L’heure des vêpres.
L’enfant, coudes collés à la nappe en plastique, n’en perd pas une miette.
D’abord les lunettes qui forcent le respect ordinaire. Grand-Mère les enlève et perd son air têtu.
Plus vulnérable, elle se penche sur l’évier, remplit une tasse ébréchée et fait rouler une gorgée d’eau entre ses joues. Elle jette deux grosses pastilles qui font des remous dans le récipient, puis le dentier petit navire ; la fillette battrait presque des mains.
Grand-Mère s’en prend maintenant au chignon parfait. D’un filet délicat sortent comme d’un chapeau claque, peignes courbés, épingles, barrettes d’écaille, élastique à crochet, un coussin de cheveux de nylon, tout un attirail qu’elle dépose en chirurgien sous le fenestron, près du récipient où s’ébroue la trentaine de dents aux gencives framboise.
Tombent alors en bas des omoplates de longs fils poivre sel, et la fente des yeux étire dessous un trou qui veut sourire. Elle défait pièce par pièce son uniforme, désamorce les courtes bretelles attachées à la culotte, roule les bas en s’amenuisant, rendue flottante dans une combinaison à jours saumon.
Ablutions.
Devant le miroir qui gondole et réfléchit son nouveau visage, elle disparaît dans une tunique de coton, dos tourné à la petite attablée aux silences.
En place de l’austère mamie, une indienne lunaire noue sa maigre chevelure dans le cordon de cuir qui pend le jour à la crémone.
Mon-petit-or-il-est-temps-de-monter-te-coucher,
Les sons élimés cahotent du fil des lèvres sans émail
et l’enfant chuchote
Anou-tishou-shawani-d’abord-à-toi
Sans crainte elle prend sa nouvelle idole par la main et elles s’acheminent vers l’alcôve sacrée où s’épate la fameuse bombance, l’édredon qui en appelle aux plongeons
Pas-sur-le-lit-tu-vas-m’écraser-les-duvets
La meringue de plumes parée de tissages exhale le schnaps, l’eau de mélisse et les onguents musqués dont la vieille dame se frotte la poitrine par les nuits oppressantes. C’est une planète aux oreillers joufflus, volantés, ruchés, smockés, brodés, quiltés, une chasse gardée. Un ventre d’amidon que l’on rêve de trouer.
L’aïeule soulève un nombre d’or de couches ouatées avant de s’assoir au bord du lit. Entonne une prière juvénile et triste qui fait se retourner la petite fille pour voir qui est venu.
Elle prie : Bon Dieu rends-moi croyante, montre-moi ton ciel, donne-nous la paix, protège les miens.
L’enfant ne doute pas que les messages arriveront à l’intéressé, se presse d’opiner pour que cesse la litanie et revienne une paix familière. La mort rôde.
Finalement, Grand-Mère relève un visage lissé. Lui pose un baiser sur la tempe, la serre entre ses bras. Un petit peu trop fort.
Elle engouffre ses pieds pâles puis sa robe de nuit dans l’igloo.
Couche sa tête sur le coussin, imprimant un creux parfait.
Bonne-nuit-Blanche-Neige
.
(Paru chez Christine Jeanney
dans le cadre des « vases communiquants »,
il y a quelques temps de cela,
ce texte est de Kouki Rossi :
je tenais à le partager avec vous,
car je l’aime bien…
Quoi ?
Ben, le texte pardi !…
Pas kouki !…
Quoique !;o)
C’est qui encore celle là ?… Ava, Alice, Rididine, Blanche Neige, ça va suffire oui !! Et encore, ça fait un moment qu’on n’en voit pas des complètement nues et au bain en plus ! Ces artistes, c’qui leur faut pas pour « créer » comme y disent …
Oh oui! Je me souviens… je me rappelle… mert! ça démarre fort… Je me souviens parfaitement de ce texte, comme si c’était hier. C’était hier d’ailleurs…
Quelle merveille cette Alice! Elle est à qui? … Vu le nombre de verres vides devant elle, étant donné les… il y a le choix des parents, pas facile! (Quand on agrandit la photo, on s’aperçoit qu’elle n’a qu’une jambe, c’est triste! Mais qu’elle recroqueville ses doigts de pieds kro mignons tellement le jus d’orange est frais délicieux!)
@Depluloin : j’admire l’observateur moins quart qui sommeille en toi… ça se voit tant les bouteilles vides et tout ça ?
