Archive for octobre, 2009

J’aurais jamais du le quitter des yeux…



Oui je suis entré dans le jardin
ensuite dans la maison
mais d’abord été voir quelqu’un.
Je l’ai déjà raconté de vive voix à certains d’entre vous,
il m’est arrivé de faire découvrir à Seb.,
l’excellent compagnon de voyage qui m’accompagnait,
une chose extraordinaire que
malgré ses multiples missions en Afrique, dans le cadre de MSF,
il ne connaissait pas…
On apprend à tout âge n’est ce pas?
Et c’était quoi cette chose, me direz-vous
(ce en quoi vous auriez parfaitement raison de me rappeler à l’ordre,
vu mon art consommé de la périphrase…
j’ai bien dit de la périphrase
et non de la péripathéticienne…
Mais, là, je m’égare encore…)
Après être entré, donc, je me suis dirigé en premier vers « mon manguier », au fond du jardin
… Lui dire bonjour à ce vieil arbre au tronc à demi calciné et à la chevelure ébouriffée
faut-il te le dire, mon coeur battait la chamade et ma glotte n’en menait pas large non plus
… On devient (presque) sentimental à cet âge
par pudeur je ne l’ai pas enlacé cet ami
juste carressé son écorce
posé la main longuement sur ses cicatrices en en faisant le tour
scarifications par le feu, par le fer et par celles du temps aussi.
Resté un long moment sous ses branches hautes j’ai pris du recul,
pour le bouffer des yeux cet arbre,
ses feuilles d’une trentaine de centimètres,
les fruits nombreux à semi maturation
son volume tout entier
lui a tout vu de ce qui s’est passé ici…
Et, d’abord, que fiche cette carcasse de bagnole à ses pieds?
Enfant, une branche basse à la perpendiculaire permettait son ascencion
et l’accession à différents siège naturels, parfaits refuges d’observation du monde
à l’abri de regards:
à présent toutes ses branches sont remontées vers le zénith
comme pour en interdire l’accès à l’importun
L’enfant parti, il n’y avait aucune raison d’inviter le prédateur éventuel…
Donc, c’était quoi au juste, ce que je voulais te raconter?
cette chose c’est l’odeur du manguier tiens pardi!
pas de l’arbre, mais de sa feuille
savais-tu que lorsqu’on en arrache une
et que tu sens la sève de la tige blessée,
c’est le fruit tout entier qui t’entre dans les narines.
Tu peux toujours courir avec un pommier ou un poirier par ici
en deviner le fruit, rien qu’aux effluves de sa feuille, il n’y a que lui: le manguier,
cette essence de térébenthine si caractéristique…
C’est la mangue!
tu es dans la mangue
Selon la sorte, cette senteur sera mâtinée d’abricot,
de pêche,
de citron ou de menthe…
Pur bonheur!
plaisir olfactif sans pareil,
-coke mise à part, diront les accros chagrins…
Laissons les à leurs paradis poudreux et enneigés
Ici point besoin de poudre,
pas d’artifices,
tu es dans la fibre des choses…
A l’intérieur.
J’ai bien aimé ses yeux rieurs à cet ami
qui reconnaissait ses arômes à mon arbre, rien qu’à sa feuille.
T’imagines… Il y avait l’enfant sur son visage…

Le grain de sable.



Pendant que sa mère
faisait du gringue à son amant
en noir et blanc
(il était métis)
ma cousine faisait tranquillement
son château de sable
en couleur
(c’était en Espagne).

Interlude.


En raison d’évènements indépendants de notre volonté
nous ne pouvons nous répandre pour le moment…
Veuillez re-sonner plus tard
Le mécanicien s’active,
vous le voyez bien!

à t’apprendre à nager dans la cuisine, sur le tabouret…


préambule
Pour la soupe aux lentilles ne pas lésiner sur les oignons, le laurier et la petite touche de cumin
envoi
Vomi à la couleur verte
dégueulis de plastiques
(toc! eut dit Charlotte)
pet foireux et gras de Gargantua
garanti sans effets spéciaux
moirages de graisses
mauves?
assez!
jaunasses?
encore
cacas flottants
serviettes plus très hygiéniques
tu touches à çà,
tumeurs!
tu meurs…
ou t’attrape des boutons gros comme ça
je préfère mourir
l’arme absolue
larmes dissoutes de ces cinq ans auxquels j’appris à nager,
ici.
A présent plusieurs générations de batraciens coexistent
perpétuant ce premier mouvement répété maintes fois
ventre sur la chaise, à sec, avant la tasse du grand bain;
le battement ralenti par le salmigondis de pâte verte
faisant des bulles n’ayant rien de papal
les grenouilles indifférentes à notre dégoût
peinent un peu dans cette soupe froide…
Des mutantes, je vous dis!
la venue des coquecigrues eut lieu là
tel est leur royaume à présent.


Autour la fête bat son plein
une foire sans monde
trop tôt sans doute?
tant mieux!
certainement!
l’odeur d’urine est pestilencielle,
l’âcre du vomi et de la merde se mêle aux carcasses en décomposition de deux ou trois rongeurs, là, plus loin
-quel pétulance dit le vieux salace à la jeune fille
-mais non, je danse lui répond-t-elle
rien à voir!
nous partons en direction du lycée Kiwélé
où nous attend quelque chose d’aussi terrible,
si pas plus
dans un autre genre, on va dire… Plus tard.
Ce matin cette sage femme belle et merveilleuse
ensuite la maison
(je dois encore te la raconter)
C’est une belle histoire, je te rassure
… Le manguier avecque,
(un autre grand moment de glotte qui se coince)
puis ce bassin aux batraciens
le lycée à sa suite,
de Charybde en Scylla… Les émotions se bousculent
elles ont toutes les couleurs
des espoirs et des désespoirs de ce pays
aux Congolais
Levez-vous Bon Dieu!
* * *
« Mais il est tard monsieur…  »
(comme disait un célèbre chanteur Belge)
demain peut être…
La maison
ou le lycée
je ne sais encore
Dis, tu viendras?
ce sera d’enfer(t)
j’te jure!

Et puis, t’as vu la girafe?!…


Cette aimable et sympathique petite crapule nous demande quand est ce que les travaux commencent?
avec nos appareils photos, il a tout de suite détecté en nous de gros investisseurs Belges venant remettre en état la piscine municipale…
Nous faisons le repérage des lieux pour le chantier.
Il est presque déçu quand il apprend que nous sommes de simples touristes et que « sa piscine » il peut se la vider, des grenouilles, tout seul…
Je ne te dis pas la soupe aux lentilles!
demain je te montre…
Et puis d’abord je ne suis pas gros! enveloppé peut être, mais pas gros!
non mais!

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