Sur ses traces en ce jardin.
.
Des langues de ruisseaux et de rivières rougeâtres
s’allongent en affluents arachnides au sol.
La latérite, assoiffée, boit goulûment les eaux usées.
A la limite de la nausée
l’odeur des plumes mouillées
ébouillantées
arrachées
en cadence
par poignées
scandent le matin.
Ouvrir sous le croupion
éviscérer…
Les intestins glissent
dans d’improbables entrelacs grisâtres se confondants avec la pierre.
Cous, cœurs, foies, gésiers…
Vider les cailloux et le grain…
Avant de les ranger au fond de la cavité thoracique
assainie de ses boyaux.
Parfois, avec son chapelet allant crescendo,
une jeune pondeuse y passait, par erreur,
avec au bout deux ou trois oeufs formés,
presque prêts à sortir…
Il seraient pour la pâtisserie…
En ce samedi matin
Cinq, dix, quinze, vingt
on avait vidé une trentaine de poussins
plus une poule…
Pour la moambe du lendemain.
Les ailes croisées dans le dos
les pattes coupées et rentrées dans l’incision du fion…
Pour honorer la commande.
Les poulets,
rangés côte à côte,
attendaient le client.
C’était il y a longtemps.
.
.
Récompense des plus grandes plumes
pour une coiffe de chef indien
… Le duvet irait dans des coussins.
…
.
C’est à ça aussi que ce jardin me faisait penser.
Pourquoi je raconte ça ?
.
Vendredi tu aurais eu quatre-vingt-huit ans.
Ne crois pas que je l’oublie…
Puissance des souvenirs ! Fabuleux !
Je pleure c’est malin!
Très beau rythme au début, présage de ce qui suit.
la mère nourricière, la terre bleue aussi … c’est mo, ces mots, ambé !
Superbe, son Luc! Tant de poésie dans cette scène à priori sanglante, visqueuse… Et en effet, on voit, on sent, on respire, on est bien. Donner la vie à sa mère en quelques lignes, ça n’est pas vain. (J’ai reconnu la fenêtre de ta chambre, non? et l’emplacement du trésor aussi qui est bien là encore, enfoui à jamais au grand jour de l’Afrique…
Gros baiser, mon Luc!
(Du coup, j’ai reporté la mise en ligne de mon billet. Ça fait pas mes affaires du tout!)
Bah oui, ça ne s’oublie pas.
T’es là? Tu veux que je te chante quelque chose? Alors attends… qu’est-ce que je connais comme chanson douce… mert! … Bon, on joue alors? … Bon, je vais te lire une histoire, je vais chercher mon livre! bouge pas!
Monsieur Pluplu, rangez votre loco ! vous voyez bien qu’il n’a pas le coeur à jouer…