Archive for novembre 27th, 2009

« Ce que ses pauvres mains racontent. » I


Après longtemps de laboratoire, une oppportunité se présenta.
Je te parle de ça dans le début des années ’50
elle a vingt-sept, vingt-huit ans,
Un contrat juteux sur moins de deux ans.
Le travail était on ne peut plus simple du moins en apparence:
il consistait à collecter le produit de la pêche dans les villages du bord de fleuve et à l’acheminer pour la salaison et la fumure.
Ce poisson servirait à nourrir les ouvriers de la compagnie qui l’avait employée durant ces dix dernières années.
Deux cents quarante tonnes de poissons à aller collecter chez les pêcheurs aux confins du Lualaba.
Camionnette et barge avec moteur furent achetés.
Et la voila partie.
Le premier mois fut miraculeux
pas moins de quarante tonnes…
Puis…
Plus rien!
pendant quatre longs mois
rien
nada
que dalle!
Quelques kilos
glânés çà et là
par extraordinaire.
C’est tout
Ce n’était pas faute de chercher pourtant.
En pirogue, avec ça de tirant d’eau, deux rameurs à dents sciées en pointe, de part et d’autre du frêle esquif, guidaient à travers les méandres de ce maudit fleuve, prospectant avec elle les moindres affluents et confluents.
Pas un (poisson) chat à l’horizon.
Des villages elle en a vu
des villages où l’homme blanc était rare,
la femme blanche
encore plus
elle était la première.
La sainte frousse,
elle me disait,
ce n’était pas l’homme!
c’était l’hippopotame:
ces bestioles facilement susceptibles (on le serait à moins) qui vous coupent une barque en deux, et plus si affinités.
Les crocodiles se prélassants au soleil, à côté, c’était de la roupie de sansonnet…
Juste des troncs attendant comme un départ vers l’océan.
. . .
(à suivre… Comme on dit, dans: « Ce que ses pauvres mains racontent » II, demain).