Les matitis.
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Travelingue au ras du sol…
Laissant la place à d’autres,
les herbes s’écartent
… Pas ou peu de ciel
un mur
un bond…
amortissant les sons
pierres moussues
puis froid du verre
celui de la serre
madrier d’échafaudage
(provisoire)
de la véranda au tronc
un mètre
et puis l’arbre…
Arrêt…
l’étau se resserre
trois, cinq, sept branches en avant, l’oiseau
J’observe le chat
qui mate la proie…
Et je me souviens de ce crapahutage insensé
au retour de la source jamais atteinte
après les eucalyptus lépreux
à travers les hautes herbes du plateau de la Lukafu,
graminées d’un autre temps
quelques rideaux de bambous
puis une longue clairière
se transformant en savane,
décoiffée d’acacias trop petits,
trop petits pour être un abri au cas où
même plus la force de courir
si le danger est là
je ne dis rien à mes compagnons
du phacochère déboulant fond de caisse
pris de panique pour un rien
ou d’une hyène dont c’est l’heure
mais à défaut de charogne
et en bande
pas de romantisme inutile avec des lions ou des panthères
juste la réalité d’un buffle solitaire dérangé dans sa nuit.
Craintes.
Le soleil se couche à tôt dans ces pays là,
dix-huit heures trente
trop tard
il fait noir
pareil à un four
rejoindre les voitures…
On ne sera pas là avant vingt heure,
et le temps s’allonge
de façon étrangement exponentielle
comme toujours dans ces contrées
la Nature
les gens
tout comme
dans un miroir déformant
de la caillasse
des jambes envoyées en avant sans savoir
tempes qui battent
poumons n’en pouvant plus
(cigarettes !)
fatigue accumulée
crampes aux aguets
parce que le pari d’un vieux fou sans bagage
de son neveu sans cervelle
pareil à une sauterelle,
cachant sa fatigue,
crânant béatement… D’épuisement pauvre con !
(pour la paraphrase)
ces guides toujours trois-cents mètres en avant
ne servant à rien
sinon à embrouiller l’esprit
avec leurs évaluations de distances abracadabrantes
et du temps à mettre pour les parcourir
le cortège a pris du retard
plus d’eau non plus
depuis une heure ;
imbéciles !
défi de cons !
Suivant une forme floue, à peine distincte dans la nuit…
Fantôme de présence
mirage d’humain
L’oeil sans le halo des villes civilisées
ne s’habitue pas dans cette nuit sans lune.
Peu ou pas de son sinon notre marche étouffée
Enfin, très loin, une mince lueur…
Le village.
Le chat n’étant plus qu’à trois branches
l’oiseau s’envole…
Je jubile.
Lui me toise, comme disant :
– un phacochère, un buffle, des hyènes… Vraiment ?
Des fois je me dis qu’on ne raconte pas d’histoires à un chat.
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Pour l’historique de cette « randonnée pédestre » voir l’article ici il y a plus d’un an maintenant.
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Dédicacé à la d@me qui avait adoré l’épopée Congolaise de 2009.o)
merci, l’Amy ! : http://lachenaie.over-blog.fr/article-conte-africain-le-chat-qui-cherchait-un-ami-55009655.html
Superbe flash-back avec ton chat! Quel compteur, quel conteur tu fais! Un peu africain de ce côté-là quoique Hergé et les autres prouvent que les bonnes histoires viennent de chez toi direct! C’est beau, c’est bien, c’est du pur Luc!
(Au début, j’ai cru que tu passais la tondeuse dans la savane. Me suis dit : « Bon… pauv’ son Luc! a yest, l’est maboule! » Mais non, c’est ta caméra vidéo! Un modèle récent? Mouaaah!!)
(Etonné d’avoir raté cet épisode, moi qui vais me promener sur tes terres africaines de temps en temps, en cachette, pour respirer un autre air…)
Le soleil se couche à tôt ? Ben toi, tu te couches à drôlement tard j’ai vu !

