Grisou.
Minuscule et courbée,
je m’en souviens,
veuve de mineur
elle vivait
d’une petite pension
dans un deux pièces
au fond d’une arrière-cour
à Marcinelle ;
crois-moi,
lorsqu’elle te regardait
instantanément
tu te noyais
comme happé
par le bleu lagon
de ses yeux :
mon arrière grand-mère
Sylvanie.
Le 5 avril 1881 : Vers 1 heure 30 du matin sur la route de Beaumont, les riverains sont éveillés par l’explosion
du puits N° 6 du Nord de Marcinelle. Les bâtiments du charbonnage sont en feu, les pompiers
avertis arrivent vers 6 heures du matin et sont maîtres de la situation à 8 heures.
(il venaient à l’époque à pied de Charleroi) 16 morts à Marcinelle.
Le feu est dû à l’imprudence d’un surveillant qui venait d’allumer sa pipe, le grisou fait le reste. Les
autres mineurs sortent de la mine par le puits n°12.
Les corps de deux filles Gallet Juliette et Justine sont sortis les premiers.
Les victimes ont de 13 ans à 60 ans. Les sauveteurs conduits par le conducteur des travaux Désiré
Marbais retrouveront 88 mineurs bloqués au fonds du puits à moins 400 mètres.
Une rue de Marcinelle porte le nom d’un des vieux mineurs et sauveteurs de cette catastrophe
François Hubinon qui était porion avec 44 ans de fosse lors du coup de grisou, qui reçu la première
croix civique de 1ère classe accordée pour cette circonstance.
Trois autres personnes reçoivent aussi la même distinction.
Je me souviens de ma grand-mère
me racontant l’exploit de son père
et de ce que le directeur lui avait demandé
à sa sortie de la mine :
– Et les chevaux ?
…
rah la la… ne me parlez pas de ça, ça me fait pleurer à tous les coups.
Souvenirs d’une émission radio de deux heures sur la mine, les mineurs racontaient des vies tellement peu croyables aujourd’hui (mais pourtant bien réelles!) que je ne pouvais décoller de l’appareil… Tout un monde… et les mêmes pleuraient aussi de la fermeture de la mine…
Ces histoires … comme si c’était hier !
Suis contente d’avoir arrêté de fumer tient !
Beau !
(Moi, j’dis que les puits devraient être interdits aux mineurs.)
Un texte plein d’émotions, Luc….né dans le pays des mines, j’en ai gardé l’effroi, je me souviens de la grande gréve de 63….son impact
Grisou,
La mine,
Un puits
D’émotions
Qui creusait
Profond
Les cœurs
Des populations,
De toutes extractions
Exploitation
Des hommes
Qui allaient
Au charbon
Coup de
Grisou
Accidents
Gréves
Rebellions
Remuaient
La nation
La France
Était
Charbonnière
Solidarité
D’instinct
Pour le destin
Des gueules
Noires
Marins Pécheurs
Des profondeurs
De la terre ,
Ses entrailles
Entrebâillées
Se fermaient
L’enfer
Sans rémission
Un puits
Devenait
Fosse
Commune
Combien
De galibots
ne durent
L’existence
Qu’à l’expérience
De leurs porions ?
A la Sainte Barbe
Il y avait
Bal
A terril montant
Explosions
De joies
petits coups
De grisous
Dans le cou
Au nez et à la barbe
Des curetons…tontaines…tontons
Vivre le temps
De carnaval
Il nous reste
Germinal
Pour être
Au coron.
Le prix
Payé
Par les ouvriers
Pour l’industrialisation
Du pays
Était leur vie,
Vie
Dédié
A la mine
Avec ses codes
Ses hiérarchies
Ses honneurs
D’hommes
Ses terreurs
Ses horreurs
Terribles
Au pied
Des terrils,
L’avenir pétrole
Les laissaient
Tout drôles
Sur le carreau
Gisou économique
Grise mine !!
Les gueules noires
Devaient
La fermer.
Cette question du directeur
« Et les chevaux ?»
Était bête,de trait
Déplacée
Certes
Mais à creuser
Je connais
Une mine
De chaux
Effondrée,
Le tremblement
De terre
De Provence,
Par un effet
De la providence
Seuls,
Les chevaux
Y sont restés
Le souvenir
De ses bêtes
Martyrs
Hanta
Longtemps
La mémoire
Des survivants
A croire
Qu’au fin
Fond de la mine
Il ne se fait
Plus grande
Distinction
Entre bêtes
Et gens
Solidarité
De la vie animale
Contre la mort
Cannibale
En bas
C’était combat
Au corps à corps
Tailler, encore
Et toujours
Mater
L’envie
De se tailler
Revoir
Le jour
La vie….
L’entrée des Sauvages m’a fait savoir que l’ami Plu-Plu n’est plus….
Terriblement beau
La mort n’est qu’une affaire de corps, l’esprit persiste et signe.
Heu … t’es d’accord, hein, Dominique ? :-/
aléna : la mine u_u
j’aime cette branche modeste de mes origines.
Bellou : merttt’ !!! Quel courage ! Si-si ! Gare au grisou et au migou, sinon, en cas de reprise !
Depluloin on février 14th, 2013 :
cher Pluplu, Dominique…
Ton dernier message,
ici,
le jour où…
Et quel message ?!
interdit aux mineurs…
Il y a un peu de ça
Je te rapporte la petite loco rouge, je monte la chercher.
patrick verroust : oui, tout ça remonte à la surface,
remonte à la surface.
patrick verroust : ben oui, et je n’arrive pas à retrouver la loco !
Yola : merc(k)i Yol@
la d@me : il l’est, j’imagine… J’avais du mal à venir répondre aux commentaires.
Il y aura encore des rires et des larmes comme si…