La touque.
Par grande soucoupes,
flic-flac,
elles tombaient au hasard
criblant le béton du chemin
de flaques liquides :
sous les impacts répétés,
l’herbe pliait puis revenait à sa forme initiale,
la latérite explosait en poudre pâle
pour retomber rouge-brique.
Petit Diogène dans son bidon,
renversé pour ne pas prendre l’eau,
Wispra,cachée derrière la haie
n’en perdait pas une miette.
Blottie à l’abri de l’averse tropicale,
la tête au ras du sol,
humant les senteurs fugitives et particulières
des tropiques,
son oeil,
déjà photographique,
changeant la focale
elle se laissait envoûter par le spectacle.
Observant
silencieuse
les fourmis affolées
cherchant l’issue de leur terrier
entre les ruisselets tentaculaires
aux géographies incertaines.
Elle ne perdait pas de vue le jeu de cache-cache avec « les autres »
mais pour le moment elle jouissait
de la mise au point
sur les graminées, les insectes et les ruisseaux.
Le contraste du vert et du rouge.
Le martèlement des gouttes sur la tôle du fût.
La térébenthine de la mangue.
Ses sens gravaient,
à jamais.
…
Sûre qu’en rentrant,
avec sa robe trempée
et souillée de makala (*)
elle se ferait engueuler par sa mère :
– Fichue ! Ajouterait celle-ci
(toujours à dramatiser)
Flic-flac !
Elle se ramasserait sa paire de claques
sans broncher
et filerait se changer.
…
Sa satisfaction grandissait,
avec les fleuves.
Les autres,
trop couards,
ayant perdu,
devaient avoir mis le holà au jeu,
avec la pluie.
Elle pouvait rentrer à présent
ou se salir, encore,
et regarder la débâcle des Myrmidons.
Elle choisit de rester.
…
N’empêche !
Gontran aurait perdu.
Jamais ce nigaud n’aurait pensé à la chercher,
là, dans la touque servant au barbecue dominical.
…
Quinze ans plus tard,
à L’Archiduc,
Life On Mars passait dans les baffles ;
Bruxelles,
pour elle,
était en effet comme Mars.
Gontran,
devant elle et son mojito,
n’avait pas changé.
Toujours aussi empoté,
largué par sa meuf,
il s’entortillait dans un plan drague…
Pathétique.
« Flic-flac » pensa-t-elle.
Ça a l’air bien dis donc! Faut juste le temps de lire.
Mais très beau billet. Rien à dire . Ou plutôt si : t’es très fort.
« les graminées, les insectes et les ruisseaux.
Le contraste du vert et du rouge.
Le martèlement des gouttes sur la tôle du fût.
La térébenthine de la mangue »
… Avec cette jouissance scopique là ! Gontran peut aller s’r’habiller, c’est sûre !
Clap clap !!! C’est fait attendre celui-là mais ça valait l’coup ! Mmmmh
S’est … (pardon)
microcosmique, ce billet … http://www.youtube.com/watch?v=76R2EKEnoJQ
Wispra, arrête de pimbêcher … ce qui n’est pas thétique est craquant.
Depluloin : ouf ! J’attendais que tu lises… Mais comme tu trouves ça bien ch’uis rassuré… T’as pas vu mon nouveau billet ! Pfiou !!! J’respire !
Bon ! On joue ?
Isabelle C. : tous les sens, j’ai dit, tous les sens… Beaucoup de plaisir à le faire cuilà ;o)
Isabelle C. : bien sûr.
la d@me : ben mazette !!! Pourtant je l’ai pas revu, j’avais oublié ce truc ! u_u
Très fort !
(Wispra m’échappe souvent ;o)
Un récit poème à fleur de sens, un tableautin primitif vu du regard de l’adolescente tapie dans la touque matricielle….un plaisir à déguster. l’empoté fait assez bidon, il n’a rien compris à se qui frémit sous les frissons de jeux de cache cache. Gontran ou pas , il peut aller se rhabiller, il est du genre important importun, incapable de saisir les perversités innocentes du plaisir et d’en tomber des nues!
