Libellule s’évade.
La verticalité des passants et de l’ombre à gauche,
l’horizontalité lumineuse de la fuite et des autre badauds à droite.
Crouton (l’inspecteur) arrive au loin, barrant le passage vers la douane (que l’on devine au fond fléchée vers la gauche) mais empêche aussi l’accès à la passerelle du navire (servant de support au phylactère soit dit en passant).
L’image est coupée en deux dans le sens vertical :
D’un côté Crouton tapi dans l’ombre à l’intérieur
et de l’autre côté,
dans la lumière,
à l’extérieur
Libellule et Gil Jourdan qui l’entraîne hors de vue,
en une fraction de seconde.
Nous sommes au cinéma,
du moins nous avons le même passe-partout que pour regarder Hawks, Welles, Peckinpah ou Tavernier.
Tout l’art de Tillieux résumé en une case.
Je pourrais prendre une planche aussi,
lui qui affectionnait les courses-poursuites en tous genres…
Mais ici tout est résumé en un seul plan,
une lecture classique de gauche à droite,
de haut en bas,
tout se passe en une fraction de seconde,
la dramaturgie est là.
Du coup (formule très en vogue à l’heure actuelle) je me suis fait « Popaïne et vieux tableaux » dans la foulée de ce merveilleux album qu’est « Libellule s’évade ».
Le plaisir est resté le même tant c’est bien fichu.
Tillieux vous étiez un génie
de la bande dessinée,
certes,
mais un génie…
Au même titre que Franquin.
Tiens, à propos de ce dernier… N’oubliez pas de signer la pétition de Gaston
Merci Luc d’avoir attirer notre attention sur le mouvement « cinématographique » impulsé par chaque vignette…Il s’ajoutait l’art du scenario et pas mal d’humour pour un récit qui ne terminait pas en queue de poisson…
patrick verroust : ah mais oui, Tillieux je le vénère,
depuis le temps… Quel narrateur et quel bon vivant… Ses scènes de bistrots sont alimentées à la source si j’ose l’écrire.