Des GraNdEs TarTes nOires !
.
Il était une fois un rideau
un rideau qui mangeait les petits enfants
les petits enfants qui montaient au grenier pour aller y dormir…
Le rideau planquait au premier cachant des balais et…
Des GraNdEs TarTes nOires !
Jouxtant la porte à angle droit des locataires de l’étage…
(Elle ne les avait jamais vu,
des étrangers parlant une langue bizarre,
pas comme là bas,
en Afrique).
Elle montait donc.
Le premier palier se faisait sans encombres
puis une angoisse profonde s’emparait d’elle
la peur au ventre
la vue du tissu immobile à la deuxième volée…
Trop immobile derrière son motif délavé
cachant ses armées assassines
cachant ses hordes Sarrasines
(elle venait de l’apprendre à l’école)
Elle gravissait les marches avec précaution
sans bruit, veillant à ne pas marcher au milieu des lattes
peu avant l’antépénultième marche
elle se rapprochait
ou plutôt se raccrochait à la rampe
prête à battre en retraite au moindre mouvement suspect de la force obscure
la surveillant de ses petits yeux malins et invisibles
toujours au plus près du garde-fou
elle amorçait à toute berzingue le tournant de ce maudit escalier,
alors au plus près du mal
et grimpait,
quatre à quatre,
la troisième volée
ne regardant pas en arrière,
surtout pas !
dos au danger
peut être à ses trousses
mais non !…
Elle arrivait au grenier
hors d’haleine
claquait la porte
(se ferait encore engueuler)
et s’enfouissait,
coeur battant à tout rompre,
dans les draps froids
sentant le renfermé de la mansarde,
l’humidité des poutres,
la poussière des momies, reliefs d’arachnides repus,
inquiétant capharnaüm de souvenirs moisis.
Un jour,
elle en était sûre,
une main invisible avait tenté de la retenir
elle s’était dégagée de toute son âme…
Avait fuit
des grands frissons dans le dos.
Et depuis… Dieu ! qu’elle détestait ces week ends
scandant le pensionnat toutes les deux semaines.
Demain il faudrait redescendre
et sa grand mère lui demanderait d’aller chercher de la confiture à la cave
là aussi il y avait une lourde tenture.
Et maintenant celle-ci se soulevait…
Se levait…
Le public aussi,
son public,
l’applaudissait…
Les larmes aux yeux
elle les voyait enfin ses fantômes.
Exorcisme de sa peur d’enfant qu’elle l’avait encore…
Mais pas pareil,
la Scala ! imagine !
la GraNdE TarTe nOire !
.
(Pour Dom qui en sait un morceau sur ces peurs et pour AdS qui dit que… Non rien.)
Ah ! alors là merci, je suis comblée ! :o)
« la poussière des momies, reliefs d’arachnides repus » « ; « cachant ses armées assassines cachant ses hordes Sarrasines (elle venait de l’apprendre à l’école) » ; « Mais pas pareil, la Scala ! imagine ! la GraNdE TarTe nOire ! » :
alors ça tu vois, ça me rappelle vraiment que quand tu veux, tu sais écrire :o))
Je viens de lire une nouvelle de Roald Dahl qui traite exactement du mêm esujet. Un gamin qui traverse un tapis dans lequel il doit toujours marcher exclusivement sur la couleur jaune, le reste représentant de terrifiantes abysses et des serpents venimeux. Eh bien sûr, il arriva ce qui devait arriver. Cela se termine par « sa mère cherchait l’enfant, quelque part dans le jardin », un truc comme ça, je te le fais de mémoire.
Ce sont des peurs si tenaces qu’elle arrivent à s’incarner.
@FM : Très bon choix ça, Roald Dahl.
Joli nouvelle…beau brin de chute ;-)! j’ai failli avoir peur. J’aime bien aussi « elle s’était dégagée de toute son âme »…Parce que c’est tellement ça ! on a tous ce souvenir d’un moment où on s’arrache avec l’énergie du désespoir pour échapper à…..nos propres peurs ?