T’es seul ?
qu’est ce tu fais ?
T’as un jeu ?
J’t’embête ?
T’es où ?
@Madame Trumeau – gouvernante : oh ! madame Trumeau !… Entrez donc… Bienvenue dans cette aimable ( toute petite) masure misérabilissime face à votre plumeau qui, si j’en crois le présage, pourrait nous… Non, rien….
Alors ?
Nouvelle ici ?
Des femmes nues ici ?
Quand ?
Où ?
… Vous ne confondez pas avec un blog « ami » ?
Celui qui met souvent des écorchés et des gravures un chouïa salaces
que je me demande souvent,
si je ne connaissais pas personnellement le garçon,
je n’irais voir…
Non vraiment je pense que vous devez vous tromper…
Bougez pas, je vais chercher des raffraichissements, pour fêter ça.
@ Luc : Ben vouiiiii, ze m’embête un peu… Et si on jouait à se partager Madame Kouki? … Hein? … Ah bon! … C’est cochon? … Tu vois le mâle partout toi! (Elle est bonne non : « le mâle » partout? C’est pas nouveau? C’est bête? T’es jaloux oui!)
@Depluloin : mais kouki est une fille… Tu sais bien qu’ele n’aime pas jouer avec les petits soldats…. Et pi elle a un n’amoureux et son prénom-c’est-Johnny… M’étonnerais qu’elle vienne cet aprème jouer « bataille » a’ec nous !
Alice? mais Alice!! que fais-tu là?? reviens! attends, pique lui sa loco d’abord, voilà, chuut…
Bon, Alice c’est MA fille!! merci à madame trumeau, de me l’avoir gardée un peu…
@Aléna : il n’y a pas malice, Alice s’y plait…
Ah ! lisses sont ses cheveux sur sa peau lisse…
Bon j’arrête sinon je glisse ;o-)
y marche le jukebox au fond ? remets moi Johnny Kidd : hein, Kouki !
Le papa d’Alice, l’est footballeur ? y marche sur ses trophées ?
@ladame : oui, mais j’ai bu tout l’whiskye … fallait pas m’laisser la nuit !
@Aléna : avec Alice on a mangé des carambars héhé !
@Luc & Pluche : je veux bien jouer aux soldats, mais je chante s’rais Lily Marlen alors!
@ Kouki : Y a pas des chamallos? … Lily Marlène Ouaaaaaaahhh!! … Bon, je m’installe à cette table avec mon étui à cigarettes en argent. On attend pas Luc, i va rentrer tard… Le ouizzzzkye l’es où? …
ah oui j’aime, j’aime, j’aime et plaisir de relire. T’as bien fait de recoller !
Opéh on me dit jamais rien, c’est vêpre ici ! L’est bien là, ce texte, le déguste encore un peu, écoute la tit’ perceuse à Lily et hop, popo !
Mais qu’est-ce tu fous enfin? T’achètes des cadeaux? … J’aurais quoi moi à Noël? Vas-y dis-le! … Rien que pour Alice? … T’es rat!! … (J’te signale qu’elle a tout éclusé! Y a plus rien!! … Bon, j’lai un peu aidée mais pas tant hein!)
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la d@me : ouah ! le carrelage ! Je n’avais jamais fait la relation !;o)
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Madame Trumeau – gouvernante : et si les soldats y sont blessés, on joue à docteur ?… Lilly Marlène… Vas-y voir sur la chaise !
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Depluloin : Schli-schllickqqq » !!! Touche pas à la femme blanche ni à la bouteille !
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Christophe Sanchez : pas pu attendre.
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Isabelle C. : quoi-quoi ?… Faut changer la couche ? Merk’… Comment on fait encore ?
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Depluloin : j’étais li p’tit coin… (même les super-héros vont li p’tit coin)…K’esse tu veux ta ?… T’as été sage ?… M’étonnerais !… Ta t’auras rien-heu ! nanèrrr’-heu !
Bon, j’peux l’dire maintenant que tout le monde est parti… mais t’as trouvé moyen de te mettre dans le reflet! L’est très belle cette photo! …(T’es architecte aussi? Nan passe que l’escalier qui arrive sur la plate-bande… ha! ha!)
@Depluloin : ben oui, j’adore les autoportraits où on ne me voit pas… C’est mieux ;o)