« Ce que ses pauvres mains racontent. » I
Après longtemps de laboratoire, une oppportunité se présenta.
Je te parle de ça dans le début des années ’50
elle a vingt-sept, vingt-huit ans,
Un contrat juteux sur moins de deux ans.
Le travail était on ne peut plus simple du moins en apparence:
il consistait à collecter le produit de la pêche dans les villages du bord de fleuve et à l’acheminer pour la salaison et la fumure.
Ce poisson servirait à nourrir les ouvriers de la compagnie qui l’avait employée durant ces dix dernières années.
Deux cents quarante tonnes de poissons à aller collecter chez les pêcheurs aux confins du Lualaba.
Camionnette et barge avec moteur furent achetés.
Et la voila partie.
Le premier mois fut miraculeux
pas moins de quarante tonnes…
Puis…
Plus rien!
pendant quatre longs mois
rien
nada
que dalle!
Quelques kilos
glânés çà et là
par extraordinaire.
C’est tout
Ce n’était pas faute de chercher pourtant.
En pirogue, avec ça de tirant d’eau, deux rameurs à dents sciées en pointe, de part et d’autre du frêle esquif, guidaient à travers les méandres de ce maudit fleuve, prospectant avec elle les moindres affluents et confluents.
Pas un (poisson) chat à l’horizon.
Des villages elle en a vu
des villages où l’homme blanc était rare,
la femme blanche
encore plus
elle était la première.
La sainte frousse,
elle me disait,
ce n’était pas l’homme!
c’était l’hippopotame:
ces bestioles facilement susceptibles (on le serait à moins) qui vous coupent une barque en deux, et plus si affinités.
Les crocodiles se prélassants au soleil, à côté, c’était de la roupie de sansonnet…
Juste des troncs attendant comme un départ vers l’océan.
. . .
(à suivre… Comme on dit, dans: « Ce que ses pauvres mains racontent » II, demain).
Ah voilà, on se régale là … et puis ces mains là je les ai déjà vues … elles sont magnifiques, et la « dame » … non moins
Mais c’est toute une vie dans ce portrait! Magnifique! Et cela va si bien avec la chanson de Brel! Et encore une histoire dont on attend la suite avec impatience!!!
Elle est superbe ! et son histoire densifie l’effet « Harcourt » de la photo ; racontez encore, et encore …
« Juste des troncs attendant comme un départ vers l’océan. » Groumpf. Suis verte.
Eh bien voilà! Vous voyez, Luc, lorsque vous voulez bien vous en donner la peine! Et la photo? C’est un portrait de votre petite sœur? Magnifique!
(Luuuuuuuuuc! Je suis votre petit frère, rappelez-vous, vous n’avez pas le droit de vous venger!!)
Pas du tout la frousse d’un hippopotame moi!
Très chic la coupe au carré de la dame au regard « habité ».
@kouki: you’re welcome.o)
@Babeth 31: la suite est écrite…
@la dame: merc(k)i pour « Harcourt », j’en rougis, sincèrement.
@Anna de Sandre: c’est une couleur qui te va à ravir;o)
@Depluloin: tu peux avoir le « Marcklin » cet aprème.
@Ambre: de fait, ils sont dangereux… Quand dérangés ou surpris.
Derrière de bons barreaux même pas peur non plus pas!o)
ps @ celles qui ne connaissent pas la « dame au regard habité », vous pouvez la voir ici:
http://www.luclamy.net/blog/?p=1775
http://www.luclamy.net/blog/?p=773
http://www.luclamy.net/blog/?p=1232
http://www.luclamy.net/blog/?p=1808
pour vous faire une idée de la chère « chose ».
Très beau, comme toujours sur ce portrait…Elle a quelque chose de Samuel Beckett, non ?
Samuel Beckett
dsl l’adresse est un peu longuette 🙁
et aussi, cette « chère chose » ressemble à Nathalie Sarraute, et l’ami Luc nous en fait un « Portrait d’une inconnue »
Bouhhh, silence. Merci, merci pour les « retours ». Emotion.
Bien vu la dame ! On dirait en effet Sarraute (mère parce que la fille, pfff !)
Ben tiens! Il est à moi le Markling!! (Bon, trop tard pour Sarraute…)
Bon, je reviendrai demain voir si l’hippopotame à coupé la barque et si à la fin ils seront tous mourrus…
Et pis d’abord que je dis comme je veux tout là ! Na !
:-0
@tess: voui… Nous nous sommes croisés dans les commentaires: amusant.
Me suis permis de corriger le lien pour le côté pratique…
Pas à dire, c’était un noble visage…
Ma mère aussi.
@la dame: on a ses pudeurs, et puis les retours sont là aussi pour ne pas répéter les choses et que tout le monde suive l’histoire de cette personne sans mémoire, cette « enveloppe » qui fut ma mère, qui est ma mère.
@Ambre: voui… Excusez-moi, Je ne peux passer sous silence sept années et bientôt quatre de rien sinon la « présence-absente »…
Je ne souhaite pas à mon pire ennemi…
Avion-pantoufle-stylo…
« Y a un arbre, pigeon vole,
Mon cœur vole,
Pigeon vole et s’envole,
Y a un arbre, pigeon vole… »
@Anna de Sandre: Nathalie Sarraute… ben oui, même assez fort.
@Depluloin: t’as que deux ou trois wagons et moi le reste…
Il est tard maintenant, tu devrais aller faire dodo.
@Zaile:… L’attente est souvent propice à la rêverie…
Hippos or not hippos?…
tomorrow, et en attendant:
« C’est un rubens
C’est une hippopodame
Avec un D
Comme dans marshmallow
Et si j’en pince
Pour c’t’hippopodame,
C’est qu’avec elle j’ai des prix de gros… »
Je la comprend ta maman, un hippo, c’est du lourd, ça peut te faire sauter la tête comme une coquille de noix rien qu’avec une seule dent. Ce portrait est très sensible comme aurait dit la regrettée Kriss.
Qui n’a pas parcouru l’Afrique, en mission commandée, pas en touriste, ne peut avoir aucune idée de se retrouver au milieu d’une plantation d’hippopotames. Aucune idée. C’est au-delà du cauchemar.
(Luc : le tunnel ainsi que les deux aiguillages sont à moi!)
@zoë: la suite est pire, je viens de la terminer et je dois m’en remettre!;o)
… Quant à la noix, on imagine pas je crois.
@Depluloin: ce sont des plantations qui prennent beaucoup de place en effet… Je vois qu’on ne vous raconte pas n’importe quoi! souvent à côté des jachères d’éléphants.
(Depluss: le tunnel est à moi).
En tout cas, tu prends un soin attentionné de sa mémoire.
@Enfantissages: c’est la moindre des choses pour Elle et ce passé dont elle n’a plus la moindre idée.
ça ne m’étonne pas… elle a la belle peau d’une aventurière…
@aléna : quelqu’un !