Cette incapacité à s’émerveiller encore de ces choses qui nous firent frémir.
La vieille Borgward allait bon train
sur la tôle ondulée reliant Lubudi à Likasi
(on disait Jadotville à l’époque)
Par la vitre grande ouverte
le petit à l’arrière ne perdait pas une miette
du spectacle des nuages.
De temps à autre
croisant d’autres voitures
ils prenaient garde à relever les vitres
la route disparaissait alors
sous la poussière volatile,
puis
la latérite traversée
elle réapparaissait
comme par enchantement.
Le môme reprenait sa lecture des cieux
s’abîmant dans la contemplation
des récits merveilleux
de la vapeur d’altitude.
les cumulonimbus
avant que de laver le ciel
de ses mirages d’histoires
déplaçaient majestueusement
leur ample tulle
comme de nobles dames
se transformant à vue
narrant
lentement
des contes d’un autre temps
au gosse
formes échevelées
d’animaux étranges
certains terrifiants
d’autres fabuleux
selon
il y voyait
mille et une histoires
dans ces imbrications gazeuses
de continents
de pays et d’îles à la dérive
de ces territoires de l’enfance
que jamais l’on ne retrouve plus tard
avec cette même acuité.
…
…
Nous roulions par cette même route d’antan
les nuages étaient là
mais ce n’était plus que le souvenir
des yeux du gosses
dont je me rappelais
celui de la route aussi
fi des histoires qu’il lisait alors
dans les nuées
ce que j’y voyais à présent
c’est que nous allions avoir une solide drache et que
les ornières
torrents de boues instantanés
allaient transformer la piste en potopote (*)
aussi glissant que du verglas
il faudrait lâcher le volant à basse vitesse
laisser la camionnette suivre son chemin
en évitant de patiner et de s’embourber.
Likasi était encore loin…
Nous n’arriverions certainement pas avant la nuit.
Je t’en fiche des histoires dans les nuages !
On allait en baver,
ça oui !!!
Preum’s, les nuages, les merveilleux nuages et ton morceau de bois n’est pas mal non plus.
Le morceau de bois fut pris à Lubumbashi en 2009 près du zoo de la ville
Hé oui ! La maison ne recule devant aucun sacrifice pour ses lecteurs !
u_u
C’est très beau, magnifiquement écrit et décrit. (C’est de toi?) Mais si tu sais lire dans les nuages, tout le monde le sait que tu sais, c’est comme le vélo.
Oui, l’arbre c’est un acacia, j’ai l’oeil.
On traine sa terre pire qu’une mère.
(Fallait pas perdre la guerre.)
Ici y a un toboggan gonflable. On joue ?
J’ai vu la forêt sur la souche depuis les vapeurs d’altitude !
(Sans fumer)
C’est trop bien !
Encore !!
aaaah, ces récits d’africains de souche, avec de ci, de là, des pointes non dé-nuées d’humour … Ouais, encore !
Depluloin : « On traine sa terre pire qu’une mère » ? C’est de toi ?… Tu devrais tenir un blog tu sais !.
Fallait pas perdre la guerre… Ben non.
Ici y a un toboggan gonflable PLEIN !
On joue ? Oui !
Isabelle C. la forêt sur la souche, oui… Ô combien.
J’aime cette image.
la d@me : parfois la source revient par petits filets ;o)))
« Cumulonimbus », c’est pas une vilaineté comme quand on tire la langue à une dame ?
« Cumulonimbus », c’est pas une cochonceté comme quand on tire la langue à une dame par exemple ?
Vilaineté ou cochonceté ?
faudrait savoir…
Soyez précis mon vieux !
Tu viens ?
On joue ?
T’as quoi, là, dans ta poche ?
Mouaaaaahhhhh !!! (Mais depuis quand on publie les brouillons iki ?)
C’était un brouillon ?
Tu fais des brouillons ?