« Il n’y a que le whisky qui cuite à Kikwit » (La Valentin).
………………………………………………………………………………………………………………Kikwit, le 25.VII.1972.
Dans ce petit poste, de fin fond de brousse, ressemblant à s’y méprendre à une certaine Edith,
madame Valentin régnait sur tout son petit monde avec un crochet de fer dans un gland de velours.
Elle faisait quinze ans de plus mais n’en avouait que cinquante-huit au moteur, pourtant…
Son hôtel était propre, mais pas trop, et la douche dans le coin de la chambre, donnait le ton, se résumant à un seau percé, suspendu à un crochet au plafond: actionner la ficelle donnait droit à 20 litres d’eau et pas une goutte de plus… Le rinçage restait donc périlleux en cas de trop grande énergie sur le pain de Marseille… ça apprenait l’économie.
Pour les plus optimistes, sur les problèmes de robinets qui fuitent (sic), le contact désagréablement rêche du tissu, aux endroits non rincés, guérissait de toute récidive sous cette latitude…
Aller remplir le seau au fond du couloir restait une aventure…
Drapé dans le pagne de l’essuie de bain,
à moitié glissant sur le béton lisse et peint,
il était difficile de faire bonne contenance en cas de rencontre fortuite…
La patronne, à propos de rincé, était déjà au goulot, potron minet, sur sa terrasse (face à cette route qui lui donnait son pesant de voyageurs dans le temps) considérant, à travers les vitres de ses yeux, la rouille de cette latérite sèche, son « whisky on the rocks » en embuscade: prisonnier de ses crochets trop maigres le Johnny Walker tremblotait légèrement, comme sous l’effet d’une légère brise…
La fonte des glaces, elle l’étudiait depuis longtemps, bien avant que ce ne soit à la mode…
Une visionnaire, La Valentin, j’vous dis!
Sur la table, une demi tartine grillée de connivence avec le pot de confiture, achevaient l’alibi du petit déjeuner: ces deux là savaient qu’il ne leur arriverait rien ce matin…
C’était le verre qui passait un mauvais quart d’heure!
Elle avait délégué la cuisine au « chef » lui laissant au passage les recettes de ses petits plats… Alphonse, qu’il s’appelait, grand black pas tout à fait trentenaire, tout en muscle et sourire Steenway, genre « a-bilive-a-can-fly », qui apportait le petit dèj. d’un pas nonchalant, disposant couverts et confitures dans une demi calebasse à côté d’un café, jadis chaud-bouillant, dans un récipient improbable…
Pourquoi je vous raconte tout ça moi?…
Ah! oui… Alphonse!… Avec son tablier « bon appétit » lui donnant un look à la Victoria Abril dans « gazon maudit », le short en plus…
Pour le reste vous pouviez profiter de cette anatomie sans défaut dont le mètre cinquante-sept de sa patronne se réjouissait pendant la sieste…
« Quelle aubaine cette ébène! » devait-elle se dire, entre deux hoquets.
Le métissage des races et l’écart des générations elle avait compris depuis longtemps…
Une visionnaire, La Valentin, j’vous dis.
Depuis le décès de son mari, sept ans plus tôt,
du temps qu’il y avait des clients… Elle avait compris.
Une visionnaire, La Valentin.
Mon père et moi allions nous asseoir quand…
………………………………………………………………………………………………………………………..(à suivre) peut être.
* * *
(évidemment toute ressemblance avec etc. ne serait que pur produit de mon imagination librement inspirée par des faits (non) réels qui ne se sont jamais passés un jour dans un bled pourri du fin fond du Cameroun et cette personne qui m’aurait refilé ses visions, etc.
Visionnaire j’vous dis)
* * *
Les vingt litres d’eau dans le seau, le savon de marseille tenace et la sortie ravitaillement « tout nu dans ma serviette, qui me servait de pagne… » sur le béton peint, on y est. Et ça glisse, ça glisse.
@luc: vous ici!?
@Frederique M: »Monsieur Milan! je g g glisse!… »
‘tain j’espère qu’il y a une suite sinon ça va ièche ! Je voulais citer un extrait de ton texte mais tout le texte est génialement écrit bon sang d’bois.
Je vais fermer mon blog. Aucun intérêt si les crobardeux savent écrire, et merde !
« Tu es chez tooooooooooooooa, tu fais ce que tu veeeeeeeeeeeeux ! » (voix de qui tu sais un soir de Chabat probablement)
Sinon monsieur et madame Fly ont trois fils (au fond du couloir après la salle de bain, je sais)
« Plusieurs radios émettent à partir de Kikwit ; Radio Tomisa, radio diocésaine, et Radio Sango Malamu. » enfin c’est ce que j’ai lu…peut-être depuis se sont remis au
phonographe. L° est illisible…ici…en revanche ton texte mérite que j’y pose un œil ensoleillé, il impose le courage qu’on lit dans certaines chansons de geste.
Ca m’rapelle une fois à Istambul. j’étais sous la douche toute ensavonnée et brutalement le jet (déjà très modeste) s’est réduit à une larmichette et j’ai appris du tenancier turc que l’eau était régulièrment coupée à 11h du matin (oui, je me levais tard à l’époque et alors?). Je suis restée toute la journée à transpirer dans mon savon.Une visionnaire cette Valentin!
J’attends l’heure de la sieste ! Car moi les taulières du bout du monde, et même du bout de la rue, elles me font fondre le savon de Marseille.
@L°: c’est toujours IBAN mo02 2343 6593 4515 3375 à Monaco?
… Sinon Mme de K. taperas peut être une version édulcorée sur http://www.fastportrait.canalblog.com/
agréée-mézigue…
La blague marche moins bien avec la famille « Mouche », non?:,0).
@Sylvaine: « … Un oeil ensoleillé… »? serais-tu en train de sculpter ce corps au soleil, aux embruns et à la vague sur quelques plages du Sud?
@Zoë: me suis pissé dessus,
j’reviens,
(j’vais changer mon lange.O)
@Lephauste: le savon dans les douches…
Vieux classique aux Baumettes… Justement!O)
Pas édulcorée la version, mais dégraissée 😉
Ah la la, il fout la pression le taulier !
@madame de K: mais non je ne suis pas gros!…
Et une pression tant qu’t’es là!;0)
mais alors elle est où la suite ???
La Valentin terminera elle dans une assoc d’alcooliques anonymes et sexiuelement dépendants?
désolée… moi prosaîque que les tiens mon post mais je veux la suite bordel!!!
baisers
marie
toi jusqu’à quand au Congo?
nous toujours en vacances, qu’on go demain à la maison et qu’on est trop tristes de rentrer…
@marie paruit: peut être si tu es sage que tu auras la suite… Mais il faudra être sage.O)
Sinon revenu.
[…] elle dormait “la Valentin” redevenait une petite fille et paraissait plus jeune que son […]
[…] se doutait de rien et qui passait son chemin, la misère hautaine. Ce soir il irait déguster chez la Valentin, ses rognons en sauce, parce que çà Monsieur Devriend la Valentin pu’tain elle sait les […]