La soirée se passait…

Mère ne plaisantait jamais sur
la question des tâches ménagères
et de la santé.
Une soirée comme les autres,
le repas était bientôt prêt,
nous allions passer à table.
D’accord
il faisait bouillir la marmite
et avait besoin d’entraînement.
Mais elle se faisait un point d’honneur
à lui rappeler que
s’il ratait une seule fois,
ce serait Tintin pour le repassage
de ses chemises,
et de ses pantalons,
ça papa le savait.
Hier c’était poulet
et du coup
avec les restes
ce soir c’était…
Vols au vent.

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My Godmother in 1962, as the target girl in a father/daughter knife-throwing act.

Des fois l’eau est si claire…

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Que tu pourrais y voir des choses,
que tu n’imagines même pas.

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Avec Cécile L. en 2012 je crois, près d’Alès.

Wispra avait de sérieux doutes sur sa sincérité.

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 » The belief that one’s own view of reality
is the only reality
is the most dangerous of all delusions ».
Paul Watzlawick.

Teresa.

Nous avons parlé bouffe essentiellement,
de l’Italie,
de Naples
et des Pouilles,
puis nous avons mangé.
Des pâtes, avocat, pistaches et poutargue, je crois.
Était-ce de la « Fregola al nero » ?
– Inoubliable la dégustation d’huiles au sésame, me rappelle-t-elle.
L’Italie, forcément, puisqu’elle vient de là,
des Pouilles plus exactement,
et Naples ?
A cause de la série « Gomorra »
avec Ciro, Patrizia, Pietro Savastano
et bien d’autres.
Cet art du non-dit, de l’escamoté dans la langue…
On ne comprend que deux scènes plus tard
ce que voulait dire ce silence
ce regard,
un peu comme ici.

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Chambre technique, Fujifilm, Polaroid FP-100C silk

De l’Actors Studio sans en avoir l’air.

(Nicole Garreau) ignorait au commencement pourquoi elle était restée bloquée sur cette séquence — après tout celle-ci n’avait intrinsèquement rien d’extraordinaire : vous étiez actrice, « La Veuve Couderc » était un rôle comme un autre et comme aurait dit Bourvil c’était votre boulot de savoir tout jouer. Et pourtant il y avait cette scène, tout au début du film, lorsque vous accueilliez le fugitif dans votre ferme, cette scène toute bête, presque secondaire et normalement sans grande incidence sur la narration, cette scène où l’on vous voyait « seulement » attraper une bouteille de vin et remplir les verres. Mazette ! Votre regard, votre expression à cet instant ! Quel uppercut ! Ce que vous parveniez à dire dans ce geste anodin et silencieux ! Là ce n’était plus du jeu ! Toute une vie, toute votre vie, toute notre vie étaient dans ces quelques secondes : l’intention et la résignation, l’espoir et l’autodestruction, la colère et la désolation. En deux mouvements et une moue à peine esquissée ce n’était plus la simple histoire de la Veuve Couderc : c’était l’âme nue de LA Signoret, et à travers elle le récit presque universel de l’âme de presque toutes les femmes acculées dans presque toutes les impasses.

Le film et l’existence pouvaient s’arrêter là ; tout était déjà dit.

Respect infini, madame. Et merci.

Texte de Nicole Garreau,
que je remercie du prêt.
paru ce jour,
sur sa page facebook.

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