En un soixantième de seconde, peut-être.
Nan-mais !
Quelle image !
T’as vu ce rabattement de perspective ?
Et la route coupant en oblique.
La flotte à gauche, et la flotte à droite…
Ou peut-être du sable, plutôt.
Le type qui se détache dessus,
semblant plus grand,
aberration d’optique ?
Puis le ciel au loin ;
l’œil ne sait plus par où commencer.
Une composition de peinture classique.
Tu zigzagues de bas en haut
et de haut en bas
allant du bonhomme
se détachant sur fond clair,
un sac à la main
à la barque à gauche
puis au début de la route à droite
suivant la berge
puis tu bifurques pour aller te perdre dans les arbres au loin
sous le ciel.
.
.
Créteil,
1956
Willi Ronis
.
(vue chez Michael Haught l’autre jour.)
Bonjour Luc,
Votre commentaire laisse transparaître le regard exercé, passionné, jubilatoire qui plus est du plasticien fouineur que vous êtes;
Mon regard béotien est plus ethnologique, je suis interpellé par l’humanisme des petits riens du quotidien , les échappées que se ménagent les « gens de peu » , qui avec peu savent donner saveur à leurs vies; Je remarque les véhicules très classe moyenne , durant les trente glorieuses , 4CV , Volkswagen, je crois discerner une Peugeot, une Vanguard , peut être à proximité , les femmes papotent, les jeunes jouent au volley, à gauche les hommes pèchent. Ils espèrent de la friture sur la ligne …On est loin du monde du canotage à la Maupassant….Un anachronisme , tout de même, l’homme ,en premier plan, semble téléphoner …Pour quel mobile? l’histoire ne le dit pas, mais prouve que les classes laborieuses ne sont pas insensibles aux avancées technologiques…
Et le nom de l’endroit prête aussi à poésie : l ‘ile Brise-pain …