Archive for octobre, 2015

Album d’inconnus dans « la patrie d’eaux » de Marguerite Duras.

Comme il est bon de se promener dans les différents albums d’inconnus, chez Elisabeth K.L.
L’autre jour dans un lot chiné sur le net,
elle tombe,
par hasard,
sur un petit trésor datant de l’Indochine…
Évidemment,
ça fait rêver,
tu ne sais pas de quoi se compose la boite ;
du banal ou du grand art ?
Une réalité quotidienne transcendée par le temps ?
De la nostalgie en branche ?
(Je reviendrai un jour sur le sujet).
Elle a fait un album
(sur un réseau social fort connu dont je tairai le nom)
et a mélangé cette famille lambda et une certaine Marguerite.
Mais, je lui laisse la parole…

12189180_10204033755603930_3316215457023953192_n

Les jonques, le port, le bungalow, la véranda, la blancheur éclatante des costumes des européens, les femmes coiffées de chapeaux des années trente, leurs cigarettes, les buffles, une voiture noire aperçue près de la rivière, un barrage, le brouillard et puis l’eau surtout. L’eau partout. C’est un peu de l’enfance et de l’adolescence de Marguerite Duras, que l’on retrouve sur ces petites photos (6 X 5,5 cm) arrivées jusqu’ici.

Au dos de l’une d’elles, la mention d’un lieu – le rocher de Minh Binh – et une date – juin 1930 – renforcent encore cette proximité. Minh Binh, dans le delta du Fleuve Rouge, entre la mer de Chine – le « Pacifique » de MD – et Hanoï. Hanoï où, avant le Cambodge, Henri Donnadieu sera nommé à la tête du collège du Protectorat. On est alors en 1917 et Marguerite, née le 4 avril 1914 à Saïgon, n’est encore qu’une toute petite fille.

12189831_10204033804245146_1148763094779918894_n
12189698_10204033831285822_214568451306088451_n
1506833_10204033840486052_7317036178718071701_n
21802006169_d1f48feef1_h
12188909_10204033820125543_3181471281416628735_n
indo 2f1_h
indo 1_k

12063709_10204033819125518_8089075890971978554_n
11222584_10204033803325123_8400382957395153233_n
12065936_10204033834805910_6916528710527865221_n

11013442_10204033819645531_2402152311670393695_n

12189103_10204033845326173_833684809992630009_n

« Hanoï… Cloaque infect trente ans auparavant, la ville, quand la famille Donnadieu y débarque, est devenue un mini-paradis parisiano-tropical. Dans la rue principale, les salons de coiffure parisiens jouxtent les parfumeries luxueuses, les magasins du dernier cri et puis tous ces cafés, café du Commerce, café de la Place, café Albin et, surtout, le café Beine, où Mme Beine, cantinière en retraite, vient à la fraîche sur la terrasse, vêtue de sa capeline, servir de l’absinthe aux officiers de la citadelle. Au cœur de la vieille ville, des pagodes ont tout juste été détruites pour permettre la construction des nouveaux bâtiments administratifs: la Marine, le Trésor, la Poste, la Résidence. Au bord du lac, des promenades ont été aménagées comme dans les jardins
publics français; sur le lac, les jeunes militaires montrent leurs muscles en pratiquant le canotage. Avant la mousson, quand le ciel se voile, on pourrait se croire dans une allée du bois de Boulogne, un dimanche d’automne, avec tous ces jeunes gens si bien habillés et ces jeunes femmes à bottines s’abritant le visage derrière des ombrelles ouvragées. »
(Laure Adler, Marguerite Duras, Biographies Gallimard).

1901323_10204033789764784_7768285120152373276_n

Treize ans plus tard, quand sont prises ces photos d’anonymes, c’est la rencontre de MD avec l’amant à Sadec, petite bourgade endormie à 150 km de Saïgon, coincée entre deux bras du Mékong.

« Je descends du car. Je vais au bastingage. Je regarde le fleuve. Ma mère me dit quelquefois que jamais, de ma vie entière, je ne reverrai des fleuves aussi beaux que ceux-là, aussi grands, aussi sauvages, le Mékong et ses bras qui descendent vers les océans, ces territoires d’eau qui vont aller disparaître dans les cavités des océans. Dans la platitude à perte de vue, ces fleuves, ils vont vite, ils versent comme si la terre penchait.
[…] Sur le bac, à côté du car, il y a une grande limousine noire avec un chauffeur en livrée de coton blanc. Oui, c’est la grande auto funèbre de mes livres. C’est la Morris Léon-Bollée. La Lancia noire de l’ambassade de France à Calcutta n’a pas encore fait son entrée dans la littérature. »

Et dans cet album, les photos d’inconnus voisinent avec les rares images retrouvées dans les souvenirs de la famille Donnadieu.

12190056_10204033791564829_4986256513447350624_n
12065610_10204033780244546_4626842477192445411_n


(Avec l’aimable autorisation d’Elisabeth K.L.)

Les drôles de rêves qui donnent un beau visage.

Comme dans un songe
où tu replonges
après une longue insomnie
les baleines viennent te chercher,
elles t’accompagnent,
te racontent que les moutons,
ce sont des histoires à dormir debout.

baleine 540

à dormir debout.

baleine wu3o5_r2_540

Dormir debout.

baleine 7_r1_540

Debout

baleine 3o1_540

… Debout, ne pas dormir.

baleine 3o2_r3_540

Pas dormir…

baleine _r1_540

La région est connue pour son brouillard.
Au petit matin,
on retrouva la voiture,
au fond du ravin,
disloquée…
Les yeux fixes,
il avait comme un sourire.

Comme chez les pharaons… Tout en carton.

verso 001
Verso 011
Verso 006

… Je fus inspiré en faisant quelques recherches sur des versos de tableaux ou de dessins de peintres, l’autre jour.
je suis tombé sur Tore Rinkveld aka Evol et son site
Un carton !
Ça va faire un carton !
Me dis-je… Mais allez voir par là, plutôt :

Evol est basé à Berlin et fait de très belles choses.

carton _08_bigkrton 01b8cbebf1c95d
Krton 25d0
krton c5fa7fc6906e41fe998af93f
krton-13 09:03:55