Ton texte emporte … tu sais bien faire là, pieds nus sur la latérite …
Merci (même si je ne suis pas la d@me, je peux hein ?)
Cher Village,
Paris sans cours de nu c’est un peu une nuit sans lune…mais je vois une lueur au loin:)
très beau texte!
vite, un nu pour gosetto !
au fait, ça veut dire quoi « les matitis » ? …ah, ben, bien sûr : les herbes, en lingalalalanguedelabas.
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la d@me : quel joli conte ! et c’est depuis que Bobby a dit « la joie de ton chat se lit dans tes prunelles…. 3 mais il ne pens…
Non, rien, terrain glissant, j’allais dire une connerie ;o)
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Depluloin : nan, j’voulais partir d’une caméra au ras du sol, dans les yeux du chat… Puis j’ai oublié de faire une plongée de très haut sur lea scène du petit jerdin…. Bah ! ce sera pour une autre fois…
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kouki : tout à toi ma Kouki aussi… J’essaye de retrouver un second souffle d’épopée, mais pour celle là, j’ai déjà raconter le meilleur à l’époque et, mon dieu, comme c’est déjà loin, si tu savais !o)
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gosetto : quoi ?
Tu veux dire qu’il y a des gens qui se mettent tout nu et qu’on les dessine ?
à Paris ?
quelle horreur !…
Mon-djieu-mon-djieu-mon-djieu !!!…
Dans quel monde vivons-nous ?…
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une villageoise : « matiti » c’est les hautes herbes ou tout ce qui est herbe… J’vais essayer de retrouver le billet qui en parlait… Je crois que j’avais déjà expliqué à Anna de Sandre du temps où elle s’appelait Loïs de Murphy ou genre…
Faut faire gaffe aux « biloulous »(microbes, petites bêtes… ) dans les matitis ;o)
J’aime beaucoup le paysage à plat ventre
@zoë : merc(k)i zoë… Au moins j’aurai réussi mon p’tit truc là ;o)
Ben didon, c’est vachement bien quand tu racontes !!
Suis partie là, sais pas si j’vais revenir, super !
Les phacochères … m’ont toujours fait marrer avec leurs queues verticales avé la touffe au bout comme un drapeau. Ils rentrent dans leur terrier le cul d’abord, en se dandinant comme des gonzesses, drôôôles !!!!
« …quelques rideaux de bambous
puis une longue clairière
se transformant en savane,
décoiffée d’acacias trop petits… » J’aime çaaaa piouuuu
Ce chat serait en quelque sorte ta madeleine de Proust. Ça me passionne d’où viennent les choses…
(Et me souviens soudain de ce con qui racontait son séjour au Kenya avec toute sa famille dans un bingalow cinq étoiles climatisé, le tout sur pilotis, au bord d’un lac. Les z’animaux de la réserve qui venaient boire en file insienne… que c’était beau!! Après j’ai lu quelque part qu’un lion ou une lionne avait fini par s’énerver! Grimpé sur la terrasse en bois en trois bonds et avait bouffé la moitié des touristes présents! Bien fait, j’dis! Salauds de riches!;)
je t’ai raconté la fois où j’ai failli me faire écrabouiller par un troupeau d’éléphants ?
(ah non ! là j’ai pas le temps
alors tu comprends, tes fantômes de hyènes… pfff…
Bonsoir son Luc uh ! Ai lu très vite, tout-à-coup me suis retrouvée au cinéma : )
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Isabelle C. : je dois taper sur mon nègre pour qu’il m’en fasse plus souvent des comme ça… J’arrive pas à le motiver pour qu’il me raconte ses souvenirs de porc épique telle ment il
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Depluloin : pauvres lions obligés de manger des petites n’enfants pour les photos !
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Madame de K : mais si mais si !!! raconte !
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mime : ouf ! c’est le principal… Effet réussi ;o)
T’es là? Ke tu fous? Tu joues? t’es content? … Bon, je fais un tour au Cameroun, ensuite à Lubumbashi, et enfin du côté de tes machines! J’aimes bien jouer avec mais je fais attention hein! t’inquiète! ha! ha!