Ouaip, très bon choix!
ca me rappelle quand j’étais petite, ma mère me demandait d’aller chercher un oignon au grenier. Quelle horreur! Il pendait des poutres les pires choses et il n’y avait pas de lumière.
Merci de rajouter le « e » à « joli » (e) total confuse.
Moi aussi j’ai peur !
« Le rideau planquait au premier cachant des balais »
j’adore cette phrase d’embusqué.
Bon, je vais me recoucher viiite !
Bonjour,
c’est pas le genre de texte qui rassure quand on rentre de congé mais bon
on attend avec impatience ou ça va grimper au rideau et qu’il va se … casser la gueule ? Je crains que le film qui va sortir avec la formation d’un magicien même si l’acteur est de renom ne me fasse grimper même pas à l’écran
allez , on se lache!
@Anna de Sandre : l’élève L……………..uC est dissipé,
doué mais dissipé,
souvent au fond de la classe avec son copain Pluplu (un autre cancre) il pourrait (s’il le voulait) être premier de classe et suplanter Gontran de la canebière… Malheureusement il préfère jouer au billes et courir les filles… Il est adorable malgré tout vous savez ! mais dissipé ! rrrooohhH !!!
@Frédérique M : me demande si je ne l’ai pas lu en lousdé un jour… Quoique R. Dahl ne soit pas dans mes lectures de chevet… C’est bien mais…
@Anna de Sandre : elle est bien Frédaime hain ?
@Tess : ha ! « nos propres peurs » éternel sujet de curiosité pour les autres et pour soi ;o)
@zoë : raconte Zoë ! raconte… Qu’est ce qu’elles faisaient les vilaines poutres à sa Zoë ?
@Tess : suis pas chez moi… Prob de pc… Mais tout le monde l’a compris… Pas grave !
@kouki : pas peur pas peur ma kouki… Ce n’est qu’une histoire… Chacun ses ogres…. Moi c’est des grandes tartes noiaaaaâââââres !!!
@alex : rentré ? je vais donc passer par là voir les nouveaussetés !
Y a un code caché dans le GNETTO ?
J’ai pas lu parce que j’ai peur des rideaux. Mais c’est sûrement pas une bonne raison… Je vais relire sur grand écran, en couleur… Mais c’est très bien! quel style!
En relisant ce texte, c’est un parfum qui me vient en tête, celui du camphre …
Tu le sais, j’aime ta façon de raconter…
(et connais-tu le monstre-sous-le-lit, et le monstre-du-fond-du-couloir?)
M’enfin rends-moi mon doudou lo ! c’est mon doudou le rideau !
C’est quand qu’tu rentres ? fait noir un peu lo !
Ah, des souvenirs d’enfance et de cave… Eh oui… mais y aurait comme un regret, une nostalgie de ces peurs d’enfance… Roald Dahl, c’est très différent, c’est un satiriste qui joue avec des éléments de l’enfance mais qui parle aux enfants et aux adultes en même temps (mais sans vraiment l’avouer). Ici, c’est un adulte qui cause à des adultes.
@FM. Roald, mauvais choix. 😀
Amusant, parce que ça n’évoque en moi aucune peur mais plutôt une nostalgie de l’enfance… je retiens surtout la bizarre langue des locataires, les hordes de sarrasins et tout ce qui fait que ce monde nouveau est si étrange et peut susciter de nouvelles peurs. Angoisse au pays des blancs des « grandes tartes noires » dites avec l’accent? Tu peux le redire juste une fois là?
T’es pas là, C’est quoi des « comments so far »? Mince… so far, so far… vois pas.
ça y est, les grandes tartes noires ont fini par manger Luc ! à moins qu’il ne se soit endormi à l’opéra …..;-)
à tous ; le clavier visuel ça va un temps
mais ce n’est pas drôle !
je reviens dès que ce ‘tain de nordi re-marche !
« si ya ! » comme ils disent outre atlantique ;o)