huit mm.
Enquête autour d’un travelingue de rivière, …Le Lualaba sans doute
la perspective du cours d’eau (m’)apparaît pour la première fois, telle qu’elle était,
telle qu’elle est toujours…
Les deux rives apparaissent clairement, l’une en face, très éclairée par une lumière de couchant,
ce doit être une fin de journée, 16h.30 peut être …avant le film aurait brûlé sûrement.
Lumière orangée, un peu rousse…c’est peut être pour cela que Florence (la ville, pas la fille!)m’a fait tellement d’effet la première fois…
L’autre rive, forcément dans l’ombre ménage son contraste à l’horizon, celui ci restant à jamais illisible, noyé qu’il est dans les taches d’acides.
D’abord l’enfant.
Le chien. Pompon.
Le père et l’enfant dans ses bras sous un arbre, puis travelingue rivière.
Bord de l’eau, avec le chien.
Le chien court vers le banc multicolore.
On s’éloigne du banc, jeu avec le chien.
Saute Pompon! saute!
L’enfant joue avec l’étui de la caméra.
ou plutôt le début…(petite piqûre de rappel sur cet article le 5 décembre ’07)
Au départ, il y a un vieux film super huit retrouvé rue Keyenveld, sous un capharnaüm de l’escalier du premier.
Il date de ’58.
Jamais vu, j’en profite pour chouraver la caméra et son étui de cuir.
Acheté, peu de temps auparavant un projecteur super huit sur une brocante.
A la projection surtout des images abîmées, érodées par une mauvaise conservation.
Ballottées, qu’elles ont été, au gré des déménagements successifs, du Congo en Belgique, de Belgique au Cameroun, du Cameroun en Belgique
Cherchez l’erreur!
…de l’humidité de Douala, au froid des mansardes et des garde-meubles de Bruxelles.
Négligence!
L’acide des produits n’en demandait pas tant, vieux principe de la batterie qu’on requinque avec de l’eau, filtrée, s’il vous plaît!
Images volées par l’érosion du temps, images perdues, bouffées par une animation parallèle des taches de moisissures.;.
Animation sur l’animation, drôles d’animalcules venant se superposer image par image au film, animation a-narrative sur souvenirs précieux et effacés.
Enquête autour d’une perte d’image.
Agrandissement de certaines chutes, arrachées par la roue dentée du projecteur, happées par les caoutchoucs des axes d’entraînement, pauvres accordéons celluloïds pliés et désaccordés au fond du projecteur…
Montage des chutes sous caches dias, ultime tentative de lecture des images, développement noir et blanc en chambre noire. Pauvre sauvetage, dernière chance…
Agrandissement de ces chutes trop abîmées pour encore opérer le miracle du mouvement.
Tramage de ces fantômes, ultime tentative de fixation du passé dans un cadre rigide
renforcement des questions; …Lieu?… Date?…D’autres films?…
J’ai bien perçu l’odeur du cuir froid de l’étui.
Je pourrais raconter le contenant ,faute du contenu.
L’humidité du velours poussière-antichocs qui colle au parois de la gardienne d’images.
Elle a échoué dans sa tâche ; et alors?
La caméra d’époque hurle dans un silence moisi,son abandon et l’agonie de l’enfant oublié dans le ventre .
Pélicule? Quel drôle de nom pour un ket qui ne sait plus raconter son enfance ni les saveurs d’avant et d’ailleurs.
Mais j’ai bien regardé par le trou de la serrure et j’ai quand même vu!!!
Merci pour ces tentatives chirurgicales et la motivation tenace et avouée de pourvoir à notre besoin d’entendre le passé .Pas beaucoup de traces, mais quelle empreinte!
Bi délivré … de Françoise
Encore un bi.
ta visite me fait grand plaisir,
et ta lecture tout autant
ferai encore qelques petites incursions dans la mémoire des « valises-en-carton-bouilli »
pour votre plaisir madame bi
Florence est vraiment une magnifique ville. merci pour ton récit également!