Les gens avaient cette retenue.
Pour qui n’avait pas de retardateur,
le cordon ombilical reliant à l’appareil,
c’était la lampe d’Aladin.
Magique !
Un peu comme ces boîtes de conserve, reliées par un fil,
avec lesquelles les gosses se téléphonaient.
Mais revenons au fil du déclencheur.
Les gens intériorisaient
un court instant
ce moment,
ce soixantième de seconde
qui sur le film celluloïd imprimerait,
que dis-je,
immortaliserait cet instant.
Le génie de la boîte était indulgent pour qui avait attendu le moment opportun,
pour appuyer du pouce sur le déclencheur,
permettant de mettre en évidence sa propre solitude
ou cette communion avec des amis.
Loin des selfies actuels,
les gens avaient encore cette retenue,
cette pudeur,
cet émerveillement
par rapport à l’inconnu,
à ce qui allait s’engranger dans la boîte…
L’attente du développement.
Ici les photos sont prises dans un studio improvisé à Birmingham
dans la fin des seventies
où qui veut participe à l’expérience…
Mais lis plutôt.
Mais … Derrière l’appareil photo y avait il un miroir où les modeles se plaçaient avant de cliquer ? Je trouve la disposition du groupe superbe !
Il n’y a pas photo entre le regard porté sur nous mêmes dans la pose photographique des années 60 et exhibition forcenée et jetable d’aujourd’hui. Le numérique a permis l’anal-logique …Grandeur et selfie-tude …
La d@me : je pense qu’ils se jetaient dans l’inconnu, le plaisir de la surprise instantanée comme dans les photomatons :)))
Ah oui le groupe !
patrick verroust : et v’oui… C’est pourquoi le plaisir incomparable de la chambre technique et du polaroid où deux à trois minutes d’attente sont indispensables.