’heure avant de servir des petits fagots de jeunes carottes feras suer, de même que le poireau, dessus le bouillon couvert
Meilleur si préparé la veille, ainsi Conchita (en l’occurrence Conchiton) peut s’occuper de ses invités en n’ayant que le riz,ou les pâtes à faire, sans oublier les petits fagots de légume de dernière minute!
J’avais dit que vous apportiez une bouteille!
un rouge frais, Juliénas, Brouilly, Gamay ou Pinot noir.

( si tu fais du riz, de préférence un Basmati de la mort (qui tue) revenu à sec dans 2 c.à s. dhuile, de cardamone, cumin, étoile de Badiane, curcuma et paprika, puis mouiller avec deux tasse d’eau à petit feu à ébullition)
Les autres, j’espère que vous avez écouté aux portes.
Qu’est ce qu’on mange demain?

Voir grenade et mourir.

Au bout du jardin il y avait cette curieuse mosaïque en frontispice de la piscine vide
ce visage inquisiteur et doux à la fois me fichait la frousse
de ces peurs d’enfant irrépressibles qui passé une certaine luminosité de l’air vous font détaler avec le frisson
Lui, le Visage, contemplait, serein, lézards et scolopendres
ceux-ci se donnaient rendez-vous là aux heures chaudes,
les uns, comme des métronomes, scandaient leur inquiétude,
les autres, lovés sur eux même, à défaut de moutons, comptaient leurs anneaux
(deux je retiens six…)
air chaud immobile
Le ballon avait roulé jusque là
au moment où j’allais le rechercher, prudent,
une grosse voix, venue de nulle part, tonna:
« éla BA-Késs-kE-vOu-Fête-Là? »
… La joie de mon père fut indicible!
Ah! le c..! la trouille que je m’étais tapée!
* * *
épilogue qui emmènera à trois questions.

Plus tard, au même endroit, j’ai trouvé une grenade, abandonnée probablement par un soldat courageux et en déroute.
Planqué là, sûr qu’on était pas allé l’y chercher… le visage je vous dis! son sourire… les scolopendres
au vu du petit ananas de métal, je vis à la tête de mon père, que sa peur n’avait d’égale que la mienne, quelques mois auparavant…
Il s’empara du (drôle de) broméliacé nain et alla le jeter le plus loin possible dans la « brousse »,
la chose fit un « poc » stupide sur un caillou et rien d’autre…
Je fus un peu déçu, je dois dire…
Alors, je vous le demande:
A-t-on le droit de faire peur aux enfants comme ça?
A-t-on le droit de déverser ses ordures n’importe où, et ce, sans soucis des implications sur l’environnement et son prochain?
Et enfin a-t-on le droit de…
Quoi?
on me dit dans l’oreillette qu’il n’y a pas de troisième question.
Un autre jour rappelez-moi de vous raconter comment des tortues m’ont sauvé…
Mais comme disait Rudyard…
* * *
« Intranquillement vôtre ».

« stardust memories »

Le petit bateau de pêche.


« C’était un petit tout petit voilier
Un petit bateau de pêche
On l’avait bâti d’un bout de papier
Et d’un vieux noyau de pêche
Dans un petit port entre deux roseaux
On l’avait mis à l’amarre
Il appareillait dès qu’il faisait beau
Pour naviguer sur la mare

Mais un jour le petit bateau fit un rêve
A son tour il voulut entreprendre un voyage au long cours
Alors il s’en fut magnifiquement
Tout là bas vers les tropiques
La vie qu’il menait lui donnait vraiment
Des idées misanthropiques

En l’apercevant chaque nénuphar
Craignait qu’un malheur n’arrive
Et le ver luisant qui servait de phare
Lui criait rejoins la rive
Mais il répondit d’un air malséant
Je ne crains pas les déboires
Aussi bien le fleuve et les océans
Ce n’est pas la mer à boire

Quel plaisir de voguer ainsi sur les ondes
Quel plaisir de pouvoir naviguer au gré de son désir
Le ciel est tout bleu et le vent léger
Tous ces braves gens divaguent
Je me moque bien d’ailleurs du danger
Car je n’ai pas peur des vagues

Il ne savait pas qu’à côté de lui
Un canard faisait trempette
Pour notre bateau qui était si petit
Cela fit une tempête
Et rapidement je vous en réponds
Les événements se gâtent
L’eau s’est engouffrée dans les entreponts
Adieu la jolie frégate

Sauve qui peut criait le navire en détresse
Sauve qui peut je ne vais plus jamais revoir le beau ciel bleu
Et tout en pleurant sa vie d’autrefois
Le petit bateau chavire
Ça prouve qu’il faut demeurer chez soi
Quand on n’est qu’un petit navire »

Musique & paroles Jean Lumière,
chanté par Georges Brassens dans l’album « chansons de sa jeunesse ».

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