Les brûlures apparaissent en temps réel emportant à jamais une centaine de fragiles icônes dans leur bouillon, VIH de la peloche, métastases de l’acétate, l’arrêt de l’image en signe sa fin.
Il faut débloquer au plus vite manuellement la bobine, stressant sans cesse qu’un nouveau drame ne se produise, pendant les trois précieuses minutes de la projection .
La suite d’hier, en images dans vos mirettes, magnéto Serge!
(il s’agit d’un bout d’un mètre cinquante,
cassé dans la bobine,
passé une ou deux fois dans le projo pour la copie).
Ronde autour du môme,
changement de main
puis recommencer
menuet de l’adulte autour de l’enfant,
ils dansent, tous deux, discrètement
…
J’aime ces moments sans son,
juste une petite musique intérieure.
Secret.
« Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté…
(C. Baudelaire, « l’invitation au voyage »).
Juste quelques larsens pour troubler l’image…
C’est qui cet Arsène pour déranger ma sieste?
et c’est qui ce pape qui remet en doute le couvert…
Tu as beau de l’air profiter,
il est un pneu gonflé, non?
En cas de guerre nucléaire, l’électromagnétisme produit par les bombes thermonucléaires pourrait-il endommager mes cassettes vidéo ?
