Indémodable.
L’image
noir et blanc
est belle
et calme.
Élégante jusqu’au bout des gants
jupe et chemisier
à peine dérangés
elle a quitté ses chaussures
pour se mettre à l’aise
assoupie en un drôle de divan
aux allures de limousine
pareille à une compression de César.
Le raccourci
montre cette belle personne
comme jouant distraitement
avec son collier
dans son sommeil.
Livrée aux regards
anonymes et flous
des passants
de la 33ème rue.
Evelyn ne se sentait pas
d’être une épouse modèle
pour son « formidable futur mari »
c’est du moins
ce que dit la légende
de la « belle suicidée de Manhattan« .
Veux-tu que je te dise ?
Cendrillon
même au XXIème
reste indémodable !
…
J’espère que ce petit billet remplira de bonheur Madame de K qui attendait ma contribution à son projet d’abécédaire où j’étais en charge du mot « indémodable ».
…
remplir de bonheur… ce n’est pas le mot que j’aurais choisi…
elle est kriste ton histoire !
J’avais en son temps écrit un commentaire chez Quotiriens:
Evelyn Mc Hale
Quand les silences mentent
Arracheurs d’étoiles
Les nuits deviennent blanches
Les aurores saignantes
Au bord tranchant
Des réalités
Des nuages épousent
Les fuites en avant
Épongent le front
De l’horizon
Quelques mots
tournent en rond
S’envolent
Sans retour
Pas de trace
Il fait hier, il fait demain
Le temps s’est arrêté
En chemin
Un oiseau
Des plus beaux
tournoie
Lentement
Calmement
Mort en dedans
Elle tombait
Selon les lois de la gravité
Chute inexorable
Définitive
Elle en avait pris
La permission
Sans rémission
Elle tombait
De la vie
S’effaçait
Avec classe
Grâce
Elle planait
Élégante
Racée
Affaires pliées
Rangées
Ne pas déranger
Gantées
Un collier
A la main
Elle avait choisi
Le vide
Pour mari
Tant pis
Pour toi, Barry
A l’ordre établi
Elle opposait
Un contre ordre
Glacé
L’absolu liberté
De voler
Dans un geste
Surréaliste
Le refus
Cru
De l’oppression
Une performance
D’artiste
Irrévocable
Danielle Collobert
L’a t-elle prise
Pour Totem ?
La vie /la mort
Ces deux Nations Unies
Apitoyées
Offrirent
A l’épousée
Une Cadillac
Un carrosse
Splendide
Un autel
Un hamac
Pour éviter
Le tarmac
Crotté
Un écrin
Où dormir
A peine chiffonnée,
Un lit vide
Chromé
Drap noir
Où se blottir
Mourir
Au creux
Des bosses
Les gens , à leur fenêtre
Regardaient
Étonnés,
Peureux
La liberté prise
De contrarier
Le destin
A l’avenir
Faire la nique,
Plutôt qu’une vie grise
Accepter
De s’écraser
Comme on prend
Le tramway
Serein
Tranquille
Sans pathos
Tragique
Aller
A l’envers
De l’immémoriale
Condition
La soumission
A la vie/à la mort
Selon les lois
D’un hasard
Hagard,
Amore
Sans désir
La ville
Chatoie
Futile
D’émois
Photos sensibles
A l’esthétisme
De cette tragédie
Magazine
Couverture
Papier Glacé
Du life pour la wife
Truisme
Égotisme comédie
Passe , plus tard
Un voyageur
Érudit
Seul,
Il assume
L’homélie
Du dernier sommeil
Seul…Seul..Seul
Il associe
Cri…cri…cri…infini
Dans un même linceul….
Deux rêves absolus
Un de pure fiction
L’autre de dure résolution
Actes de foi en la mort
Ainsi les grands lys
En un éclair, scient
Le temps
D’une zébrure
Immortelle,
Shakespeare
Noya la douce Ophélie,
Un terme à sa folie
Evelyn ,
Plongea
De l’Empire State Building
En fit son mausolée
La réalité dépasse l’affliction
Sur les tôles froissées
Git
Au pied du gratte ciel
Un cadavre exquis
Un petit man attend
Vole
Des clichés
A la morte
Dépossédée
Du pouvoir
De parole
Des émotions
Nouvelles
Du monde
Décollent
En parabole
Vers des horizons
De gratte papiers
Nécrophages
Mc Hall
Re naquit
Le pope Art,
Art nouveau
Argent nouveau,
La tira du maquis
Elle fuyait
L’imposture
Un art chirurgical
Dissèque
Son décès
En d’infinis postures
Evelyn, Marylin
Images iconiques
A fortes royalties
La mort
A ses sponsors
Le tragique
Du prix
Clic Clac
Merci, Kodak !
Salut ,Andy
Des narcisses
Sur les tombes
Fleurissent
Chute fatale
Gloire finale
New statement
Voulant devancer la pluie , je partis avec précipitation, laissant une bibliographie incomplète. Quotiriens, sur son blog éponyme, publia cette photo avec un billet intitulé « le suicide d’Ophélie »en septembre 2012. Je fis,alors, planer quelques mots , réflexion tournoyante sur la fin de cette femme qui choisit de payer crash son refus du destin. Le hasard d’un cliché la rendit immortelle post-mortem…
Décidément, je ne sais pas m’écraser!
ayé ! j’ai piqué ton texte pour mon ABCdaire
http://kabcdaire.blogspot.fr/p/i.html
She was a most peculiar woman…