Phasmes… «Quand voir, c’est perdre ».
Parfois on me demande ce que je lis ou relis en ce moment… Donc je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager ce petit bonheur, texte lu et relu… D’un auteur que j’aime retrouver de temps à autre.
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« Bien sûr, l’expérience familière de ce que nous voyons semble le plus souvent donner lieu à un avoir : en voyant quelque chose, nous avons en général l’impression de gagner quelque chose. Mais la modalité du visible devient inéluctable — c’est-à-dire vouée à une question d’être — quand voir, c’est sentir que quelque chose inéluctablement nous échappe, autrement dit : quand voir, c’est perdre.
Tout est là.
(…)
Tel est le phasme, qui n’est pourtant pas un fantôme. Regardant son décor, le “fond” vide d’animal, j’ai dû comprendre à un moment — moment où l’incertitude s’effondra, mais avec elle toute certitude aussi — que la vie de cet animal, le phasme, était ce décor et ce fond mêmes. J’ai peine à m’expliquer. D’habitude, lorsqu’on te dit qu’il y a quelque chose à voir et que tu ne vois rien, alors tu t’approches : tu imagines que ce qu’il faut voir est un détail inaperçu de ton propre paysage visuel. Voir les phasmes apparaître exigea le contraire : dé-focaliser, s’éloigner un peu, se livrer à une visibilité flottante, voilà ce que j’ai dû faire à peu près par hasard, ou d’un mouvement anticipant la peur. Mais les deux pas de recul me placèrent d’un coup devant l’évidence effrayante que la petite forêt du vivarium était elle-même l’animal censé s’y cacher.
(…)
Le phasme a fait de son propre corps le décor où il se cache,
en incorporant ce décor où il naît. »
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(Phasmes – essais sur l’apparition de Georges Didi-Huberman).
Ces mots me rendent morose, mais j’adore la photo d’Epinal : j’ai vu le baton, m’sieur ! là ! … j’ai gagné quoi ? 🙂
beau le texte … et l’animal euhhhh ! ah voilà; c’est infâme !
T’écris de mieux en mieux (mais c’est de moins en moins claire, ce me semble). T’es fort! C’est de toi?
(Je n’arrive pas à me persuader du bon sens du raisonnement mais… Il y a comme une volonté d’arriver à la conclusion sans parvenir à une démonstration sans faille. Enfin, c’est à voir!)
(C’est quoi un phasme?)
ah ce texte m’intéresse bcp, sans dec, je vais acheter le bouquin.
@la d’@me : heu… Je vais me renseigner… Ça doit être un mojito comme d’hab ou genre…, c’est bien non ?
« Donner lieu à un avoir » … à voir … le lieu de l’à voir… ou encore, comme il nous le dit: un avoir comme celui qu’on a d’avance pour un achat …
Le familier nous fait voir d’avance et quand survient un moment d’étrangeté provoqué par l’objet manquant, comme on dit « en souffrance » (ça me rappelle « la lettre volée »), nous fait vaciller.
Ce moment précis où se reconstruit le chemin de l’œil pour comprendre et bien… j’aime cet instant … beaucoup ! C’est comme dans une relation et que l’autre surprend …. mmmh jouissif !)
Vais lire ce bouquin, merci 🙂
En fait non, c’est pas quand l’autre surprend … c’est quand on cherche l’invisible de l’autre.
arrrrh j’y retourne … l’est riche ce texte .
Phaaaaaasmes ! Aaaah, quelle étrangeté !
(un élevage au chevet du lit, dans un pot qui avait contenu du miel, couvercle percé pour laisser passer l’air. …)
Mais oui… … « Tel est le phasme […] », voilà, et puis je ne vais pas recopier entièrement l’extrait ici, hein !
MOUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHH!!!!!!!!! ….. Y a person qui compron!!!
(Non, en réalité, puisque je détiens le savoir, virgule, l’analyse du « voir » par l’écrit est toujours sujet à caution puisque le regard n’a pas de mot en soi. On peut analyser une image, en décrire à peu près un sens – à peu près ou sommairement. Mais l’image n’est pas un mot. Heureusement. Lorsque, par exemple, je dis table : une quantité d’images peuvent venir à l’esprit, mais le mot persiste à dire ce qu’il désigne. Alors que l’inverse n’est pas vrai.
Je continue ou tu me files une bière? Je m’emmerde, je ne m’amuse pas. On joue? T’as un fusil? un tracteur? une loco?)
Très beau billet! Bravo!
Toi qui l’as… ?
ah mé Pluplu… (tentative), Voir… Est-ce (points de suspension) ?
Oh pi non, mert ! R’garde bien ! J’t’pique ta loco :)-
@Deplouc: Meuuuusieur est à la campagne ? Meuuusieur s’emmerde ?
@ Depluprès : que meuuussieur revienne! (hein Isa?)
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kouki : ouaips… Un jour j’en ai pris un en main par mégarde… Tu sursautes quand tu t’en aperçois…
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Depluloin : j’ai fait des coupes drastiques dans le texte… Il y a de beaux moments et pas que là… Un jour je te lirai une histoire… .o)
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aléna : ah ben !… Voila qui me ravi…
Images malgré tout, Minuit, 2004.(sur des photos des camps de concentration est une très belle analyse…)
L’Homme qui marchait dans la couleur, sur James Turrell, Minuit, 2001.
Être crâne, sur Giuseppe Penone, Minuit, 2000.
Parmi quelques trucs à ne pas rater
Et qui va t’intéresser en premier « Le Danseur des solitudes, Minuit, 2006. »…. voir ici le texte d’intro au Minuit : http://www.leseditionsdeminuit.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=2335
Ne me remercie pas encore ;o)
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Isabelle C. : ce bouquin et les autres… T’aimeras je suis sûr… Sinon voir la réponse en détail à aléna…
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Isabelle C. : en fait voir aléna pour un achat groupé ;o)
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mime : non, c’est beau hein ?;o)… Comment elle est ma mèche aujourd’hui ?
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Depluloin : ah tu es très fort !… C’est toi qui l’a… ?… Avec ou sans citron la blanche ?.. Avecque hein ?
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mime : rrooohh ! t’as vu Pluplu comme elle court vite a’ec « ta » loco (voleur !)-
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Isabelle C. : monsieur le Pluplu est au champs ;o)
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aléna : ben oui… Il peut trouver un type pour pédaler en dessous de la connection internénette…
Comment les daltoniens repèrent les phasmes ?
re belle elle est, ta mèche, sans aucun doute
ah, et pi aussi, la loco est motif… tchou tchouuuu ;°)
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la d@me : grâce au petit cri que le phasme émet lorsque l’on croque dedans ;o)
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mime : ouf !… Je ne serais pas sorti sinon !
Phasmes d’antan !
Ni vus , ni connus ou l’art du camouflet …°)
@Lebrac :… Il est camé Léon… Tank à fer ;o)