La touque était la barrique à eau potable sur les galions hauturiers. Pour gagner du gallion, un aspirant devait avoir l’autorité de faire respecter le défense de touquer hors son quart.
La touque serait originaire de l’Égypte ancienne, un hiéroglyphe du temple de Louksor édicterait « Empli ta touque tant qu’ Amon te protège ».
*axtérix aurait ramené une touque égyptienne dans laquelle Panoramix fit une potion magique , Ce dernier en fit don, avec les dernières gouttes de potion au petit village « la perle d’opale » en lui prédisant un bel avenir. Le pari se réalisa, la cité prospère , sous le nom du Touquet Paris plage. C’est miraculeux car il n’y a pas de calé , à franchement parler.
A propos des Myrmidons
http://www.nmr-pics.nl/Pieridae/album/slides/Colias myrmidone.jpg
Enfin Gontran, ne pas savoir jouer à cache-cache, à votre âge, vous me désolez!
C’est superbe! Tu es poète? La fin est terrible. Terrible. (C’est autobiographique?)
Très beau billet. Très émouvant. Je pleure tiens.
Joli !
je ne savais pas que les » torgnoles » faisaient ce bruit de chiotte et floc, alors!
Toujours beau.
C’est une la palettsade …
Décidemment, moi, en ces temps électoraux, je vote pour votre bouquin.
;0)
« L’économie belge a renoué avec la croissance au premier trimestre » … après plus d’un an sans gouvernement … ça fait rêver outre quiévrain, nan ?
Que vous foutez les deux là, Pluplu et toi? Z’êtes partis ensemble ?
T’as entendu? « On » se demande ce qu’on fout! Rien, bien sûr. C’est crevant ça.
(Pardon pour le « on » Zoë! 🙂
Bon, i répond même plus…
Cerco un po’ d’Africa in giardino,
Je cherche un peu d’Afrique dans un jardin,
Tra l’oleandro e il baobab,
Entre le laurier-rose et le baobab,
Come facevo da bambino,
Comme je faisais étant petit,
Ma qui c’è gente, non si può più,
Mais ici il y a du monde, on ne peut plus,
Stanno innaffiando le tue rose,
Ils arrosent tes roses
Non c’è il leone, chissà dov’è…
Le lion n’est pas là, qui sait où il est…
et après? il se passe quoi?
On sait pas, Aléna. On attend… Voulez un biscuit?
c’est inquiétant.
Très. Voyez mon visage ravagé par l’angoisse.
T’es là?
B’oui *toute ‘tite voix*
IL A PARLÉ !!!
(Ke tu fais?)
il sait parler, en plus? !!!
Fait exprès, rien que pour faire son intéressant !
Luc ! Enfin !!!!
C’est très beau,
bises
elis
Touc ! touc !
patrick verroust : je ne sais pas, j’ai pas lu… C’est bien ?
Je vais lire !
patrick verroust : j’adore ce mot…. Belle recherche… J’en ai appris !
Yola : j’ai fini de compter !… Attention ! Je me retourne…
Depluloin : qu’en de beaux mots tout cela est dit !
Tess : ‘arc(k)i !
alex : très particulier le son ;o)
Clémence.Ji : merc(k)i ;o)
la d@me : deux mois sans le blog, ça fait quoi ?o)
Zoë Lucider : c’est Pluplu… Y m’a enfermé… J’pouvais plus bouger !
Depluloin : ça te va bien de faire l’innocent ! Allez ! Détache-moi maintenant !
Depluloin : salopard !
Azzuro : ah ben ! Vous parlez italien, maintenant !?
aléna : quand il m’aura détaché, ça va être sa fête !
Depluloin : en plus, tu en profites ! Ne l’écoutez pas Aléna, c’est un piège !
aléna : ben oui !
Depluloin : quel faux-jeton !
(luc … B’oui *toute ‘tite voix* )
Depluloin : forcément, y avait le baillon !
aléna : B’oui
Isabelle C. : ‘vais me faire engueuler, bientôt, tu vas voir ! u_u
elis : merc(k)i du passage… Belle découverte aussi de ton côté… Tu me grille au poteau.
Depluloin : chtouc !