Archive for avril, 2010

And Now for Something Completely Different !



(Bill Watterson)
Bonne idée non ?
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(Bill Watterson)

On venait pour la clim’.


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Au cinéma Wouri tu venais te faire des « coups doubles » juste pour la clim.
On venait pour la clim’, rien que pour la clim’…
Le plaisir, un peu curieux il est vrai, de prendre un pull léger pour aller au cinoche où la température était sept à huit degrés en dessous de la fournaise mourante du soir… Il régnait un vingt-deux à vingt-trois degré qui au bout du premier film faisait frissonner… En dehors de l’intrigue.
à l’entracte après cinq pauvres pubs, ringardes, sur des boissons gazeuses style « bien boire se dit 33 » ou encore « Bastos Oyééé ! » on passait aux actualités du monde avec, en guise d’intro, un grand noir musclé tapant sur son balafon en fondu enchaîné avec un lancement de fusée dans l’espace, deux astronautes et trois chefs d’états, histoire de faire croire que l’Afrique était en marche, puis les nouvelles en un quart d’heure sur les réalisations du pays et l’aide de la France aux Dom Toms le tout martelé sur un ton péremptoire et fier, limite harangue.
Après le second film, tu ressortais dans le four humide de la ville, il était minuit, le temps de rentrer chez soi et d’allumer la clim dans les chambres pour la nuit…
Sans ça, le lit était une mare au petit matin.

Mais je vois l’heure et l’oeil réprobateur de ma chatte sur son écuelle…
Je dois vous laisser.
(à suivre ).

Et ses mignonnes petites salières au dessus de ses clavicules.


J’aime le grain de sa peau.
Tellement, que je le conserve dans ce poivrier géant pour en saupoudrer les délicieux râgouts de nos souvenirs.
(texte emprunté à AppAS )

Un soucis ? pas vraiment.

– Et la fleur là, à côté du vase ?
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– Un soucis
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– Eh bien je trouve que les soucis sont de bien belles fleurs …
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(P.)
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Sur la photo on la voit rire. Accommodée du drame elle semble, comme à chacun sa guerre ; avec au ventre encore la faim.
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Vivre quand même.Vivre.
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Encore quelqu’un qui s’approche.
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Veuve, orpheline, louve désertée, donnée pour vaincue. Le temps cinglant. Elle, cinglée.

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– Aucunement je ne cherche à me faire aimer de vous

– Mais je ne vous aime pas

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Pourtant elle rit là sur la photo. Elle a encore soif. Elle a mis un bijou à son cou, relevé ses cheveux, la nuque à découvert. Sa voix rauque chaloupe entre les mots, ses mains s’animent quand elle parle. Les images racontent ça.
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Elle prétend qu’elle est rangée des voitures
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Il prétend que les siennes sont à la casse
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(P. )
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(… Aujourd’hui, pédale douce sur le billet,
c’est un texte de… Nan ! je dis pas !
mais je la remercie ).

L’insomniaque.

Aujourd’hui dans le cadre des Vases Communicants, je reçois Kouki Rossi qui dans le même temps accueille mon texte chez elle.

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L’insomniaque

Vif argent

Un banc de poissons lampe des songes endormis

Glissant par ses cheveux

Fluide

De son refuge des ténèbres humides il veille

Grave des signes

Tant que se tient loin l’orée du sale matin

Neuf
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Homme poisson lune flanqué du bord crevé

Brasse les écumes

D’une nuit poisseuse qui darde

Le blanc de l’œil ourlé
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Homme enfant chien de fusil

Ravine le flanc des nuits

De fatigue ivre

Cherchant le havre floconneux

Ne dort

Quand l’autre rêve
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Son carré de lit pour champ de bataille

Il pagaille

Les toiles ennemies

Les draps le lessivent lui froissent l’échine

Alors de ses poings faits il renfle les bosses

Défonce la mollesse

Mendie la paix sourde
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Maintenant des mains jointes

Il invoque un pont lisse où poser le verbe

Ereinté

Babil de sa colonne insane

Ramone son crâne

De suie s’essuie aux ailes des moulins
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Passe la vie

Passe son envie de sommeil à le chercher

Etranger

Noce

Dans l’obscurité grasse

Fume

Yeux écartés sur la crasse

Toutes voiles dehors

Régate

Beau dans son tuxedo blanc pieds nus

Sur la crête des rêves mu

Le ventre serré

Il ride

Il ploie

Il perce la paroi

Ne voulait pas

Le voilà

Le mur râpeux du petit jour

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L’homme s’écroule

Aux portes de l’aube

Rendu

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La liste des autres participants aux « vases communiquants » est ici…
Je vous en souhaite la bonne lecture et de belles découvertes.
Kouki Rossi et Luc Lamy
pendant le week-end et ruelles
Jean Prod’hom et Juliette Zara
Mariane et Anthony Poiraudeau
Cécile Portier et Loran Bart
Christophe Sanchez et Murièle Laborde Modély
Christine Jeanney et Kathie Durand
Sarah Cillaire et Anne Colongues
France Burguelle Rey et Eric Dubois
Fleur de bitume et chez Jeanne
Mathilde Rossetti et Lambert Savigneux
Antonio A. Casilli et Jérôme Denis
RV.Jeanney et Jean-Yves Fick
Florence Noël et Brigitte Célérier
Brigitte Giraud et Dominique Hasselmann
Guillaume Vissac et Juliette Mezenc
Michel Brosseau et Arnaud Maïsetti
François Bon et oeuvres ouvertes
Michèle Dujardin et Olivier Guéry

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