Isabelle.
Elle l’a toujours.
Ce corps de rêve pour les photographes
… Pour les dessinateurs aussi.
En noir et blanc davantage qu’en couleur
sa peau mate interdisait au prisme de s’y réfléchir;
douze ans à écumer les académies
leurs pièces mal chauffées
l’air confiné brassé par ces « soleil à carotte » vétustes,
qui cuisent la peau d’un côté et laissent frigorifier l’autre
ou par ces chaufferettes toujours prêtes à faire un court jus
ou à tomber en panne
la crasse déposée par le fusain, qui macule le drap…
D’un coup me revenait l’époque ou je la pratiquais en cours du soir,
pour le plaisir, et le jour pour le travail avec les étudiants.
Je l’ai revue la semaine dernière
(tu t’en fiche hein?)
Accentué par cette légère coquetterie de l’oeil gauche qui te fait hésiter,
tu ne peux pas savoir le sourire radieux qu’elle peut avoir…
Un Steinway éclairant ce visage parfaitement symétrique, régulier et racé
« Nous étions jeunes alors! » lui dis-je
(si Allais ne l’avait pas inventée, celle là,
sûr que je m’en serais chargé).
Vingt cinq ans plus tard je n’aime toujours pas ce dessin,
conforme au canon peut être,
mais exempt de douceur…
Elle non plus à l’époque, ne l’aimait pas…
Je me souviens,
ressemblant mais trop dur disait-elle.
Exempt de douceur je confirme.
* * *
« Comme on change »…
(Celle là elle est de moi).
Sur papier carotte son corps mat interdit de fléchir, le drap maculé, le fusain qui hésite … ouf, des mots qui claquent ! Cours du soir de sciences … naturelles …
@kouki: oui, c’est voulu sec comme un coup de trique (sans jeu de mot)… L’ambiance de ces cours du soir a quelque chose de rébarbatif qui fait qu’un soir on y va plus…
Elle restait stoïque,
impénétrable,
n’avait pas le choix.
(En ce sens, ce dessin est juste).
Je l’aime justement ce dessin, ce visage, parce qu’il n’est pas dans la douceur « facile », parce qu’il ose, parce qu’il est plus aisé de capter la douceur qu’un moment de « réflexion songeuse ». Elle est sans masque, dans sa vérité, donc belle.
(et votre texte… wouaouh!)
C’est cette rudesse dans l’expression justement qui fait la force du dessin. Si le trait avait été plus souple, l’émotion aurait été plus molle.
Je ne connaissais pas ce portrait de Paul Claudel jeune! Magnifique! Et d’une telle rareté!
Oui elle doit être dure la vie de modèle !…
Les cours de croquis me manquent….. soupir……..
J’adore le fusain, parce qu’on peut le travailler avec les doigts (plaisir d’enfant retrouvé du contact direct avec les choses)
Excellent Depluloin, excellent! Suis MDR (si si)
va avoir son Märklin alors ??
« Soleil à carotte », je ne connaissais pas. C’est très joli. « T’as branché le soleil à carottes? »
@ Ambre : Oh merci! merci! Dans ce monde sans pitié, vous êtes mon réconfort!
La douceur m’emmerde.
(Casse-gueule le comique de litote, j’aurais dû trouver autre chose)
@Ambre: »… Sans masque »
Elle l’a toujours été
… Quant au texte j’ai pondu ça à l’arrache ce matin, mais à huit heure la cloche a sonné, d’où retard dans le post du billet!
@Keepsake: bienvenue ici… Entièrement raison vous avez, mais le garçon (moi, je, ik, I…) regarde aussi ce dessin avec le recul du temps et interroge son propre passé de dessinateur qui passait ou non à côté de quelque chose… Isa compte parmi les vingt à trente meilleurs modèles que j’ai pratiqué dans ma vie… Ce qui n’enlève rien aux cent dix autres du reste: chacun-chacune ayant des particularités bien distinctes à divers degrés… Peu de « déchets » au bout du compte (dix-quinze à tout casser).
@Depluloin: vous savez comment me flatter hein vous!…
Oh vous!
@madame de K: je reste en admiration devant le professionalisme… C’est rare de tomber sur le « mauvais cheval ».
@Enfantissages: tu as tout compris!;o) (… Et à deux mains s’il vous plait, comme pour le modelage!)
@Ambre: est il drôle hein?
@kouki: sans nul doute!
@Depluloin:… Et le lapin panpan pour la carotte…
Et allez faire vos crasses ailleurs, non mais! il y a des enfants qui regardent ici!
@Anna de Sandre: la dureté me fait fondre?
Non mais Kouki a raison : où qu’il est mon marklingkling? (C’est vachement bien chez Kouki – et puis elle est aimable, elle.)
@Depluloin: vous n’allez pas vous y mettre là bas aussi?
rhoooo lui!… D’abord, elle est où ta mère?
Babeth!
BAAABEEEETH!!!
Trent et uuuuuun!!!!
Y a ton môme qui doit se laver et aller au dodo!…
C’est vrai ça! Elle est où ma maman? J’vais demander à ma petite sœur! Annaaaaa?? Aaaaaaaannnnnnnaaaaaaaaa???
@Anna de Sandre:… Tu veux pas fiche Depluloin au lit, avec une paire de tartes et son théralène?
… Il va réveiller Amabotte, s’il continue.
(Elle est où sa mère?)
Mais alors qui est le père? Qui est mon papa? Je veux des réponses claires!!
Demi-toast grillé sous les regards ajustés des apprentis. Ne pas oublier de se déplacer avec lenteur, l’air a des accents de couperet. Le professeur croquerait bien du fusain, le modèle dépasse, du raisin ne serait pas un luxe! La fille accroupie dix minutes, saut animal en suspension, tête en bas, jambes nouées, mains narratrices.
Concentration, oubli de soi, don. Et plaisir. (Encore)
@Depluloin:… C’est le Migou!
(avec son écharpe jaune… Oui Depluloin, vous êtes en âge mainenant pour l’apprendre: votre père est l’abominable homme des neiges que vous pouvez voir où vous savez…)
Vous êtes en nage hein?
@Mlle d’enfer(t): parfait, c’est parfait! quel plaisir d’avoir un avis de l’autre côté du miroir… Un dialogue en ping pong, un de ces jours, sur le sujet, à distance, ce serait bien un jour dans ces pages… Pour le plaisir des lecteurs et le nôtre… Vous en (re)parle bientôt derrière la fontaine à l’abri des indiscrets afin que la surprise soit préservée…
J’y tiens!
dites oui.
Oui.
@Mlle d’enfer(t): Yesssss!!!! hyaaaahhhhaaaaaaahhhhhhh!!!!
heu! pardon,
je m’emporte,
je m’emporte,
hum!
vous disiez oui? (avec un voix toute douce et remplie d’émotion concupiscente à la Sheer Kahn…;o)