Comme un papillon dans la tête… Mais à contre-jour.
C’est ça
d’un seul coup
d’un seul
tout lui revient
un bouquet d’immortelles
des roses
sont sur le sol
il les range sur le guéridon
passe au salon
le grand chien
un Danois
se lève et sort
par le côté droit de la baie vitrée
pour aboyer vers un inconnu au loin
échalas dégingandé
Thierry s’avance vers lui
lui tend un livre cartonné
précieux
il vient d’éteindre l’ordinateur
plusieurs fois
dans la semi-pénombre
il feuillette l’ouvrage avec précaution
s’émerveillant des pages monochromes qui se succèdent
d’invisibles et précieuses ciselures
à l’œil nu
lorsqu’il tourne les pages
déploient des popup abstraits
sabine est là aussi
elle habite la maison désormais
elle vient vers lui pour signifier
qu’il faut faire les valises
maintenant
et changer d’île sous peu
en tout cas,
le bébé était transparent au fond du couffin
ça
il s’en souvient très clairement
l’homme en haut de forme explique à un ami que ce n’est pas grave
ils sont beaux tous les deux
à contre-jour
mangeant du céleri en branche
et se frottant le pied gauche
à présent la lame de fond les dépose sur le côté de la grande forêt
avec douceur
et tous ensemble ils rentrent dans la grande cabane du bord de rivière
c’est à ce moment qu’il entend cette voix lui dire avec insistance
Quatre-vingt-treize moins sept,
quatre-vingt-treize moins sept…
sa fille le regarde avec insistance,
tenant sa main,
pauvre main…
Papier, pantoufle, ciseaux,
ça ne voulait déjà rien dire pourtant ?
Le rêve revient avec persistance,
tous les rêves qu’il a fait,
du plus loin qu’il se souvienne
tous les rêves reviennent
il ne peut plus contenir ces flots d’images et de couleurs qui l’envahissent…
Quatre-vingt-six comme dans un songe
Bien !
Quatre-vingt-six moins sept…
Il remet ça.
Mais que lui veut cet homme en blanc ?
Si bon et à contre-jour lui aussi.
Peut-être qu’il a du céleri, lui aussi
Quatre-vingt-six moins sept…
Il insiste.
Soixante-dix-huit, mais il le garde pour lui,
il va lui dire soixante-dix-neuf…
Pour blaguer !
Bien sûr qu’il se souvient quel jour nous sommes
et où ils se trouvent.
Ils sont dans la grande maison !
La grande maison des parents.
Maman ne va pas tarder
il y aura de la tarte aux groseilles du Cap.
Papa reviendra bientôt du travail .
Après on jouera…
Oui,
on jouera.
« Papille » on dit :
« Hum délicieux,
ce pré rieuses. »
Merci Luc…. un Bô dit: » Jour ».
Ca c’est pas du toc mert je pleure
cotonneux et légèrement angoissant…
mais puisqu’il y aura de la tarte aux groseilles…
par contre, je te déconseille de mentir pour rire à l’homme en blanc !
Ce papillon a des postures de dragons.
Sinon … Moi je me pince… Mais c’est superfétatoire !
(yessssss, je l’ai placé)
« Papier, pantoufle, ciseaux » dis, tu fais comment la pantoufle avec ta main ?
Long cri , long chant bien au delà …où les mots s’effilochent, bien au delà des morts….Il ne reste plus que des souvenirs sans adresse qui dansent une gigue kaléidoscopique…Parler à eux, les morts n’est plus possible que dans un tour de babil aux échos de folie….Ce poème de douleur est habile dans sa rêverie de fièvre et de délire, il dit la solitude. Les divertissements,amers échappatoires sont les frêles amarres qui retiennent au rivage….Un refrain de comptine, papier, pantoufle ciseau, du céleri en branche….Revenez, Luc de cette errance à la Edgar Poe jouer avec Plu-Plu …..
Silvanie dite Sylvaine : hé oui ! ça m’a pris comme ça de grand matin ;o)
Fallait que je le boucle !
Isabelle C. : hu ! Hu ! Si j’ose…
Non, mais vrai… Me suis fait avoir aukki.
Dingue, non ?
sans rire… ça a failli être plus terrible et au dernier moment je me suis repris.
madame de K : me suis toujours méfié de l’homme blanc…
Et je continue ;o)))
Carmelo : on croit rêver ;D
Christophe Sanchez : ‘videmment !
ça devait arriver cette question !!!
C’était pour faire référence à un texte,
il y a quatre ans de cela :
http://www.luclamy.net/blog/?p=773
Comme le temps passe !
patrick verroust : belle lecture des choses…
Et tout comme Christophe…
Je n’aurai qu’un mot :
http://www.luclamy.net/blog/?p=773
j’aime bien ce retour à l’image qui bouge
je trouve que c’est toujours compliqué de parler de choses anciennes, en partie oubliées, c’est pourquoi de mon côté j’ai ouvert un blog avec les curiosités anciennes de mon univers terrestre
http://mesobjetscurios.canalblog.com/
Ton joli petit papillon rappelle une chansonnette d’avant l’école:
« Petit papillon vole, ton père est à l’école, ta mère… »
Cette fois, je ne dis rien : je t’embrasse sur le front et te tire l’oreille tellement c’est beau ce texte.
Et moi je te tire les cheveux et j’appuie fort sur ton nez.
Une «précieuse ciselure», ce texte
En mémoire de… oui.
alex : ben oui.. L’image qui bouge n’est plus trop là en ce moment pour des problèmes techniques… Mais ça ne pourrait plus tarder à se résoudre… Quant au blog, bonne idée, ça permet de ranger ces petites choses qui nous hantent, avec méthode.
Depluloin : je pleure.
On joue ?
Stéphanie : t’es chiée !!!
Yola : on fait ce qu’on peut… C’est sûr.
Zoë Lucider : é_è… Des fois on se lache ;o)