Modestes débuts.
De son enfance je sais peu de choses.
Elle fait partie de ces gens
qui n’avaient pour tout diplome que leurs mains.
Ne sachant que lire, écrire et compter (c’était le principal)
elle fut apprentie couturière à l’âge de douze ans.
Par le menu, conter son histoire, c’est du nanan.
En ’39, à seize ans elle débarque en Afrique;
mes grands parents à l’époque
s’étaient serrés la ceinture durant quatre ans
pour faire venir leur trois filles,
payant les billets aller-retour comme l’exigeait l’administration d’alors.
Grand père, après avoir bu trois maisons (c’était la crise)…
Bon! c’était des petites maisons ouvrières dans le pays noir, soit!
n’empêche il avait bu trois maison
dessous le comptoir de la brasserie qu’ils tenaient, sa femme et lui, « à la capitale »
(môme je me représentais le tableau, et j’arrivais pas à imaginer de « boire des maisons »,
plus tard en lisant Gargantua je me suis dit que c’était fort possible après tout).
Bon! je continue (j’en vois qui s’impatientent…)
Ruiné il fut obligé de tout quitter pour retourner en Afrique
(ce qui est un paradoxal, avouons-le…
« Pays noir-Afrique » vous me suivez…
Je n’attendrai pas toujours les retardataires quand le récit va s’emballer!)
Continent noir donc! où un contrat, dix ans auparavant, avait fait sa fortune…
Après la Perse où il était allé aussi (mais c’est encore une autre histoire, le caviar, les tapis, etc.)
D’où l’expression ne nous dispersons pas (je vous laisse réfléchir).
L’homme était forgeron et, d’après la légende familiale, savait confectionner toutes les pièces d’une locomotive.
T’imagine! grand père savait monter une locomotive à lui tout seul,
… Et pas une « Märklyn » je te prie de croire,
mécano de la générale avant l’heure.
L’homme aimait la pêche aussi…
Et péchait volontier, autre chose que le gougeon et la truite,
si je dois en croire un feu cousin qui était dans la confidence…
Grand mère n’en a jamais rien su, je pense, et leur filles non plus
Le bougre s’était arrangé pour sauter une génération et la mettre dans le secret…
avec tout ça l’heure tourne et j’ai un peu oublié ma mère dans l’histoire.
Bah! ce sera pour une autre fois.
Si je t’ai parlé du grand père, c’est qu’elle en avait une sainte frousse.
Tiens! ça mord!
J’veux pas aller m’coucher tout d’suite ! J’irai pas ! Raconte encore ton histoire !
Quelle belle histoire! dont je pense avoir gouté tout le sel après la quatrième relecture. Et je m’aperçois que moi aussi je suis en train de boire la dernière tuile de ma maison. Et ce grand père qui fabrique des locomotives géantes… Luc, pardon, mais ce coup-ci, faut appeler le sorcier!
Au fait, tu connais ces blogs ?
http://histoiredunepassion.hautetfort.com/
http://leboudoirdegrandmere.over-blog.com/
@Anna de Sandre: il est l’heure!
demain.
Il te faudra être sage.
@Depluloin: le sorcier? d’accord, mais d’abord « bonga-bonga »… Les cent guerriers les mieux membrés de la tribu vont vous passer dessus!
@Anna de Sandre: le premier oui, vu et découvert chez Zoë: très bien, une mine!
le second, non… C’est pas mal mais! je le trouve chiche et radin niveau format des photos… Intéressant néanmoins sur l’idée à laquelle je crois très fort.
J’oubliais : quelle jolie maman!!
(Pour les cent guerriers, j’hésite encore… Certes le climat africain peut renverser facilement les genres mais là tout de suite à Paris le 11 novembre, j’sais pas, j’le sens pas bien…)
@Depluloin: merc(k)i…
Et pour le reste, il paraît que l’essayer c’est l’adopter: réfléchissez, l’offre ne durera pas.
(;o)
Une atmosphère à la Simenon, on dirait bien.
Bonne jouréne.
Bon, d’accord. Le grand-père, trés bien, les explications aussi, mais je reste là tant que je n’aurais pas des nouvelles de la mère ! Qu’on se le dise. (l’emploi du « on » évite de choisir entre le « tu » et le « vous » avec lesquels, ici et même chez Zoé, j’ai encore certaines difficultés.)
@Brigitte Giraud:… Le pays noir peut être;o)
@Frederique M: on va se dire « tu »… Je vois bien que ça vous gêne.
T’es d’accord?
Ah alors là, on est cousins.J’ai eu un grand père qui a tout bu lui aussi. Super inventif, il présentait des trucs au concours Lépine. N’empèche c’était un sacré salopard et ma mère le détestait, après en avoir eu une sacré frousse.
Frédeme vous pouvez me tutoyer, j’adore tutoyer les anges
Mon grand-père paternel (qui a bien dû boire au moins les trois maisons qu’il n’avait même pas!) terrifiait lui aussi toute la maisonnée, y compris sa femme. Heureusement, les nanas aujourd’hui on ne se laisse plus impressionner comme ça 🙂 🙂
Bon alors la suite de l’histoire…
Boire des maisons vaut mieux que boire des canons, non ?
Je suis venue voir Tourines-la-grosse et je découvre le blog à Luc! Super! La maman, on a des nouvelles quand? Je ne vais pas faire comme Frédérique à attendre là, mais je vais revenir! Qu’on se le dise!
@zoë: c’était un autre âge, une autre époque, le brut de décoffrage hantait les rues… Chère cousine!
(Frédème elle est timide hein?)
@Yola: le statut de la femme, à l’époque, c’était du cauchemar en branche.
Et la suite, si je veux.
@Zaile: joliiii!!!!;o)
(… Ou « boire Denise et mourir », Olympe, Anna et Loïs seront vertes mais ça leur va si bien;o)
@Babeth 31: bienvenue et bonne découverte alors…
J’aime les menaces de retour sur ces lieux.o)
Je trépigne et frappe du poing contre ma paume ouverte. J’enrage, je postillonne, je fais les cent pas, je m’exclame bras au ciel, je… je… j’ai la dalle ! t’aurais pas deux trois cookies sur le bord d’une assiette ?
@Anna de Sandre: comme tu es belle lorsque tu es en colère!
J’ai une petite recette de bicuits au sucre brun et gingembre avec sorbet de poire accompagné d’un gorgeon de vieille prune… ça te dit?
Mais comment ce garçon n’est-il pas marié et avec huit enfants avec un talent pareil ?
@Anna de Sandre: il est difficile à ferrer!:o)
[…] (sic) …Il faisait froid ce matin et j’ai remis du coke dans le poëlle. Vulcain, mon forgeron de grand-père, avait fondu mon précieux bagage dans son fourneau en fonte, à tiroirs, pour se chauffer son […]